Bangladesh 2000-2001 Les réformes structurelles à nouveau reportées Le Bangladesh a poursuivi le lent apprentissage de la démocratie, amorcé en...
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Bangladesh 2000-2001
Les réformes structurelles à nouveau reportées
Le Bangladesh a poursuivi le lent apprentissage de la démocratie, amorcé en décembre 1990 après la
chute du régime autocratique du général Hussein Mohammad Ershad.
Les principales forces en présence, la Ligue Awami (au pouvoir) à compter de 1996) et le Parti national
du Bangladesh (BNP, au pouvoir de 1991 à 1996), n'ont pas réussi à définir les modalités d'un combat
opposant des projets politiques, prisonnières d'une confrontation personnalisée et improductive.
Fille de
Mujibur Rahman, artisan de l'indépendance de 1971 et premier président, assassiné en 1976 par des
officiers, Sheikh Hasina Wajed, Premier ministre depuis la victoire de la Ligue Awami en 1996, a dû faire
face aux assauts répétés de la présidente du BNP, Begum Khaleda Zia, veuve du général Zia ur-Rahman,
président non élu de 1977 à 1981, assassiné par des militaires en 1981.
Refus du dialogue politique
Refusant le débat parlementaire, Begum Zia a maintenu l'alliance d'opposition (BNP, Jatyo Party, Jamaate-islami et Islami Oikya Jote) dans un rôle essentiellement négatif de boycottage des institutions et de
blocage de l'activité économique.
La seule revendication, la démission du Premier ministre et
l'organisation anticipée d'élections générales, n'aura encore été servie que par la grève générale (hartal).
Sous la pression des milieux d'affaires et des institutions internationales, l'opposition a d'abord réduit son
recours au hartal, pour revenir début 2001 à une pratique d'autant plus stérile que, l'échéance électorale
étant prévue constitutionnellement pour 2001 (au plus tard le 13 octobre), la revendication d'un scrutin
anticipé a, au fil des mois, perdu son sens.
Malgré l'intensification de l'agitation (les grèves ont touché
plus de 25 % des jours ouvrables pour les quatre premiers mois de 2001), Sheikh Hasina n'a pas cédé.
Fort de sa légitimité et grâce à un contrôle étroit de l'administration, le gouvernement a peu à peu réussi
à user l'opposition dans la perspective des élections.
Ainsi la faction principale du Jatyo Party, dirigée par
le général Ershad (opportunément libéré de prison quelques jours auparavant), a-t-elle quitté l'alliance le
17 avril 2001 pour revenir siéger au Parlement, rompant le boycottage décrété par Begum Zia.
À la mijuin 2001, un incident sans précédent est intervenu - même dans le contexte d'une violence politique
endémique : une bombe visant la Ligne Awami a fait 22 morts à Dacca.
La fermeté de Sheikh Hasina et son sens tactique lui ont souvent donné l'avantage sur sa rivale.
Elle y
aura cependant consacré son énergie au détriment des réformes, toujours différées, et d'une politique de
développement à long terme, dont les bailleurs de fonds n'ont cessé de réclamer la mise en œuvre.
Aux appels à la bonne gouvernance et au dialogue politique, elle n'a répondu que par une politique
répressive et par un usage abusif de la "loi sur la sécurité publique", adoptée en avril 2000 par un
Parlement acquis au gouvernement.
Début 2001, 710 personnes étaient officiellement détenues sans
jugement en vertu de cette loi.
Malgré les promesses de Sheikh Hasina, la Commission nationale des
droits de l'homme n'avait pas été instituée.
La société civile, soutenue par l'un des plus importants
réseaux associatifs existant en Asie, n'a cessé de revendiquer davantage de justice sociale.
Un nouveau
code de la famille, plus favorable aux femmes, a ainsi été présenté au Parlement par des ONG
(organisations non gouvernementales) n'hésitant pas à s'opposer aux courants conservateurs,
politiquement minoritaires, d'une société très largement musulmane.
Dans la région tribale des Chittagong Hill Tracts, théâtre d'une rébellion endémique, la mise en œuvre....
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