Azerbaïdjan 1994-1995 Le grand enjeu du pétrole de la Caspienne Le 20 septembre 1994, avait été signé le "contrat du...
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Azerbaïdjan 1994-1995
Le grand enjeu du pétrole de la Caspienne
Le 20 septembre 1994, avait été signé le "contrat du siècle", marquant l'engagement des plus
importantes compagnies pétrolières internationales (British Petroleum et six firmes américaines) dans
l'exploitation des gisements offshore de Chirag et d'Azeri.
Deux semaines plus tard, le 5 octobre, le
président Heidar Aliev - qui avait lui-même accédé au pouvoir après un coup de force contre le président
Aboulfaz Eltchibey en juin 1993 - a accusé, dans un appel télévisé, le Premier ministre Souret Gousséinov
de "complot contre l'État", tandis qu'il appelait la population à protéger le palais présidentiel.
Quelques
heures plus tôt, des unités du ministère de l'Intérieur s'étaient mutinées après avoir refusé de livrer les
assassins de deux proches du président: le vice-président du Parlement Afiyaddian Djalilov et le chef de la
sécurité présidentielle Chamchi Raguimov, abattus le 30 septembre.
Gandja, la deuxième ville du pays,
était occupée pendant que H.
Aliev accusait des "groupes de l'extérieur" de vouloir organiser un "coup
d'État".
Quant au ministre de l'Intérieur Rochvan Abbassov, il a prétendu que le Premier ministre et Ayaz
Moutalibov (ancien président chassé en 1992), tous deux réfugiés dans la capitale russe, étaient des
"agents de Moscou".
Le 6 février 1995, le ministre de la Défense, le général Mamedrafi Mamedov, a été
démis de ses fonctions.
Répression d'une nouvelle mutinerie
Un mois plus tard, le 15 mars, Bakou a été le théâtre d'une nouvelle tentative de coup d'État dans
laquelle étaient impliquées des unités du ministère de l'Intérieur.
Leur chef, le vice-ministre de l'Intérieur
Ramil Djavadov, exigeait la démission de H.
Aliev et de Rassoul Gouliev, le président du Parlement.
Les
événements se sont rapidement enchaînés.
Le 16, les troupes fidèles au président ont lancé une attaque
contre la caserne où s'étaient retranchés les rebelles.
Le 17, la Présidence a annoncé la défaite de la
mutinerie dont S.
Gousséinov et A.
Moutalibov étaient accusés d'être les instigateurs.
On comptait 38
morts, dont R.
Djavadov.
Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreuses personnalités de
l'opposition, ont été interpellées, en particulier les dirigeants des Loups gris, un groupe ultra-nationaliste
entretenant des liens étroits avec son homologue turc.
Le Front populaire (opposition nationaliste) a vu son organe central interdit tandis que la tenue de son
congrès était reportée à une date ultérieure.
Pendant que les responsables de l'opposition dénonçaient la
mise en place d'un "État policier" et l'incapacité des autorités à en finir avec le conflit du Haut-Karabakh,
quatorze journaux suspendaient leur publication afin de protester contre la censure.
Alors qu'un cinquième du territoire azerbaïdjanais restait occupé par les combattants arméniens, qui
réclament le rattachement du Haut-Karabakh, sous administration azerbaïdjanaise, à l'Arménie, et que le
sort du million de réfugiés qui en sont originaires était jugé "désespéré" par de nombreux observateurs,
H.
Aliev a paru décidé à mener à leur terme les négociations engagées avec Erevan.
L'ouverture, en
accord avec la Turquie, de corridors (aérien et ferroviaire) permettant d'alléger le blocus contre l'Arménie
a pu sembler un signe de bonne volonté de la part de Bakou.
Malgré les nombreuses violations du
cessez-le-feu entré en vigueur au printemps 1994, H.
Aliev, qui a privilégié les contacts personnels avec
le président arménien Levon Ter Petrossian, a été soupçonné par une partie de l'opinion de pencher vers
la capitulation.
Celui qui fut le "patron" incontesté de la république d'Azerbaïdjan à l'époque brejnévienne
a entrepris de consolider son pouvoir en organisant simultanément, à l'automne 1995, un référendum sur
un projet de nouvelle Constitution et des élections législatives.
La grande affaire est cependant restée la fièvre de l'or noir qui s'est emparée du pays.
Après s'être
longtemps résignés à une baisse inéluctable d'une production pétrolière qui stagnait à environ 11 millions
de tonnes à la fin des années quatre-vingt, les Azerbaïdjanais ont vécu au rythme des nombreux
rebondissements qui ont accompagné la concrétisation du "contrat du siècle", signé le 20 septembre
1994.
Pour des raisons autant financières que techniques, celui-ci a fait la part belle aux sociétés
étrangères: l'Azerbaïdjan a vu sa participation tomber à 19%.
Des sociétés russe (10%), iranienne (5%)....
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