Bangladesh 1986-1987 Dans un pays secoué depuis plus d'une décennie par des coups d'État répétés, l'année 1986 a semblé marquer...
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Bangladesh 1986-1987
Dans un pays secoué depuis plus d'une décennie par des coups d'État répétés, l'année 1986 a semblé
marquer un tournant.
En organisant des élections, le général Hussein Mohammad Ershad a tenté de
donner une légitimité populaire au pouvoir qu'il détient depuis 1982.
Mais l'absence de tradition
démocratique, la pauvreté de masse, la vulnérabilité de la paysannerie aux cataclysmes naturels, et la
dépendance économique et financière restent des facteurs profonds d'instabilité pour le pays.
Le rétablissement des libertés politiques a permis aux deux principaux groupes d'opposition de
s'exprimer.
La Ligue Awami (AL) dirigée par Sheikh Hasina Wajid, fille du fondateur du Bangladesh
Mujibur Rahman, et le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) conduit par Begum Khaleda Zia, veuve de
l'ancien président Ziaur Rahman, réclament tous deux le retour au régime civil.
Mais, tandis que l'AL
soutient des positions laïques et socialisantes et qu'elle prône une diplomatie pro-indienne, le BNP met
l'accent sur les valeurs islamiques et manifeste des tendances pro-occidentales, se démarquant fort peu
des positions du général Ershad et de son Jatiyo Party (JP).
Disposant d'un contrôle absolu de l'appareil étatique, le général Ershad a eu beau jeu de s'imposer,
parvenant à obtenir par des concessions tactiques la participation électorale de l'AL désireuse de compter
ses voix, tandis que le BNP se cantonnait dans une stratégie d'opposition extraparlementaire.
L'élection législative de mai 1986, marquée par des violences, a donné une courte majorité au JP bientôt
rejoint par des députés indépendants, tandis que l'AL obtenait plus du quart des sièges.
Le parlement a
vite été paralysé par l'obstruction de l'AL.
Le général Ershad a organisé en octobre une élection présidentielle, boycottée par l'opposition.
Il a
obtenu 83% des suffrages, le chiffre officiel de participation électorale (54%) étant contesté par
l'opposition et la plupart des observateurs.
Un troisième acte a consisté....
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