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Beckett, En attendant Godot, acte II. Le soleil se couche, la lune se lève. Vladimir reste immobile. Estragon se réveille,...

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« Beckett, En attendant Godot, acte II. Le soleil se couche, la lune se lève.

Vladimir reste immobile.

Estragon se réveille, se déchausse, se lève, les chaussures à la main, les dépose devant la rampe, va vers Vladimir, le regarde. ESTRAGON : Qu’est-ce que tu as ? VLADIMIR : Je n’ai rien. ESTRAGON : Moi je m’en vais. VLADIMIR : Moi aussi. Silence. ESTRAGON : Il y avait longtemps que je dormais ? VLADIMIR : Je ne sais pas. Silence. ESTRAGON : Où irons-nous ? VLADIMIR : Pas loin. ESTRAGON : Si si, allons-nous-en loin d’ici ! VLADIMIR : On ne peut pas. ESTRAGON : Pourquoi ? VLADIMIR : Il faut revenir demain. ESTRAGON : Pour quoi faire ? VLADIMIR : Attendre Godot. ESTRAGON : C’est vrai.

(Un temps.) Il n’est pas venu ? VLADIMIR : Non. ESTRAGON : Et maintenant il est trop tard. VLADIMIR : Oui, c’est la nuit. ESTRAGON : Et si on le laissait tomber ? (Un temps.) Si on le laissait tomber ? VLADIMIR : Il nous punirait.

(Silence.

Il regarde l’arbre.) Seul l’arbre vit. ESTRAGON (regardant l’arbre.) : Qu’est-ce que c’est ? VLADIMIR : C’est l’arbre. ESTRAGON : Non mais quel genre ? VLADIMIR : Je ne sais pas.

Un saule. ESTRAGON : Viens voir.

(Il entraîne Vladimir vers l’arbre.

Ils s’immobilisent devant. Silence.) Et si on se pendait ? VLADIMIR : Avec quoi ? ESTRAGON : Tu n’as pas un bout de corde ? VLADIMIR : Non. ESTRAGON : Alors on ne peut pas. VLADIMIR : Allons-nous en. ESTRAGON : Attends, il y a ma ceinture. VLADIMIR : C’est trop court. ESTRAGON : Tu tireras sur mes jambes. VLADIMIR : Et qui tirera sur les miennes ? ESTRAGON : C’est vrai. VLADIMIR : Fais voir quand même.

(Estragon dénoue la corde qui maintient son pantalon. Celui-ci, beaucoup trop large, lui tombe autour des chevilles.

Ils regardent la corde.) A la rigueur ça pourrait aller.

Mais est-elle solide ? ESTRAGON : On va voir.

Tiens. Il prennent chacun un bout de la corde, et tirent.

La corde se casse.

Ils manquent de tomber. VLADIMIR : Elle ne vaut rien. Silence. ESTRAGON : Tu dis qu’il faut revenir demain ? VLADIMIR : Oui. ESTRAGON : Alors on apportera une bonne corde. VLADIMIR : C’est ça. Silence. ESTRAGON : Didi. VLADIMIR.

: Oui. ESTRAGON : Je ne peux plus continuer comme ça. VLADIMIR : On dit ça. ESTRAGON : Si on se quittait ? Ça irait peut-être mieux. VLADIMIR : On se pendra demain.

(Un temps.) A moins que Godot ne vienne. ESTRAGON : Et s’il vient ? VLADIMIR : Nous serons sauvés. Vladimir enlève son chapeau - celui de Lucky - regarde dedans, y passe la main, le secoue, le remet. ESTRAGON : Alors, on y va ? VLADIMIR : Relève ton pantalon. ESTRAGON : Comment ? VLADIMIR : Relève ton pantalon. ESTRAGON : Que j’enlève mon pantalon ? VLADIMIR : RE-lève ton pantalon. ESTRAGON : C’est vrai. Il relève son pantalon.

Silence. VLADIMIR : Alors, on y va ? ESTRAGON : Allons-y. Ils ne bougent pas. I- Des anti-héros A- Des personnages très très simples (voire simplets) • Normalement, le héros réussit des choses extraordinaires, est courageux… cf.

Rodrigue dans Le Cid… • Chez Becket, les 2 héros sont des anti-héros.

Sont des clochards. • Cf.

leurs noms assez ridicules, clownesques.

Estragon > plante pour faire la mayonnaise « béarnaise ». • Vocabulaire très simple de leurs répliques.

Ex : « Qu’est-ce que tu as ? ».

Constats, pas de réflexion.

Ex : « Oui, c’est la nuit ». • Phrases très courtes.

Ex : « Pas.... »

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