Bosnie-Herzégovine 2000-2001 Une alternance pleine d'incertitudes Pour la première fois en dix ans, lors des élections générales du 11 novembre...
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Bosnie-Herzégovine 2000-2001
Une alternance pleine d'incertitudes
Pour la première fois en dix ans, lors des élections générales du 11 novembre
2000, les trois principaux partis nationalistes ont recueilli au total moins de
50 % des voix (Parti de l'action démocratique - SDA : 18,8 % ; Parti
démocratique serbe - SDS : 16,7 % ; et Communauté démocratique croate - HDZ :
11,4 %).
Alija Izetbegovic, fondateur du SDA et titulaire de la Présidence
collégiale bosniaque depuis 1990, avait du reste anticipé ce résultat en se
retirant un mois plus tôt de la vie politique.
Ces élections ont donc été
saluées comme un tournant majeur, équivalent à la défaite électorale du HDZ en
Croatie en janvier 2000, ou à celle du président yougoslave Slobodan Milosevic
en Serbie dix mois plus tard.
Mais, au-delà des symboles, la situation politique
bosniaque est restée extrêmement confuse et incertaine.
Sur le strict plan électoral, cette défaite des partis nationalistes a été toute
relative.
Dans la Fédération croato-musulmane, le HDZ a gardé sa position
hégémonique au sein de la communauté croate, et, dans l'électorat bochniaque
(mulsuman), le SDA a légèrement devancé le Parti social-démocrate (SDP : 18,0
%), le Parti pour la Bosnie-Herzégovine de Haris Silajdzic (SBiH : 11,3 %) se
posant dès lors en arbitre.
Surtout, en République serbe, les élections ont été
marquées par le retour en force du SDS et l'émergence du Parti du progrès
démocratique (PDP), se fixant comme priorité le redressement économique de la
République serbe.
Le Parti des sociaux-démocrates indépendants (SNSD) de Milorad
Dodik, Premier ministre soutenu par la communauté internationale, s'est lui
aussi renforcé, mais les autres partis soutenant son gouvernement ont été
laminés.
La traduction institutionnelle de ces scores s'est donc révélée très complexe.
En République serbe, le nouveau Premier ministre Mladen Ivanic (PDP) a constitué
une coalition gouvernementale implicite avec le SDS, malgré les menaces ouvertes
des États-Unis.
Dans la Fédération croato-musulmane, le SDP et le SBiH ont mis
plusieurs mois à former avec plusieurs autres petits partis une Alliance pour
les changements, hétéroclite et fragile, et à désigner un gouvernement dirigé
par Alija Behmen (SDP).
Au niveau de l'État de Bosnie-Herzégovine, cette même
Alliance n'a pu obtenir une majorité pour son Premier ministre Bozidar Matic
(SDP) qu'au prix d'une alliance avec le PDP de Mladen Ivanic.
B.
Matic,
démissionnaire, sera remplacé à son poste par Zlatko Lagumdzija, en juillet
2001.
Cette alternance politique s'est doublée d'une crise sans précédent au sein de
la Fédération.
Dès novembre 2000, le HDZ a réagi à la modification subite de
certaines règles électorales par l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe) en organisant un "référendum" croate d'autodétermination.
Dans les mois suivants, il a boycotté les institutions fédérales et proclamé
l'"auto-administration" des régions sous contrôle croate (3 mars 2001).
Le haut
représentant de l'ONU Wolfgang Petritsch a réagi en modifiant les règles de
fonctionnement....
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