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Brésil 1996-1997 Accélération des réformes structurelles Le sort du Brésil semble chaque année davantage lié à celui du Mercosur, le...

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« Brésil 1996-1997 Accélération des réformes structurelles Le sort du Brésil semble chaque année davantage lié à celui du Mercosur, le Marché commun du sud de l'Amérique qui, en 1997, aura représenté 63 % de la richesse produite en Amérique latine, et comprenait plus de 30 millions de consommateurs disposant d'un revenu annuel moyen supérieur à 10 000 dollars, et dans lequel 85 % des produits circulaient librement.

Les progrès de l'intégration économique régionale ont forcé État et patronat à renoncer davantage encore au protectionnisme qui traditionnellement entourait l'économie du pays (la moyenne de ses droits de douane est passée de 32 % en 1990 à près de 12 % début 1997) et à multiplier des réformes structurelles.

Celles-ci ont provoqué des licenciements massifs et des violences. L'amélioration de la situation est apparue incontestable.

La croissance s'est maintenue à 3,0 %, en 1996, et le cercle inflationniste a été brisé: la hausse des prix, qui était à quatre chiffres en 1994, dépassait à peine la barre des 10 % en 1996 (11,3 %), et cela pour la première fois en plusieurs décennies.

A partir de 1995, les revenus du travail des couches populaires ont progressé plus vite que ceux de la population prise dans son ensemble.

La consommation alimentaire comme la qualité nutritionnelle du régime alimentaire des Brésiliens les plus pauvres ont augmenté de façon significative.

Le marché intérieur continue de se développer comme l'a illustré le fait que des grands distributeurs, Carrefour en tête, ont multiplié les installations d'hypermarchés.

L'optimisme a gagné les boursiers: les places de São Paulo et de Rio de Janeiro sont devenues les premières d'Amérique latine en termes de rentabilité rapport cours-bénéfice (price earning ratio, PER).

Les investissements directs étrangers (9,4 milliards de dollars fin 1996) ont progressé de 174 % en douze mois. La stabilisation dont témoignent ces indicateurs a été consécutive à l'instauration de la nouvelle monnaie brésilienne, le real, décidée et engagée en juin 1994 par le social-démocrate Fernando Henrique Cardoso, alors ministre des Finances (elle contribua pour beaucoup à le faire élire ensuite chef de l'État). Les fragilités de la stabilisation Cette stabilisation économique est apparue fragile: la dette interne s'est encore accrue sous l'effet cumulé de taux d'intérêt toujours élevés (bien que nécessaires à la défense de la monnaie) et d'un déficit fédéral persistant.

La dette représentait 35 % du PIB au début 1997, contre 20 % deux ans plus tôt. Elle aurait pu être contenue si le gouvernement avait réussi à faire aboutir sa réforme du système de retraite et de prévoyance sociale.

Mais les parlementaires, sous la pression de groupes d'intérêt, ont continué de freiner et d'amender la révision des articles de la Constitution nécessaire à une telle réforme.

De même, un nouveau plan de rigueur budgétaire annoncé à l'automne 1996 aurait contribué à assainir les comptes de l'État, mais il n'a pas produit les effets espérés.

Le gouvernement voulait inciter à des départs volontaires au sein de la fonction publique.

Il tablait sur 100 000 démissions, mais seulement 32 000 ont été enregistrées.

Quant à la réduction des dépenses publiques, elle n'a pas atteint les 6,3 milliards de dollars promis puisque l'État fédéral a dû, comme l'année précédente, éponger les déficits accumulés par plusieurs banques d'États fédérés dans le but d'éviter une crise majeure du système bancaire. L'accélération des privatisations est venue compenser ces déboires.

Après avoir davantage ouvert les activités liées au pétrole aux capitaux privés et principalement étrangers, l'État s'est défait de plusieurs de ses plus beaux fleurons (la banque Bamerindus, la société de distribution d'électricité de Rio, des autoroutes, la téléphonie mobile, la construction de matériel roulant). Surtout, il a vendu, à un prix supérieur de 20 % au "plancher" fixé, la Compagnie minière du Vale do Rio Doce, premier exportateur brésilien, plus grande entreprise de minerai de fer de la planète dont il détenait 51 % du capital.

Un consortium mené par une entreprise brésilienne, la Compagnie sidérurgique nationale, associée à la Nations Bank américaine s'en est porté acquéreur pour 3,14 milliards de dollars.

Certes, une nouvelle fois, quelques généraux en retraite, nostalgiques de l'époque où les gouvernements militaires étendaient le secteur public, ont crié au "bradage du patrimoine national", de même que les syndicats, la gauche radicale, ainsi que l'ancien président de la République José Sarney.

Leurs manifestations et leur guérilla juridique n'ont cependant retardé que de quelques mois le processus de privatisation de ce conglomérat fondé en 1942, englobant mines (dont la principale possède des réserves qui ne devraient être épuisées, au rythme actuel d'exploitation, que dans quatre cents ans), filières de bois, lignes de chemin de fer et installations portuaires. Toutefois, si grâce à l'argent.... »

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