Bangladesh 1995-1996 L'année 1996 a marqué l'enlisement du pays dans une crise politique grave. Victorieux en 1991 aux premières élections...
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Bangladesh 1995-1996
L'année 1996 a marqué l'enlisement du pays dans une crise politique grave.
Victorieux en 1991 aux
premières élections dites "libres" du pays, le gouvernement d'obédience BNP (Parti national du
Bangladesh) dirigé par la bégum Khaleda Zia a rencontré très rapidement des difficultés majeures.
Le
Jamaat-I-Islami (fondamentaliste) qui, par son alliance avec le BNP, avait permis l'accession de celui-ci au
pouvoir a, en effet, rejoint peu après et en dépit de concessions importantes une opposition qui n'a fait
que se consolider.
Ainsi les trois grands partis que sont le Jamaat-I-Islami, la Ligue Awami (héritière de la
lutte d'indépendance) et le Jatyo Party (présidé par le général Hussein Mohammad Ershad, renversé en
1990) ont formé un Front uni, dont la détermination s'est fait sentir lors de la démission massive de leurs
députés au Parlement en décembre 1994.
Ils réclamaient alors le retrait du gouvernement au profit d'une instance neutre apte à maintenir
l'honnêteté des élections législatives prévues pour le début 1996.
Près de deux ans de grèves générales répétées et d'affrontements ne sont pas parvenus à faire céder la
bégum Zia qui, dans une atmosphère très tendue, a organisé le 15 février 1996 des élections très
largement boycottées par les trois formations d'opposition, usant comme à l'habitude d'intimidation et de
violence.
On a estimé à 10 %-15 % au mieux la part de la population électorale ayant pu voter, faisant
apparaître le score majoritaire du BNP comme aussi écrasant que suspect.
Fin février 1996, l'arrestation
de six leaders des trois partis d'opposition a considérablement envenimé les rapports avec le
gouvernement, qui a multiplié les opérations policières et affiché une répression délibérée.
Un
programme de "non-coopération" (nullement synonyme de "désobéissance civile") a été lancé par
l'opposition, appelant à de nouvelles grèves générales.
Ces dernières ont provoqué une paralysie des
activités économiques et sociales et ont créé un climat d'extrême agitation se soldant par des centaines
de morts.
Le 27 mars 1996, l'opposition qui dénonçait une "farce électorale anti-démocratique" a pu pourtant
s'estimer victorieuse: elle a obtenu l'annulation des élections du 15 février, jugées illégales, la démission
du Premier ministre, ainsi que la nomination d'un "cabinet neutre" destiné à organiser de nouvelles
élections.....
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