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Brésil 1997-1998 Une année électorale L'année 1998 s'annonçait comme essentiellement électorale. Le 4 octobre, 102 millions d'inscrits, soit le troisième...

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« Brésil 1997-1998 Une année électorale L'année 1998 s'annonçait comme essentiellement électorale.

Le 4 octobre, 102 millions d'inscrits, soit le troisième collège de la planète, étaient appelés à désigner le chef de l'État (scrutin majoritaire à deux tours), auquel la Constitution accorde de larges pouvoirs.

Le même jour, ils avaient à choisir leur gouverneur (même mode de scrutin), à renouveler un tiers des sénateurs (scrutin majoritaire simple), les députés fédéraux et les membres des assemblées législatives (proportionnelle de liste) de leur État.

Au total 1 613 postes étaient mis en jeu.

Mais, à la différence des élections de 1994, et pour la première fois dans l'histoire républicaine de ce pays, les titulaires des postes exécutifs avaient la possibilité de briguer un second mandat consécutif.

Ce droit leur a été accordé en 1997, via une révision de la Constitution au terme d'un savoureux marchandage politique.

Le président Fernando Henrique Cardoso (élu en 1994 dès le premier tour) était désireux de rester au pouvoir.

Le Congrès n'était pas opposé à lui accorder ce dont les présidents argentin et péruvien disposaient déjà, mais à condition que cette prérogative puisse aussi bénéficier aux gouverneurs et aux maires en place, c'est-à-dire aux leaders dont nombre de congressistes étaient les affidés.

L'accord ayant été conclu, les sortants étaient souvent donnés favoris. Les atouts de F.

H.

Cardoso Pour remporter à nouveau la course à la Présidence, F.

H.

Cardoso, sociologue de renommée mondiale et dont le programme se résumait à la poursuite de la politique de rigueur budgétaire et de déréglementation, disposait de deux atouts majeurs.

En premier lieu, la large coalition l'ayant porté au pouvoir en 1994 est devenue idéologiquement plus homogène et électoralement plus efficace.

De fait, la gestion quotidienne du pays et les défis de la mondialisation ont conduit les notables de sa formation, le Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), à se convertir officieusement et peu à peu aux thèses néolibérales de ses alliés de la droite modérée, le Parti du front libéral (PFL) et le Parti travailliste brésilien (PTB).

En outre, à l'issue des municipales de 1996, le PSDB détenait 921 mairies (principalement dans la région Sud-Est) ; le PFL en avait obtenu 934 (surtout dans le Nordeste) et le PTB 382 (essentiellement dans le Nord) ; soit en tout 41 % des communes du pays et une complémentarité d'implantation électorale.

A ces maires, experts - surtout en zone rurale - dans l'art d'encadrer les inscrits des couches populaires, s'ajoutaient sept maisons de gouverneurs, notamment celles des quatre États les plus peuplés du pays : São Paulo (21,8 %), Rio de Janeiro (9,5 %), Minas Gerais (11,1 %) et Bahia (7,5 %), soit au total un inscrit sur deux. Le second atout de F.

H.

Cardoso résidait dans le considérable volume (2,4 milliards de dollars) et la judicieuse ventilation des subventions qu'il a accordées entre mai et août 1998 aux États et aux communes pour que d'innombrables chantiers d'immeubles sociaux, d'assainissement des eaux et de ponts et chaussées soient ouverts à l'approche du scrutin et puissent amener les populations à le soutenir.

A la part de budget réservée par le ministère de la Planification pour l'exercice 1998 s'ajoutaient 910 millions de dollars qui avaient été bloqués à dessein depuis deux ans par ce même ministère. Dans le camp conservateur, la victoire de F.

H.

Cardoso paraissait si probable que beaucoup d'élus ont préféré se ranger à titre personnel derrière le président sortant.

De la sorte, à la mi-mars, la direction du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre droit), formation la plus importante du pays quant au nombre d'élus, a renoncé à présenter un candidat de son cru, malgré l'insistance d'Itamar Franco (personnage fantasque ayant, de 1992 à 1994, assuré l'intérim suite à l'impeachment de Fernando Collor impliqué dans des affaires de corruption).

En échange, le PMDB a obtenu du président sortant qu'il n'entrave point la réélection de ses neuf gouverneurs.

D'autres formations conservatrices s'étant rangées à cette position, F.

H.

Cardoso n'a pas rencontré de rivaux solides sur sa droite, hormis le très médiatique et ultranationaliste Eanes Carneiro, arrivé troisième lors des précédentes présidentielles. Sur sa gauche, en revanche, F.

H.

Cardoso a retrouvé son principal adversaire de 1994, l'ex-métallurgiste et syndicaliste Luis Inácio da.... »

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