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Brésil 2001-2002 Une politique monétaire à double tranchant En 2001, année préélectorale (élections générales prévues pour octobre 2002), la croissance...

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« Brésil 2001-2002 Une politique monétaire à double tranchant En 2001, année préélectorale (élections générales prévues pour octobre 2002), la croissance économique s'est ralentie, n'atteignant que 1,5 % (contre 4,2 % en 2000).

Ce recul est apparu plus lié à des problèmes macroéconomiques internes qu'à un contexte international défavorable. Le Brésil n'a, en effet, pas immédiatement souffert du ralentissement de l'activité aux États-Unis, aggravé par les attentats du 11 septembre 2001 dans ce pays.

Grâce à sa politique de «dévaluation compétitive», mise en œuvre à partir de début 1999 et consistant à organiser un lent et continuel glissement de sa monnaie par rapport au dollar (- 18 % en 2001), le pays a rendu ses produits plus attractifs sur le marché international.

Aussi, pour la première fois depuis 1995, sa balance commerciale s'est-elle améliorée en 2001.

Les exportations ont atteint un volume de 67,5 milliards (soit 6 % de hausse par rapport à 2000).

En direction des États-Unis, elles ont progressé de 7,6 % sur l'année.

Cette stratégie monétaire a également mis le Brésil à l'abri de l'effondrement, prévisible, de son voisin argentin, premier partenaire commercial au sein du Mercosur (Marché commun du sud de l'Amérique).

Malgré la division par deux de la valeur du peso argentin, les exportations brésiliennes vers l'Argentine n'ont diminué que de 20 %.

Alors qu'au début des années 1990 le Brésil exportait ce qu'il ne consommait pas, ses entreprises, qui ont réalisé d'importants gains de productivité, tendent de plus en plus à investir pour exporter (même si 54 % de toutes les exportations brésiliennes n'étaient encore le fait, en 2001, que d'une petite centaine d'entreprises).

Cette conquête des marchés extérieurs a évidemment facilité le redressement de la balance des paiements : en 2001, elle a enregistré un excédent de 6,9 milliards de dollars, alors qu'elle était déficitaire de 3,7 milliards de dollars l'année précédente. Les réserves monétaires ont donc sensiblement gonflé pour atteindre 37 milliards de dollars fin 2001 (ce «matelas» ne suffisait cependant pas à rassurer les marchés très inquiets de la dette et de l'issue du scrutin présidentiel. Ralentissement de la croissance et alourdissement de la dette Cette politique de baisse contrôlée du taux de change a cependant deux effets pervers qui ont handicapé la croissance.

D'une part, elle est inflationniste (les prix à la consommation ont augmenté de 7,7 % en 2001, soit près d'un point de plus qu'en 2000) et tend donc, en réduisant le pouvoir d'achat des Brésiliens, à freiner la consommation des ménages.

D'autre part, et plus gravement, elle oblige à conserver un taux d'intérêt élevé sous peine de voir les capitaux étrangers se détourner du Brésil ou s'en retirer.

Or, si ce taux (en moyenne de 19 % en 2000 et en 2001) a effectivement attiré les capitaux étrangers (22,6 milliards de dollars), il a considérablement renchéri le coût du crédit des entreprises brésiliennes (freinant donc leurs investissements) et alourdi le service de la dette nationale.

Ainsi, non seulement la production industrielle a été bridée (seules la branche pharmaceutique et celle des tabacs ont progressé en 2001), mais la dette publique s'est révélée préoccupante.

Début 2002, la dette interne s'élevait à 49 % du PIB (soit cinq fois plus qu'en 1995). Quant à la dette extérieure (227 milliards de dollars), elle continuait d'être la plus élevée de tous les pays émergents.

En 2001, le Brésil a dû payer plus de 42 milliards de dollars à ses créanciers internationaux, dont 16 milliards à titre d'intérêts.

Le montant de ces remboursements est devenu tel que l'État devait compresser au maximum ses dépenses budgétaires, y compris dans les secteurs où les besoins sont considérables.

Ainsi, en 2001, il n'a consacré que douze milliards de dollars à l'éducation et neuf milliards à la santé. La pénurie d'eau a été une autre cause du ralentissement de la croissance. Certes, l'absence de pluies abondantes au cours de l'année 2001 n'a pas empêché d'excellentes récoltes (la production du secteur primaire a progressé de 5,9 %). Mais en faisant baisser dangereusement le niveau des lacs de retenue, elle a réduit considérablement le potentiel de production d'énergie hydroélectrique. Cela a conduit les autorités à soumettre d'urgence population et entreprises à un sévère plan de rationnement.

Celui-ci a freiné l'activité industrielle au long du second semestre 2001.

La pénurie d'électricité aurait pu être évitée si l'État avait fait les investissements nécessaires (construction de nouveaux barrages et amélioration du réseau haute tension) dans les années 1990.

Pour satisfaire la demande grandissante en électricité, liée notamment à l'augmentation de la population et à l'urbanisation croissante du pays, il.... »

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