Barbare Pour les anciens, le barbare était celui qui ne parlait pas leur langue. Il s'agissait donc d'un étranger avec...
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«
Barbare
Pour les anciens, le barbare était celui qui ne parlait
pas leur langue.
Il s'agissait donc d'un étranger avec
lequel les contacts étaient difficiles, et qu'il était plus sûr
de tenir à distance.
On le considérait le plus souvent
comme non civilisé ou~ en tout cas, comme de civilisation
inférieure.
Les contacts des Grecs, puis des Romains, avec le
monde barbare se sont évidemment développés et ils ont
été marqués à la fois par une certaine attirance - le mot
«barbare» n'était pas toujours péjoratif et d'ailleurs il
désignait les peuples les plus divers - et par le sentiment
d'une menace: le barbare était l'envahisseur potentiel.
Ces deux attitudes se sont perpétuées en Occident
au cours des siècles, sous la double forme d'une curiosité
alternant - et souvent coexistant - avec une réaction de
rejet.
Le barbare c'est l'autre, tantôt aimable, tantôt méprisable, selon notre humeur, notre degré de prospérité,
donc notre capacité d'accueil, et l'idéologie dominante.
C'est la différence de langage et d'habitudes qui, au
départ, fait le barbare.
Les Grecs appellent barbares
tous les hommes, toutes les cités hors de la famille
hellénique.
L'origine du mot «barbare» pourrait être
liée, selon Lévi-Strauss, à l'inarticulation du chant des
oiseaux, par opposition au langage humain, liée donc à
ce que l'on ne comprend pas.
Ensuite, la barbarie tend
à devenir un état inférieur auquel manquent culture et
liberté.
Le barbare, grossier, inculte et sauvage le plus
souvent, est ainsi voué à la servitude.
Les Romains, eux aussi, eurent tendance à identifier
la civilisation avec la culture gréco-latine.
Le monde
barbare était donc multiple et peu précis: c'était tous
les autres.
Mais si les Romains étaient environnés de
barbares, ils ne ressentaient la barbarie comme menaçante ni en Asie, ni en Afrique.
Par contre, ils se
défiaient, non sans raison, des barbares de Germanie,
de Scandinavie, de Finlande et de Russie.
Ils leur réservaient donc une condition très infé- ,
rieure, par rapport aux sujets provinciaux et aux étrangers alliés, les « peregrini ».
Ils veillaient à les contenir
à l'extérieur de leurs frontières et considéraient que s'il
leur arrivait de franchir celles-ci sans sauf-conduit,
même en temps de paix, on pouvait s'emparer de leurs
personnes et de leurs biens.
Et les barbares ainsi capturés devenaient automatiquement esclaves.
Les contrôles étaient du reste fréquents : par exemple, un traité
de paix interdisant aux barbares d'entretenir des barques sur le Danube, des flottilles romaines assuraient
une sévère police fluviale.
En 70 de notre ère, les
Germains ne pouvaient entrer que désarmés et sous
escorte, moyennant péage, sur le territoire romain.
Les
commerçants romains, par contre, se rendaient librement en territoire barbare, à leurs risques et périls,
pour acheter de l'ambre en Germanie ou de la soie en
Inde.
La politique de Rome se durcit durant le BasEmpire: interdiction fut faite de vendre aux Barbares
du vin, de l'huile, des armes...
On interdit aussi, à
Rome, le port des vêtements barbares qui étaient devenus à la mode.
Malgré cela, Odoacre, roi des Hérules, un peuple
germanique, s'emparait de Rome en 476 après J.-C.
Il
n'y avait pas eu, au demeurant, de programme d'invasion.
Les barbares sont arrivés en Italie poussés par la
nécessité et par le destin.
Quelques tribus avaient été
admises d'abord à s'installer à l'intérieur de l'empire,
près des frontières.
Puis l'armée romaine engagea
comme auxiliaires des barbares qu'elle avait vaincus.
Certains furent intégrés dans les légions.
Au BasEmpire, ils étaient nombre~x.
Ensuite des tribus entières obtinrent l'autorisation de s'installer: les Wisigoths
en Aquitaine, par exemple.
Les Huns, population nomade de haute Asie, pillent l'Empire romain au ye siècle et précipitent les invasions barbares: Alamans, Burgondes, Francs, Saxons ...
La fin de l'empire, en 476
après J.-C., marque aussi le morcellement de l'Italie,
qui durera jusqu'au XIX siècle.
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Nous associerons, volontiers et durablement, dans
l'imaginaire collectif, la barbarie avec rinvasion, l'inculture et la férocité.
Signification et relativité de la barbarie
« Il est certainement plus facile d'obliger des peuples
barbares, qui ont toujours refusé de se soumettre, à nous
obéir, que de maîtriser nos propres passions pour disposer d'une âme pacifiée», écrivait Sénèque.
Les barbares
ont permis aux Romains de se mieux connaître....
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