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BILAN PRO VISO IRE DE LA NEP ET PERSPECTIVES DE L'ÉCO NO MIE SOVIÉTIQUE A L'AUTO MNE DE 1922 (Rapport...

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« BILAN PRO VISO IRE DE LA NEP ET PERSPECTIVES DE L'ÉCO NO MIE SOVIÉTIQUE A L'AUTO MNE DE 1922 (Rapport de Lénine au IVe congrès de l'Internationale communiste, 13 novembre 1922) Je parlerai de la manière dont nous avons amorcé la nouvelle poli­ tique économique et des résultats que nous avons obtenus à l'aide de cette politique... Dès 1918, nous envisagions le capitalisme d'État comme une ligne 5 de retraite éventuelle; à ce moment-là, c'était encore très vague; 10 15 20 25 30 35 mais en 1921, après avoir franchi victorieusement cette étape très importante qu'était la guerre civile, nous nous sommes heurtés à une grande, la plus grande crise politique intérieure de la Russie des Soviets.

Cette crise intérieure a révélé le mécontentement d'une partie notable des paysans et aussi des ouvriers.

Qu'est-ce qui avait provoqué cette situation? C'est que, dans notre offensive écono­ mique, les masses ont senti ce que, quelques semaines plus tard, à notre tour, nous avons reconnu : qu'il était au-dessus de nos forces de passer tout de suite aux formes purement socialistes, à la répartition purement socialiste, et que, si nous.

nous montrions incapables d'opérer la retraite, nous étions menacés de mort.

La crise a commen­ cé en février 1921.

Dès le printemps de cette même année, nous avons décidé de passer à la nouvelle politique économique... Aujourd'hui, au bout d'un an et demi, nous pouvons déjà faire quelques comparaisons.

Les dix-huit mois écoulés prouvent positivement que nous avons triomphé de cette épreuve.

L'essentiel, c'est, bien entendu, la paysannerie.

En 1921, le mécontentement d'une partie considérable des paysans était un fait flagrant.

Puis ce fut la famine.

Tous les grands propriétaires fonciers et les capitalistes, qui avaient entrepris leur offensive contre nous en 1918, essayèrent de faire croire que la famine était le résultat de l'économie socialiste.

Où en sont les choses aujourd'hui, depuis que nous avons institué la nouvelle politique économique, depuis que nous avons accordé aux paysans la liberté du commerce? La réponse est évidente pour tous : en une année, la paysannerie n'a pas seulement eu raison de la famine; elle a acquitté l'impôt en nature dans des proportions telles que nous avons déjà reçu des centaines de millions de pouds, et cela presque sans la moindre mesure de contrainte.

Les soulèvements paysans, qui, avant 1921, étaient un fait général en Russie, ont presque complètement cessé.

La paysannerie est satisfaite de sa situation actuelle. Pour ce qui est de l'industrie légère,· on assiste à un essor général, et, partant, à une amélioration notable de la condition des ouvriers de Pétrograd et de Moscou. La troisième question concerne l'industrie lourde.

Ici la situation 40 reste encore difficile.

L'histoire économique des pays capitalistes montre que, dans les pays arriérés, seuls les emprunts (extérieurs) à long terme de centaines de millions de dollars pourraient aider à son relèvement.

Nous n'avons pas bénéficié d'emprunts de ce genre. Aussi l'état de notre .

industrie lourde est réellement une question 45 très grave pour notre pays arriéré.

Néanmoins nous observons déjà une amélioration notable, et puis nous voyons que notre activité commerciale nous a déjà rapporté.

un certain capital.

Fort modeste, il est vrai : un peu plus de 20 mil/Ions de roubles-or.

C'est un commen­ cement...

Nous comprenons que si nous ne sauyons pas /'industrie 50 lourde, si nous ne la relevons pas, nous ne pourrons construire aucune industrie, et que, à défaut de celle-ci, c'en sera.

fini de nous, en général comme État indépendant.

