Avec l’élection du président Alvaro Uribe Vélez (libéral indépendant) en mai 2002, les Colombiens ont admis pour la première fois...
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Avec l’élection du président Alvaro Uribe Vélez (libéral indépendant) en mai 2002, les Colombiens ont
admis pour la première fois que leur pays était dans une situation de guerre.
Le succès d’A.
Uribe et sa
popularité résultaient en partie de la lassitude de l’opinion publique après la rupture des négociations de
paix entamées par le président conservateur Andrés Pastrana avec les Forces armées révolutionnaires de
Colombie (FARC).
Au niveau international, il a bénéficié du climat de «guerre contre le terrorisme»
régnant depuis le 11 septembre 2001.
Mais, outre ces raisons conjoncturelles, ce sont sans doute le ton
patriotique et ferme et le style de gouvernement d’A.
Uribe qui ont convaincu la population qu’il allait
lutter contre la violence et la corruption.
Le président a pu rapidement afficher des résultats indéniables.
Les mesures de renforcement militaire et
la réorientation de l’argent du «plan Colombia» (programme international d'assistance intégrale ou
gouvernement colombien ; de fait, aide principalement militaire) dans la lutte antisubversive ont permis
de porter de sévères coups aux guérillas (1 683 morts, 2 553 prisonniers et plus de 1 410 cas de
désertion dans les rangs des FARC en 2002), de capturer certains de leurs leaders et de reprendre le
contrôle des principaux axes routiers.
Pour la première fois en quarante ans, l’un des membres de l’étatmajor des FARC, Simón Trinidad, a été arrêté le 2 janvier 2004.
Le nombre d’enlèvements a également
diminué en 2003 (1 652 de janvier à septembre, contre 2 330 en 2002), même s’il restait
exceptionnellement élevé.
La politique de «sécurité démocratique» a été accompagnée par un programme économique d’austérité.
Le gouvernement a eu recours à de nouveaux impôts, à des compressions budgétaires dans le secteur
public et à des emprunts auprès des organismes internationaux pour financer les efforts de guerre.
L’économie a donné divers signes de reprise en 2003.
Le secteur industriel a réagi positivement au
gouvernement Uribe, ce qui s’est traduit par une reprise de l’investissement privé.
Le taux de chômage
(environ 14 % de la population active) a légèrement diminué, tandis que le taux de croissance (2,6 % en
2003) est le plus élevé depuis 1997.
Cependant, la situation sociale reste fragile.
Alors que les inégalités
n’ont fait qu’augmenter, les classes sociales défavorisées ont semblé payer plus fortement le prix des
sacrifices économiques.
Le climat politique laissait planer des incertitudes.
L’échec du projet de référendum concernant la réforme
politique et les résultats des élections locales du 25 octobre 2003 constituaient les premiers signes
d’usure du gouvernement.
Un nouveau panorama politique est apparu avec la victoire,....
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