Bosnie-Herzégovine 1999-2000 Évolutions prometteuses ? Quatre ans après la signature des accords de Dayton ayant mis fin à la guerre...
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Bosnie-Herzégovine 1999-2000
Évolutions prometteuses ?
Quatre ans après la signature des accords de Dayton ayant mis fin à la guerre de
Bosnie-Herzégovine (14 décembre 1995), leur application sur le terrain restait
toujours partielle et problématique.
Le haut représentant de l'ONU (Carlos
Westendorp, puis Wolfgang Petritsch à partir de juillet 1999) a utilisé ses
pouvoirs renforcés pour imposer un certain nombre de lois en suspens, concernant
en particulier la création d'une police des frontières commune aux deux entités
constitutives de la Bosnie-Herzégovine (Fédération croato-musulmane et
République serbe), et pour destituer de nombreux élus accusés de s'opposer à la
mise en œuvre des accords de paix.
De même, la répression contre les criminels
de guerre s'est durcie, comme en ont témoigné la condamnation par le TPIY
(Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie) du général croate Tihomir
Blaskic à quarante-trois ans de prison (mars 2000) et l'arrestation par les
soldats de la Sfor (Force de stabilisation) de Momcilo Krajisnik, ancien "numéro
deux" de la République serbe (avril 2000).
Malgré tout cela, les institutions
communes ne parvenaient toujours pas à fonctionner correctement, au niveau de la
Bosnie-Herzégovine comme au sein de la Fédération.
De même, si la libre circulation entre les deux entités était désormais acquise,
l'accélération du retour des réfugiés restait toute relative.
Aux questions de
sécurité toujours présentes, comme l'ont montré plusieurs attaques contre des
candidats au retour, s'ajoutaient de multiples chicaneries administratives et
des obstacles économiques objectifs (saturation du parc immobilier, faiblesse du
niveau de l'emploi).
En revanche, la période allant de mars 1999 à mars 2000 a été marquée par
plusieurs évolutions prometteuses.
En premier lieu, le contexte régional a
radicalement changé après la défaite politique et militaire infligée à la Serbie
par les forces de l'OTAN - Organisation du traité de l'Atlantique nord - lors de
la guerre au Kosovo (printemps-été 1999), d'une part, la mort du président
Franjo Tudjman (décembre 1999) et la victoire électorale de l'opposition
social-démocrate et libérale aux législatives et à la présidentielle en Croatie
(janvier-février 2000), d'autre part.
Parallèlement, les deux entités
constitutives de la Bosnie-Herzégovine ont elles-mêmes connu des transformations
politiques importantes.
Dans la partie musulmane de la Fédération, l'opposition
social-démocrate s'est unie au sein du Parti social-démocrate (SDP), alors même
qu'éclatait la coalition gouvernementale constituée par le Parti de l'action
démocratique (SDA, nationaliste) d'Alija Izetbegovic et le Parti pour la
Bosnie-Herzégovine (SzBH) de Haris Silajdzic.
Dans la partie croate, la défaite
électorale de la....
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