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Brésil 1999-2000 Début de redressement Début 1994, Fernando Henrique Cardoso, alors ministre des Finances, avait fait le choix, pour asphyxier...

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« Brésil 1999-2000 Début de redressement Début 1994, Fernando Henrique Cardoso, alors ministre des Finances, avait fait le choix, pour asphyxier l'hyperinflation (+ 1 % par jour), d'introduire une monnaie surévaluée (le real) au moyen d'un taux de base élevé.

La réussite de ce plan de stabilisation avait grandement contribué à la victoire de son instigateur au scrutin présidentiel d'octobre 1994, mais ce choix avait également rendu le développement du pays trop dépendant des financements extérieurs.

Car si les taux d'intérêt étaient attractifs et permettaient au Brésil de gonfler ses réserves monétaires, de financer d'importants projets de développement et par là de doper la croissance, ils ne pouvaient demeurer longtemps élevés sous peine d'en rendre impossible le paiement.

Pour abaisser ces taux sans affecter la parité de la monnaie, le pays devait ouvrir davantage ses frontières à la concurrence, moderniser et privatiser son parc industriel et le secteur bancaire, assainir la sécurité sociale et le système de retraite de la fonction publique ; autant de réformes structurelles exigeant des révisions constitutionnelles. Or le président Cardoso peinait à les faire adopter par un Congrès indiscipliné et toujours sensible aux pressions syndicales.

L'accumulation des retards obligea ainsi à maintenir élevés les taux d'intérêt, avec pour résultat un freinage de la consommation, puis de l'activité.

La confiance des investisseurs s'étiolait déjà quand, à l'été 1998, survint la crise financière russe, succédant à la crise asiatique ouverte un an plus tôt.

L'aggravation du déficit public (8,4 % du PIB en 1998) accentua la crainte des marchés.

Fin 1998, peu après la réélection (sans gloire) du président Cardoso, une sévère attaque spéculative secoua le real.

L'hémorragie des réserves monétaires obligea le Brésil à négocier avec le FMI une aide internationale de 41 milliards de dollars pour sauver la monnaie. Une dévaluation inévitable La cure d'austérité recommandée par le FMI n'a pas été suivie à la lettre, le Congrès rechignant à voter l'ajustement fiscal demandé.

En janvier 1999, le moratoire du remboursement de la dette du Minas Gerais (le troisième État le plus important de la fédération du point de vue économique), décrété par son gouverneur (le fantasque ex-président de la République Itamar Franco), a conduit les spéculateurs à rapatrier massivement leurs capitaux.

Le real n'a pu supporter pareille défection et le gouvernement a "laissé filer" la monnaie.

Un temps, la devise brésilienne a perdu jusqu'à 80 % de sa valeur par rapport au dollar.

Le FMI et les pays riches ont volé au secours du pays en échange d'une austérité accrue et effective : coupes claires dans les budgets de développement des infrastructures (transport notamment) ; renforcement de l'imposition directe et indirecte ; hausse des cotisations sociales.

Alors que la croissance devenait quasi nulle (0,2 % en 1998), Brasília s'engageait à ce que son budget primaire soit excédentaire dès 1999 à hauteur de 3,1 % du PIB (contre 2,6 % dans le précédent accord), puis 3,25 % en l'an 2000 et 3,75 en 2001.

Ces objectifs semblaient alors très ambitieux. Dès mars 1999, l'économie brésilienne a donné toutefois des signes de rétablissement.

La nomination d'Ermínio Fraga (ex-bras droit du célèbre financier George Sorros) à la tête de la banque centrale a calmé les marchés.

Sa gestion astucieuse du régime flottant du real, en restaurant un minimum de confiance, a permis de faire passer les taux en cinq mois de 45 % à 19 %.

Au cours de l'hiver 1999-2000, la parité du real s'est stabilisée autour de 1,74 real pour un dollar (soit une dépréciation de 45 % par rapport à décembre 1998). La dette publique s'en est trouvée allégée (46,9 % du PIB fin 1999 après avoir atteint 51 % au plus fort de la crise).

De la sorte, la poussée inflationniste du début d'année (+ 18 % en rythme annuel) a vite été enrayée.

En 1999, la hausse des prix n'a été finalement que de 4,9 %, un résultat spectaculaire au vu de la flambée des cours du baril de pétrole (dont le Brésil importe 30 % de ses besoins). La dévaluation du real, en rendant moins chers les produits brésiliens à l'exportation, a réduit par cinq le déficit commercial (1,2 milliard de dollars contre 6,4 en 1998).

En n'incitant pas les Brésiliens à se rendre à l'étranger, elle a également permis de contracter d'un tiers le déficit des comptes courants (24,3 milliards contre 33,6 l'année précédente).

À la fois cause partielle et signal de ce redressement de l'économie, les investissements directs étrangers ont atteint en 1999 leur plus haut niveau historique : 29,9 milliards de dollars.

En somme, alors que certains experts brésiliens (ceux de gauche surtout) redoutaient pour 1999 une récession de.... »

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