Bangladesh 1988-1989 Le président du Bangladesh, le général Mohammed Hussein Ershad, qui a pris le pouvoir en 1982 à la...

« Bangladesh 1988-1989 Le président du Bangladesh, le général Mohammed Hussein Ershad, qui a pris le pouvoir en 1982 à la suite de l'assassinat de son prédécesseur Ziaur Rahman, a essayé depuis lors de se donner une légitimation constitutionnelle en démissionnant de l'armée et en organisant, en 1986, des élections législatives.

La violente campagne d'agitation lancée par l'opposition l'obligea à décréter l'état d'urgence le 27 novembre 1987 et à dissoudre l'assemblée le 6 décembre, appelant à de nouvelles élections pour le 3 mars 1988, dans les délais constitutionnels.

L'opposition décida en bloc de les boycotter mais elle ne réussit pas à faire tomber le gouvernement avant la consultation.

Le Jatiya, parti du président, remporta 245 des 300 sièges à pourvoir, mais la faiblesse du taux de participation (1 à 50% selon les sources) devait permettre à l'opposition de critiquer la légitimité de la chambre.

Quant au général Ershad, ayant évité le coup d'État militaire craint au moment des troubles, il se réclame de la constitutionnalité et se maintient sur une scène politique complexe et en mouvement.

L'opposition est polarisée autour des deux plus importants partis: la Ligue Awami et le Parti national du Bangladesh qui se sont succédé au pouvoir depuis la naissance du pays (1971).

La première, qui a pour leader Hasina Wajed, revendique l'amendement de la Constitution dans un sens plus démocratique et reste attachée au caractère séculier de cette dernière.

Le second, dirigé par Khaleda Zia, est, quant à lui, favorable à un régime présidentiel et à l'inscription de l'islam dans les affaires de l'État.

Le 7 juin 1988, un amendement à la Constitution faisait de l'islam la religion de l'État.

Cette mesure, très controversée, est apparue comme un compromis avec les fondamentalistes qui revendiquent un État islamique.

Ce courant se renforce ainsi que l'a montré la.... »