Brésil 1990-1991 En chute libre Année difficile pour le président, Fernando Collor de Mello, dont le plan de stabilisation, lancé...
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Brésil 1990-1991
En chute libre
Année difficile pour le président, Fernando Collor de Mello, dont le plan de
stabilisation, lancé le 15 mars 1990, le jour de sa prise de pouvoir, a
précipité le pays dans la pire récession de son histoire.
Moins de onze mois
plus tard, avec un taux d'inflation de 20%, le gouvernement lançait un deuxième
plan accueilli avec méfiance et résignation.
L'industrie est restée paralysée,
provoquant la perte de dizaines de milliers d'emplois.
La misère a augmenté, les
jeunes organisés en bande ont été chassés des trottoirs par les commerçants
effrayés, et plusieurs de ces enfants ont disparu, victimes des mercenaires
réunis en "escadrons de la mort".
Les tueurs à gages au service des grands
propriétaires ont continué à semer la terreur parmi les paysans qui doivent fuir
dans les terres de l'intérieur.
Les élections, en octobre et novembre 1990, des
gouverneurs, du Congrès, des assemblées des États et du tiers du Sénat n'ont pas
donné au gouvernement l'appui souhaité.
L'ampleur de la crise a affaibli la résistance syndicale.
La grève générale
prévue pour juin 1990 a dû être annulée, ce qui n'a pas empêché des débrayages
chez les dockers, les métallos, les travailleurs de la santé, de la justice, des
services postaux, du pétrole et de l'électricité.
En septembre 1990, une action
concertée des syndicats a amené un million de travailleurs à faire grève pour
exiger une augmentation de salaire supérieure à celle autorisée par le
gouvernement.
En juin 1990, par rapport à décembre 1989, la baisse du salaire
réel a été de 26,7% dans l'industrie, 8,5% dans le commerce et 23,6% dans les
services.
Le prince Collor débouté
Le président s'est aliéné la classe politique en recourant, à 148 reprises dans
la première année de son mandat, aux "mesures provisoires" qu'autorise la
Constitution de 1988 et en opposant son veto à de nombreux amendements et lois
votés par le Congrès.
Dès la reprise des travaux, en mars 1991, le nouveau
Congrès, issu des élections du printemps, a affirmé son autorité en votant à 415
voix contre 13 une loi limitant le pouvoir de l'exécutif à gouverner par
décrets.
Alors que les résultats du premier tour des élections législatives et des
gouverneurs, qui a eu lieu le 3 octobre 1990, paraissaient favorables au
président F.
Collor de Mello, le second tour du 25 novembre lui a réservé de
bien mauvaises surprises.
Sur les 27 gouverneurs élus (incluant celui du
district fédéral où se trouve la capitale, Brasilia), les 17 qui appuient le
gouvernement sont élus dans des États ou entités fédérales qui n'abritent pas
les grands centres économiques et politiques du pays.
Dans le Rio Grande do Sul,
Alceu Collares de l'aile gauche du Parti démocratique travailliste (PDT) l'a
emporté.
Le PDT est également sorti victorieux dès le premier tour dans
l'Espirito Santo, et son leader, Leonel Brizola, a retrouvé le poste de
gouverneur dans l'État de Rio de Janeiro qu'il avait occupé une première fois de
1983 à 1987.
Le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB), la plus
importante formation politique avec 108 sièges au Congrès et 25 au Sénat, l'a
emporté dans les grands États du Parana et de São Paulo.
En battant le candidat
conservateur Paulo Maluf du Parti démocrate social (PDS), Luis Antônio Fleury
(PMDB), appuyé par le gouverneur sortant, a fait la preuve de la puissance de la
machine électorale d'Orestes Quércia, ce dernier se trouvant, à la mi-1991, en
bonne position pour disputer l'élection présidentielle de 1994.
Le nouveau Congrès (503 députés) a donné une faible majorité de 257 sièges à six
partis de centre sur laquelle le gouvernement pourra s'appuyer, non sans être
contraint à des tractations constantes.
Le centre, formé du PMDB et du Parti
social-démocrate brésilien (PSDB), compte 147 députés, et l'opposition de gauche
en réunit une centaine.
Le Parti des travailleurs (PT), dont le candidat, Luís
Inácio "Lula" da Silva, avait disputé le second tour de l'élection
présidentielle, a vu sa représentation au Congrès passer de 17 à 34 sièges.
L'économie en décomposition
Après le coup de boutoir du premier plan de stabilisation, peu d'observateurs
estimaient que le Brésil pourrait éviter la récession.
Même les plus pessimistes
n'avaient cependant pas envisagé le triste bilan d'une baisse de 4,5% du produit
national brut, avec une inflation cumulée de 1 657% pour 1990.
Au cours du seul mois de mai 1990, près de 50 000 travailleurs ont perdu leur
emploi à São Paulo, pour un total estimé à 225 000 pour l'année 1990.
L'institut
de statistique (IBGE) a estimé l'augmentation du chômage à 26% pour 1990.
C'est
l'industrie manufacturière qui a été la plus touchée, avec une baisse de
production de plus de 8% en 1990.
La production de biens d'équipement a diminué
de 19,5%,....
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