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Brésil 1994-1995 Les limites du "miracle" Cardoso Autant fin 1994 l'économie brésilienne semblait près d'être stabilisée, autant cette perspective s'est...

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« Brésil 1994-1995 Les limites du "miracle" Cardoso Autant fin 1994 l'économie brésilienne semblait près d'être stabilisée, autant cette perspective s'est éloignée au fil de l'année 1995.

Ce renversement de tendance est à rapprocher, puisqu'il s'en nourrissait et l'alimentait, de l'évolution de la popularité de Fernando Henrique Cardoso, triomphalement élu à la présidence de la République le 3 octobre 1994.

Dès les premiers mois de son mandat, cet intellectuel a, en effet, perdu une bonne part de son crédit politique. Sociologue de renommée internationale, F.H.

Cardoso (né en 1931) fut l'un des artisans de la transition démocratique (1974-1985).

Épris de justice sociale, il est, en 1988, cofondateur de la social-démocratie brésilienne (PSDB) et reçoit son premier portefeuille ministériel en octobre 1993.

Chargé des Affaires étrangères par le président Itamar Franco, il accède au ministère des Finances en mai 1993. Dans un premier temps, il s'efforça d'entraver une hyperinflation menaçante. Début 1994, sachant jouer de sa probité alors que le scandale de la corruption d'élus de tous bords discréditait un peu plus le personnel politique, il s'engagea dans la course présidentielle.

Le favori en était Luis Inácio Lula da Silva (dit "Lula"), ancien ouvrier métallurgiste et leader du Parti des travailleurs (PT).

Cette formation de gauche radicale promettait d'engager des réformes structurelles susceptibles de restreindre fortement les privilèges et la domination séculaire des élites conservatrices.

Craignant une telle éventualité, celles-ci se cherchaient un champion et F.H.

Cardoso put s'allier avec le Parti du front libéral (PFL), deuxième formation du pays. L'instigateur du plan Cardoso élu président Sur le plan idéologique, cet accord semblait contre nature, mais il isolait Lula en privant le PT de l'appui de la gauche modérée.

En outre, la complémentarité de l'implantation électorale du PSDB et du PFL permettait à F.H.

Cardoso de disposer, sur l'ensemble du territoire, d'élus locaux mobilisant à son profit une part significative des 94 782 000 inscrits.

En effet, si quantitativement cet électorat est parmi les plus importants du monde, il est aussi massivement sous-éduqué: 16% des électeurs sont analphabètes ou semi-analphabètes et 48% sont restés tout au plus sept ans à l'école.

Autrement dit, nombre d'électeurs, surtout parmi les couches populaires (57% de l'électorat), ne pouvaient guère suivre et comprendre les débats abstraits de la vie politique. Par ailleurs, l'alliance PSDB-PFL rendait plus facile l'élection des candidats de ces deux formations aux autres postes mis en jeu.

En octobre 1994, les Brésiliens devaient, en effet, également élire les gouverneurs des 26 États fédérés et du District fédéral, renouveler 54 des 81 sièges de sénateurs, désigner 513 députés fédéraux et 1 045 membres des assemblées législatives. F.H.

Cardoso sut également profiter de sa présence au gouvernement pour susciter une amélioration sensible de la situation économique.

Son plan de stabilisation, rapidement baptisé du nom de la nouvelle monnaie introduite le 1er juillet 1994, le real, assura son succès.

Les Brésiliens avaient, certes, été échaudés par les échecs des plans précédents, mais l'arrivée du real avait été précédée ou accompagnée de mesures qui avaient rapidement freiné l'indexation des salaires sur les prix, gelé les tarifs publics et réduit le déficit budgétaire.

Elle provoqua donc une brutale chute de l'inflation sans désorganiser pour autant le marché: en juin 1994, la hausse des prix avait culminé à 45%; elle n'était plus que de 4,3% en juillet et tomba à moins de 3% les mois suivants.

Parallèlement, le chômage régressait et le volume des investissements étrangers était de 35% supérieur aux prévisions.

En somme, la croissance s'accélérait, avec un PIB en progression de 5,7% en 1994. Surestimant l'embellie de l'économie et voyant leur pouvoir d'achat moins rongé par l'inflation, beaucoup d'électeurs se mirent à soutenir le candidat Cardoso. Ceux des couches moyennes (29% du corps électoral) le firent d'autant plus volontiers que la plupart des journalistes dont ils dévoraient les éditoriaux les y encourageaient vivement.

Courant juillet, F.H.

Cardoso remonta son handicap sur Lula et bénéficia du ralliement de nombreux élus opportunistes, notamment ceux du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre droit; première force politique du pays).

Passé en tête des sondages à la mi-août, il fut élu dès le premier tour avec 54,3% des suffrages exprimés; soit un score deux fois plus élevé que celui de Lula.

Quant aux six autres candidats en lice, ils firent ensemble trois fois moins bien que le vainqueur. Une politique prioritairement sociale Investi le premier janvier 1995, il reconduit les choix de son prédécesseur concernant la lutte contre la violence.

A Rio, l'armée restait, en effet, dans les.... »

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