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Brésil 1985-1986 L'an I de la nouvelle République L'année qui a suivi l'instauration de la "nouvelle République" au Brésil a...

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« Brésil 1985-1986 L'an I de la nouvelle République L'année qui a suivi l'instauration de la "nouvelle République" au Brésil a été riche en événements et en transformations.

Le retour à la démocratie s'est fait sans heurts.

Le gouvernement a tenu sa promesse d'abroger les lois autoritaires et d'en promulguer de nouvelles, même si le décret de la réforme agraire a constitué un pas en arrière par rapport au projet initial, et si l'action en matière sociale est restée timide par rapport aux immenses besoins.

L'armée, qui pourtant a gardé intacte son autonomie et ses institutions, a adopté une attitude très discrète.

Ses rapports avec le président Sarney ont été corrects. José Sarney, devenu président en mars 1985, a su s'imposer à la classe politique comme un habile manoeuvrier, arbitrant entre les différents courants de la majorité gouvernementale et parlementaire.

Surtout, il s'est bâti une incontestable popularité aux yeux de tous les Brésiliens, grâce aux changements apportés à la politique économique. Les échéances électorales Le 15 novembre 1985, les Brésiliens habitant les grandes villes ont élu leurs maires au suffrage universel.

Ces élections ont apporté une première preuve des changements intervenus dans le rapport de forces entre les principaux partis. Surtout, elles ont montré leur fluidité et le caractère encore très personnalisé de la politique brésilienne.

Une fois de plus le populisme s'est révélé payant, donnant l'occasion à l'ancien président Janio Quadros, membre du petit Parti travailliste brésilien (PTB) de gagner de justesse l'importante mairie de Saõ Paulo à la tête d'une coalition de forces de droite, et au gouverneur de Rio de Janeiro, Lionel Brizola, chef du Parti du travaillisme démocratique (PDT), et héritier du populisme de gauche d'avant le régime autoritaire, de voir ses candidats l'emporter à Rio de Janeiro et Porto Alegre.

Autre phénomène marquant de cette élection: la poussée du Parti des travailleurs (PT) qui a obtenu un cinquième des votes à Saõ Paulo et une victoire tout à fait inattendue et retentissante à Fortaleza.

Quant au Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, au gouvernement), il est sorti de cette élection affaibli et divisé intérieurement, en dépit du très grand nombre des mairies conquises. Les partis politiques se sont lancés ensuite dans la préparation des élections de novembre 1986 pour le renouvellement de la Chambre fédérale des députés, de deux tiers du Sénat, des gouverneurs et des assemblées législatives des divers États.

L'importance de ces élections tient au fait que le nouveau Parlement fédéral aura les attributions d'une assemblée constituante appelée à doter le pays d'une nouvelle Constitution parachevant la transition démocratique. Six mois avant cette première élection générale de la nouvelle République, tout portait à croire qu'elle allait apporter des changements significatifs dans le rapport des forces entre les différents partis et qu'elle allait peut-être même aboutir à l'éclatement des formations existantes et à la création de nouvelles. Le Parti du front libéral (PFL) comme le PMDB sont en fait des coalitions plus ou moins conjoncturelles de politiciens représentant des courants idéologiques hétéroclites.

La grande question était de savoir si l'aile centre-gauche du PMDB réussirait à redonner à son parti une certaine cohésion autour d'un programme social-démocrate et quelle serait l'évolution du PT qui semblait avoir le vent en poupe.

Le sort du PMDB est fortement lié à celui du "plan tropical".

Le PFL avait toutes les raisons d'être satisfait des ministères importants qui lui ont été attribués par le président Sarney lors de la restructuration du gouvernement en février 1986.

Mais rien ne prouvait que sa force électorale se verrait accrue.

La situation était très confuse dans l'État de Saõ Paulo où quatre candidats se disputaient les faveurs de l'électorat: les représentants du PMDB, du PT, du PTB et du PDS. Quant au président Sarney, il pouvait compter sur un solide appui au sein des principaux partis, à l'exception du PT et du PDT. Le "plan tropical" De mars à août 1985, le gouvernement brésilien a essayé en vain de concilier une politique de rigueur financière conforme aux préceptes du FMI avec le refus d'accepter la récession et ses conséquences sociales désastreuses. Un changement de cap décisif dans la politique économique est intervenu en août 1985 avec la nomination de Dilson Funaro au poste clé de ministre des Finances. L'année 1985 s'est terminée par une croissance très forte (plus de 8% mettant le Brésil au premier rang mondial), une petite réduction du chômage grâce à la création de 1,5 million d'emplois, et une amélioration du pouvoir d'achat des salaires. La balance des paiements a une fois de plus été très fortement excédentaire (+12,4 milliards de dollars) au prix d'une compression drastique des importations, ramenées pratiquement à la moitié des exportations, (25,6 milliards de dollars d'exportations, soit 5% de moins qu'en 1984).

Ce résultat a été rendu possible par l'essor de la production industrielle remplaçant les importations et par la baisse des prix du pétrole.

Le Brésil a ainsi réussi à reconstituer ses réserves en devises et à s'acquitter du service de sa dette extérieure (laquelle atteint 100 milliards de dollars), moyennant le transfert à l'étranger de 5% de son PIB, ce qui constitue, à la longue, une saignée intolérable. En contrepartie, la dette intérieure a continué sa croissance en boule de neige du fait de la nécessité de procéder au rachat des devises pour le paiement du service de la dette extérieure et en raison du coût exorbitant de son recyclage dans une économie soumise à une inflation de 235% en 1985.

A la fin de 1985, la dette intérieure atteignait 47% du PIB (contre 24,4% en 1982). Pour lutter contre l'inflation, le président Sarney.... »

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