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Bangladesh 1999-2000 Une gestion minimale des affaires courantes Après la chute du régime militaire du général Hussein Mohammad Ershad, fin...

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« Bangladesh 1999-2000 Une gestion minimale des affaires courantes Après la chute du régime militaire du général Hussein Mohammad Ershad, fin 1990, le Bangladesh a entamé un processus de démocratisation tardant à se traduire par une véritable régulation des jeux de pouvoir au sein de la classe politique.

Les deux femmes qui, dans ce pays musulman à 88 %, avaient symbolisé l'opposition au régime Ershad tout au long des années quatre-vingt, se sont succédé au poste de Premier ministre (le chef du gouvernement n'étant plus le président de la République depuis 1991) : Begum Khaleda Zia et le Parti national du Bangladesh (BNP), de 1991 à 1996; Sheikh Hasina Wajed et la Ligue Awami, après les élections de 1996.

La rivalité entre "la veuve et l'orpheline" (Sheikh Hasina étant la fille de Mujibur Rahman, artisan de l'indépendance de 1971 et premier président, assassiné en 1976 par des officiers, et Begum Khaleda étant la veuve du général Zia ur-Rahman, président non élu de 1977 à 1981, également assassiné par des militaires en 1981) a paralysé la vie politique au point de mettre en danger les acquis démocratiques du pays. La pression de la rue l'emporte dans la plupart des cas sur le débat parlementaire.

L'arme utilisée, à tout propos, par l'opposition est à double détente : d'une part un boycottage systématique du Parlement, d'autre part un appel immodéré à la grève générale (hartal) réussissant, le plus souvent par l'intimidation, à paralyser les grandes villes et l'activité industrielle (25 journées de hartal durant l'année 1999, très fréquemment accompagnées de violences).

Les scrutins locaux (par exemple, fin 1999, les élections aux corporations de grandes municipalités telles que Chittagong, Rajshahi et Khulna) sont également boycottés à défaut de pouvoir être empêchés.

Au demeurant, ces pratiques n'ont rien de nouveau : Sheikh Hasina et la Ligue Awami ont fait subir au pays 174 jours de hartal durant les cinq ans du gouvernement Khaleda. Les élections générales n'étaient prévues qu'en 2001, mais l'alliance d'opposition (BNP, Jatyo Party et Jamaat-e-islami, une coalition formée début 1999) a réclamé la démission "immédiate" du gouvernement et des élections anticipées, faute de quoi elle ne retournerait pas au Parlement.

Dans le même temps elle a récusé à l'avance un scrutin qui serait organisé par le chef de la commission électorale dont elle exigeait également le remplacement.

Sheikh Hasina ne donnait pas l'impression de vouloir céder, mais devait limiter l'action du gouvernement à une gestion minimale et défensive des affaires courantes, au détriment des projets de réforme.

Ce principe de prudence a aussi paralysé le processus de paix engagé en 1997 avec les populations tribales.

La région est, en effet, peuplée de minorités ethniques tibéto-birmanes de religion bouddhiste, en lutte depuis 1947 contre la colonisation de leurs terres par les Bangladais des plaines.

Shantu Larma, leader historique de l'irrédentisme chakma, avait accepté en mai 1999 le poste de président du Conseil régional des Chittagong Hill Tracts.

Un an plus tard, il ne pouvait que noter l'absence de mise en œuvre des clauses de l'accord de 1997. L'incapacité de la classe politique à dépasser ses luttes stériles et exorbitantes (une journée de hartal coûte 60 millions de dollars au pays, dont 14 à la seule industrie du prêt-à-porter) tend à provoquer peu à peu une réaction de la société civile et de la communauté des affaires.

Ainsi, les électeurs votent malgré les mots d'ordre de boycottage (60 % à 70 % de participation lors des élections municipales de 1999), et les appels à un comportement politique responsable se sont multipliés. Dégradation économique Au blocage politique a répondu une dégradation de la situation économique.

Le gouvernement a peu à peu épuisé le capital de confiance qui lui avait été accordé depuis 1996.

À l'occasion du Forum des donateurs (Paris, avril 2000), la menace d'une réduction de l'aide a pour la première fois été évoquée.... »

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