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Belgique 1996-1997 Crise de confiance En 1996 et 1997, la Belgique a fait la "une" de la presse internationale plus...

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« Belgique 1996-1997 Crise de confiance En 1996 et 1997, la Belgique a fait la "une" de la presse internationale plus souvent qu'elle ne l'aurait souhaité.

A côté d'une vieille affaire de corruption, deux nouveaux dossiers se sont ouverts, qui ont un peu plus fragilisé les institutions fédérales.

L'affaire du pédophile Marc Dutroux a été à l'origine d'une mise en cause de la police, de la justice et du pouvoir politique.

La fermeture des Forges de Clabecq et de l'usine Renault de Vilvorde a montré la fragilité de l'économie belge dans un environnement international de plus en plus rude.

Dans les deux cas, de grandes manifestations populaires ont révélé la lassitude de l'opinion. Certes, on a pu parler, à ces occasions, de réconciliation des communautés linguistiques wallonne et flamande face à la montée des périls.

Ce n'est qu'un aspect des choses: le crédit de l'État a aussi été fortement entamé, et les événements des années 1996-1997 risquent d'accélérer la désagrégation du pays.

Celui-ci n'a cessé d'être sous les projecteurs de l'actualité, et tout ce qui s'y est passé a connu un écho disproportionné, qu'il s'agisse d'une "filière" d'écoulement de boeuf britannique contournant l'embargo décrété pour cause d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), ou des crimes en série de la région de Mons - on a découvert en mars-avril 1997 les restes de plusieurs femmes dans des sacspoubelle.

Il fallait cependant éviter les généralisations hâtives: si le malaise était évident, la Belgique n'apparaissait tout de même pas au bord de l'implosion. Les institutions fédérales mises en cause A la fin des années quatre-vingt, le renouvellement du matériel de l'armée belge avait donné lieu à plusieurs gros contrats avec des firmes italienne (Agusta) et française (Dassault).

Les pots-de-vin versés à cette occasion avaient profité au Parti socialiste flamand mais aussi au Parti socialiste francophone, qui s'est, à son tour, trouvé sur la sellette en 1996-1997.

Guy Spitaëls, mis en cause dans l'affaire Dassault, a démissionné de la présidence du parlement wallon le 27 février 1997.

Quant au P-DG du groupe français, Serge Dassault, il a fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, mais la justice belge a reproché à son homologue française une certaine mauvaise volonté à transmettre les documents demandés. Après l'épisode jamais élucidé des "tueurs fous du Brabant wallon" - une série d'agressions sanglantes dans des supermarchés, faisant vingt-huit morts au milieu des années quatre-vingt -, l'affaire Dutroux a réveillé les doutes quant à l'efficacité de la police et de la justice.

Arrêté pour vol et viol en 1985, Marc Dutroux avait été condamné en 1989 à treize ans et demi de prison.

Bénéficiaire d'une libération conditionnelle en 1992, il était surveillé par la gendarmerie depuis 1993.

Le 24 juin 1995 a lieu l'enlèvement de Julie Lejeune et Mélissa Russo, le 22 août celui d'Ann Marchal et Eefje Lambrecks.

Les soupçons pesant sur M.

Dutroux sont alors communiqués aux enquêteurs.

Interpellé le 6 décembre (pour une autre affaire), Dutroux est relâché le 20 mars 1996, après de vaines perquisitions.

Il est arrêté le 12 août, après deux nouveaux enlèvements; les deux jeunes filles séquestrées retrouvent la liberté, mais les corps des quatre disparues de 1995 sont alors découverts.

L'opinion s'interroge sur les négligences ou sur les protections ayant permis une telle récidive. Une mission parlementaire, mise en place le 25 novembre 1996, a rendu ses conclusions le 15 avril 1997, mettant au jour de graves dysfonctionnements dans la police, la gendarmerie et la justice.

En revanche, la démonstration n'a pas été faite de protections politiques fondées sur l'existence de réseaux pédophiles ramifiés jusque dans les sphères gouvernementales.

Le vice-Premier ministre (socialiste francophone) Élio Di Rupo a bien été mis en cause par un adolescent, mais l'enquête n'a pas étayé ces accusations et l'intéressé a conservé son poste.

Cet épisode a donné l'impression d'une machination politique utilisant le climat délétère régnant dans le pays pour déstabiliser un peu plus le gouvernement. Le 20 octobre 1996 a eu lieu à Bruxelles une "marche blanche": près de 300 000 personnes ont défilé à l'appel des parents des jeunes victimes.

A la veille de Noël, le roi Albert II a donné son appui à un mouvement qui "semblait appelé à se structurer et à devenir, sans doute, un nouvel interlocuteur dont les idéaux devront être.... »

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