L'industrie lourde a besoin dJJ� subventions de l'État.

Si nous ne les trouvons pas, c'en est fait'dêi nous comme État civilisé, je ne dis même pas socialiste, Commentaire Lénine, président du conseil des Commissaires du Peuple de la république soviétique de Russie, présente dans ce rapport au ive congrès du Komintern, qui rassemble les délégués de tous lès partis communistes, un bilan des dix-huit premiers mois de la N.E.P. Le ton est celui d'un homme d'État lucide, pragmatique, sans vaine référence doctrinale, A cette date (novembre 1922), l'espoir d'une révolution européenne imminente est à peu près complètement ruiné (échec du spartakisme, de Bela Kun, scission des partis socia­ listes français et italien) : on ne formule pas· encore la théorie du socialisme dans un seul pays, mais on admet implicitement que la Russie soviétique va rester le seul État socialiste; Lénine ne se fait aucune illusion sur les dangers qui la menacent (1.

54) dans son isolement. , Le document traite trois points : la crise économico-politique née du communisme de guerre, les résultats de la N.E.P, dans le domaine agricole et dans celui de l'industrie légère, les problèmes posés par l'industrie lourde.

Nous conserverons ce plan pour notre étude. Dans la p·remière partie de son exposé, Lénine évoque la situation de la Russie au début de 1921.

Au cours des trois années précédentes le régime bolcheviste a subi l'offensive des contre-révolutionnaires conduite par des généraux tsaristes, soutenue par les armées aile- . mandes, puis par les armées alliées.

La guerre civile se termine avant la fin de 1920 par une victoire soviétique (1.

7-8) due à l.

a supé­ riorité en effectifs de l'armée rouge et à la désunion des Alliés.

Alors éclate la crise, explosion du mécontentement des paysans et des ouvriers.

Lénine l'impute aux erreurs d'une tentative prématurée de passage à l'économie socialiste (1.

9; 1.

14-15). Dès les lendemains de la révolution d"'octobre", en effet, les bolche­ vistes ont mis en place le système de communisme de guerre (attri­ bution de la terre aux paysans, transfert aux ouvriers de la gestion des usines, nationalisation des entreprises de plus de 10 ou même de plus de 5 ouvriers, des banques, du commerce, suppression de l'héritage, égalité des salaires, réquisition des récoltes pour la tranche excédant la consommation familiale).

Très vite les défail­ lances du système apparurent : les ouvriers relâchèrent leur effort, les paysans ne produisirent plus que pour leurs besoins propres; les produits industriels les plus élémentaires faisaient défaut; les villes, non approvisionnées, connaissaient la famine (1.

24).

Le gou­ vernement recourut à la coercition et la police politique, la Tcheka, fit régner une véritable terreur qui resta sans effet.

En fait le peuple russe n'était pas mûr pour accepter un régime économique dans lt,quel le travail n'est plus rémunéré par un profit individuel.

La crise dresse les uns contre les autres les ouvriers et les paysans que les bolcheviks avaient voulu associer dans la révolution; elle fournit aux vaincus d'octobre, que la révolution avait dépouillés, capita­ listes et propriétaires fonciers, l'occasion de relancer leurs attaques (1.

25). La crise a commencé en février 1921, affirme Lénine.

C'est plutôt son point culminant qui se situe à cette date, avec, au début de mars, la révolte des marins de Cronstadt aux cris de "Vivent les Soviets sans les Bolcheviks!" C'est alors, en tout cas, que Lénine propose au xe congrès du P.C.

l'abandon du communisme de guerre au profit d'une nouvelle politique économique (N.E.P.), qui rétablira des perspectives de profit individuel sans pour autant porter atteinte au contrôle de l'État sur l'économie. L'économiste E.H.

Carr écrit : "L'essence de la N.E.P.

est de maintenir le lien entre la paysannerie et le prolétariat qui avait remporté la guerre civile".

Lénine dit : "L'essentiel, c'est la paysannerie" (1.

21).

C'est.... »

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