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Brésil 1987-1988 La crise sans fin L'année 1987 a été un long cauchemar pour la "nouvelle République". Le rêve du...

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« Brésil 1987-1988 La crise sans fin L'année 1987 a été un long cauchemar pour la "nouvelle République".

Le rêve du plan Cruzado a cédé sa place à une crise économique, sociale et politique sans précédent.

Le gouvernement de José Sarney, au pouvoir depuis 1985, n'a pas su affronter les problèmes structurels hérités du régime militaire.

Isolé de la société, mêlé à la corruption grandissante, il a plongé le pays dans le chaos institutionnel.

La lenteur des travaux de l'Assemblée constituante, et des scissions intervenues dans le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB gouvernemental) n'ont fait qu'aggraver la situation. Retour à la case départ? En avril 1987, l'arrivée de Luis Carlos Bresser Pereira à la tête du ministère des Finances était présentée comme une chance décisive: le pays connaissait alors une inflation de 20% par mois et le déficit public se révélait incontrôlable.

Le consensus formé autour de cet économiste et homme d'affaires accompli donnait à penser qu'il pourrait réussir là où ses deux prédécesseurs avaient échoué.

Le plan d'austérité qu'il a présenté, le cinquième du genre, visait à atteindre un excédent commercial de 9 milliards de dollars ; un taux de croissance de 3% pour 1987 (et de 6,5% pour les années suivantes).

Il cherchait à obtenir la réouverture du dialogue avec le FMI et les créanciers internationaux, ainsi que la conversion de la dette extérieure (117 milliards de dollars) en investissements.

Ce plan prévoyait aussi le contrôle restreint des prix ; le maintien de l'échelle mobile des salaires ; la réduction des taux d'intérêts ; une réforme fiscale ne devant pas pénaliser les couches moyennes ; et l'abaissement du déficit budgétaire en dessous du seuil de 2,7% du PIB. Ce train de mesures visait à combler les insuffisances du plan Cruzado, surtout après l'adoption du moratoire, en février 1987.

Deux mois plus tard, il fallait déjà déchanter.

Face à la montée des prix, Bresser Pereira décrétait la restriction des subventions de l'État et le blocage des salaires et de certains prix pendant une période de trois mois.

Fin décembre, il était obligé de démissionner, laissant un bilan catastrophique pour 1987: inflation officielle de 430% - un record historique -, déficit public dépassant 5,5% du PIB, et un taux d'intérêt mensuel moyen de 25%... Dans ce contexte, la récession s'est accélérée.

En douze mois, la production industrielle n'a augmenté que de 0,2% (9% de moins qu'en 1986) ; dans le secteur des services, les activités commerciales ont baissé de 25%.

Mais l'augmentation de la production agricole (14%) a permis d'atteindre un taux de croissance économique de 2,9% en 1987 (contre 8% l'année précédente).

Un niveau insuffisant cependant pour un pays dont la population augmente de 2,2% par an.

Seule la balance commerciale a présenté un bilan positif avec un excédent de 11 milliards de dollars, grâce à la réduction des importations et au rétrécissement du marché intérieur.

Les échanges classiques avec les États-Unis, le Japon et la CEE, ont été élargis par les accords économiques signés en 1987 avec l'Argentine et l'Uruguay, visant à la création d'un "Marché commun latino-américain".

En outre, plusieurs contrats commerciaux ont été établis avec le Vénézuela, la Colombie, le Mexique, Cuba (après plus de vingt ans de rupture diplomatique), l'Angola, le Mozambique, la Libye (vente d'armements pour plus de 2 milliards de dollars), l'Arabie saoudite, l'Irak... Prêchant la "simplicité" en gestion financière, le nouveau ministre, Mailson da Nobrega, ancien fonctionnaire de l'État, joue la carte du FMI.

En avril 1988, il préparait un programme de "modernisation de l'économie nationale", dont l'axe était la réduction de l'influence de l'État dans la vie économique.

Ce plan prévoyait une série de privatisations, la réduction des tarifs douaniers facilitant les importations des produits industriels (à l'exception des voitures) -, une hausse des taux d'intérêts bancaires et la libération de certains prix. Les experts parlent d'un processus accéléré d'hyperinflation et de récession. Pour le seul premier trimestre 1988, la hausse des prix a été de 60% et la chute de la production industrielle a atteint 20%.

Le taux d'investissement en 1987 a été le plus faible depuis vingt-cinq ans: 16,5% du PIB.

Le problème de la dette extérieure - une véritable épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des Brésiliens - reste néanmoins intouchable: malgré la suspension du moratoire, en janvier 1988, et le paiement de 800 millions de dollars aux banques étrangères au titre des intérêts, le Brésil n'avait encore rien reçu en avril 1988 des 5,2 milliards de dollars promis par les créanciers, alors qu'il devait faire face au paiement de 1,6 milliard de dollars dus au titre des intérêts dans la période avril-juin 1988.

La poursuite d'une telle politique obligera le pays à dépenser la valeur de plus de.... »

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