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Benjamin Spock, l'éducateur du baby-boom

Publié le 05/12/2018

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de groupe, Moreno pour la sociométrie et Piaget pour son approche génétique de la construction-acquisition de la connaissance.

 

En concomitance directe avec les écrits de B. Spock, il faut également mettre en évidence les travaux de Cari Rogers, qui forge en 1940 le concept opératoire de non-directivité. Fondateur d’une psychopédagogie construite notamment sur l’empathie, il introduisit au sein de l’école la permissivité et ses exigences.

 

Le grand mérite de Spock est d’avoir vulgarisé à l’échelle américaine la tradition rous-seauiste de l’éducation du très jeune enfant. Le succès phénoménal de son enseignement s’explique en grande partie par ses effets sur les parents, qu’il déculpabilisa en leur proposant une méthode «naturelle» dans un langage simple et immédiat, loin des doctes et rigides conseils de l’époque. La France bénéficia de cet engouement, mais ses structures particulières, notamment dans le domaine de la petite enfance (crèches et écoles maternelles ; scolarisation possible dès deux ans), atténuèrent certains effets de l’enseignement de Spock.

 

Faut-il accuser Spock, comme le firent certains de ses contempteurs, d’avoir introduit la

 

permissivité et d’avoir participé à la création d’une génération d’enfants gâtés, les rebelles des années 60? Il semblerait plutôt que les «enfants Spock» (issus pour la plupart des classes moyennes) sont surtout le produit de l’évolution historique de la famille et de la recherche en matière éducative. Ils ne sont devenus ni des «voyous» ni des «nihilistes», au contraire. Ils sont la marque d’une époque.

 

Aujourd’hui, les parents de la filiation Spock sont de moins en moins nombreux. Les autres, la majorité, s’en remettent à la société. Le rôle de l’école est-il de prendre ce lourd relais ?

Le célèbre pédopsychiatre américain, pionnier des thèses libérales dans l’éducation de la petite enfance, mort le 15 mars 1998, a vulgarisé une conception permissive en rupture complète avec la rigidité en vigueur à son époque. Avec le recul, il est stimulant de se demander, d’une part, dans quelle tradition éducative se situe sa réflexion et, d’autre part, de mesurer l’importance éventuelle de son impact sur l’école, et sur les enfants et adolescents des années 50 et 60.

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