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Bergson 1859-1941 « La vie déborde l'intelligence. » Uvolution créatrice Éléments de biographie • Un penseur extraordinaire Henri Bergson, élève...

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« Bergson 1859-1941 « La vie déborde l'intelligence.

» Uvolution créatrice Éléments de biographie • Un penseur extraordinaire Henri Bergson, élève surdoué, intègre r:ecole normale supérieure et est reçu à l'agrégation de philosophie avant de soutenir en 1889 deux thèses de doctorat, dont !'Essai sur les données immédiates de la conscience. Il enseigne en tant que maître de conférences à 1 •:ecole normale supérieure, puis obtient une chaire au Collège de France.

Matière et mémoire, paru en 1896, connaît un vif succès. • Un homme discret mats célèbre La parution de L'Evolution créatrice (1907) fait croître la célébrité de Bergson.

En 1914, il est élu à l'Académie française. :ebranlé par la guerre, il joue néanmoins un rôle important de diplomate auprès du président Wilson, et participe à la Commission internationale de coopération intellectuelle, ancêtre de l'UNESCO. En 1928, Bergson reçoit le prix Nobel de littérature.

Victime de rhumatismes, c'est avec peine qu'il achève en 1932 son dernier ouvrage, dans lequel il présente sa philosophie morale : Les Deux Sources de la morale et de la religion. Même s'il avoue s'être rapproché du catholicisme, notamment par sa réflexion sur le mysticisme, Bergson, issu d'une famille juive, renonce à se convertir par solidarité avec les autres juifs qui sont menacés par l'antisémitisme croissant. Thèses essentielles Philosophe spiritualiste, Bergson s'oppose aux tendances qu'ont les sciences positivistes à considérer la vie et la conscience comme des choses matérielles. Il affirme la supériorité de la connaissance immédiate intuitive du mouvant sur l'œuvrefroide de la raison scientifique qui fige son objet.

Ce faisant, il réhabilite la métaphysique. • l'homme est homo faber La tradition caractérise l'homme par sa faculté de penser.

Mais pour Bergson, l'homme est homo /aber, c'est-à-dire fabricant d'outils, avant d'être homo sapiens (doué de raison).

L'homme est d'abord un technicien : l'intelligence quile caractérise n'est pas spéculative, mais d'ordre pratique. Elle vise avant tout l'efficacité de l'action : « L'intelligence, envisagée dans ce qui paraît être la démarche originelle, est la faculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils à faire des outils, et d'en varier indéfiniment la fabrication.» (L'évolution créatrice). L'homme cherche essentiellement à vivre : l'intelligence est la faculté qui lui permet d'accomplir ce but, de même que l'instinct sert l'animal. La distinction tient dans ce que l'animal ne peut varier indéfiniment son mode d'action, alors que l'homme peut agir dans le même but de diverses manières. t le langage, voile du réel L'intelligence est pragmatique: visant l'efficacité, elle découpe le réel en le généralisant et en le simplifiant pour faciliter l'action.

Le langage est ainsi issu de l'intelligence.

Conceptuel, il met des étiquettes sur les choses, n'en retient que ce qu'elles ont en commun en vue de simplifier l'agir. Mais le langage nous introduit au cœur d'un monde spatialisé, découpé, dont nous ne saisissons plus la singularité.

Ainsi, « nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons le plus souvent à lire des étiquettes collées sur elles » (Le rire).

Par exemple, le mot « haine » ne rend compte que d'un sentiment général, mais non de ses multiples nuances possibles: tout sentiment est singulier et vouloir réduire le sentiment que tel homme particulier éprouve à tel moment, c'est finalement réduire le réel lui­ même, s'interdire d'en voir la richesse. Inapte à dire l'individuel, le singulier, le langage nous éloigne finalement de l'être toujours nouveau et unique, il nous empêche de voir les choses mêmes.

L'artiste, en créant une œuvre d'art unique, dévoile la réalité: il nous apprend à regarder les choses pour elles-mêmes et non pour leur utilité, et exhibe l'unicité, la créativité et la singularité de la vie. t L'intuition, saisie immédiate du vécu La connaissance véritable est celle de l'intuition, « vision directe de l'esprit par l'esprit» (La pensée et le mouvant). Vision immédiate du réel, elle nous fait accéder à l'inexprimable et à la singularité de l'objet, dévoile le concret et le vécu occultés par la science. L'intuition dépasse donc la connaissance conceptuelle et nous permet de saisir notre essence véritable, la durée pure et la liberté créatrice, ainsi que le principe ultime de la vie, l'élan vital. t Temps et durée Bergson distingue le temps scientifique, élaboré par l'intelligence, et la durée, saisie par l'intuition. Le temps est spatialisé : il se mesure par la distance parcourue par une aiguille sur une montre.

Il est homogène (une heure est toujours égale à une heure), découpé (une heure contient soixante minutes) et prévisible (dans une heure, il sera quinze heures).

Utile pour l'action, il n'épuise cependant pas toute la réalité temporelle et demeure une abstraction issue de l'intelligence. La durée correspond au temps concret, au vécu immédiat et continu de la conscience.

Par durée, il faut entendre « une succession qui n'est pas juxtaposition, une croissance par le dedans, le prolongement ininterrompu du passé dans un présent qui empiète sur l'avenir.

» (Ibid.). La durée est donc un flux ininterrompu, hétérogène (une heure paraît plus ou moins longue), continue, imprévisible, propice à la création et à la liberté.

La science, qui confond temps et espace, est incapable de rendre compte de la vie et de la réalité dans leur aspect vécu et singulier. t La mémoire Dualiste, Bergson distingue matière et esprit.

L'esprit ne se réduit pas au cerveau, mais tous deux sont néanmoins solidaires.

Le cerveau serait comme un clou auquel le vêtement (l'esprit) serait attaché.

Le clou n'est pas le vêtement, mais s'il est défaillant, le vêtement tombe. Bergson distingue deux formes de mémoire.

La première, la mémoire motrice, repose sur l'habitude et dépend du cerveau.

Elle consiste dans le souvenir né de la répétition (par exemple, se rappeler que deux et deux font.... »

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