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Brésil 2003-2004 Quête de crédibilité internationale Le 27 octobre 2002, Luis Inácio «Lula» da Silva était triomphalement élu à la...

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« Brésil 2003-2004 Quête de crédibilité internationale Le 27 octobre 2002, Luis Inácio «Lula» da Silva était triomphalement élu à la présidence de la République avec 61,3 % des suffrages exprimés.

Le 1er janvier 2003, près de 150 000 personnes envahissaient les avenues de Brasilia pour saluer sa prise de fonction.

Selon les sondages, 76 % des Brésiliens estimaient alors que l’action du gouvernement Lula serait bonne ou très bonne ; 71 % jugeaient que le chômage allait baisser ; 64 % que la corruption diminuerait et 62 % que leur vie quotidienne s’améliorerait rapidement.

Pareil optimisme tenait d’abord à une large surestimation du rôle présidentiel.

Toutefois, l’enthousiasme des personnes interrogées était surtout à la mesure de l’alternance politique à laquelle ils croyaient assister.

Estimant celle-ci aussi forte que salutaire, ils se montraient confiants dans l’avenir.

À leurs yeux, le Brésil, pour la première fois, n’allait plus être dirigé par un fils de bonne famille, mais par un homme aux origines sociales très modestes. Espoirs démesurés en l’alternance En effet, avant de se consacrer pleinement à la politique, Lula, à la différence de tous ses devanciers et de l’immense majorité du personnel politique brésilien, a connu la misère, l’exode rural, la précarité ; il a été longtemps ouvrier tourneur puis contremaître avant de devenir un grand leader syndical opposé au corporatisme et de cofonder, en février 1980, le Parti des travailleurs (PT).

Lula a toujours été la figure de proue de cette formation de gauche, demeurée très progressiste même si elle s’est déradicalisée au cours des dernières années.

Il a toujours fortement dénoncé la concentration des richesses (au Brésil les 10 % d’habitants les plus riches détiennent quatre fois et demie plus de richesse que les 40 % les plus pauvres) et le grave défaut d’intégration sociale (le Brésil constitue le septième marché de consommation de la planète bien que 30 % de la population n’y aient pas accès).

Si ses rivaux promettaient eux aussi de réduire ces fortes inégalités, Lula, sans doute parce qu’il a toujours su jouer de son image d’«homme du peuple», était considéré comme le plus sincère.

En outre, les sondés voyaient le PT comme le parti le moins éloigné des préoccupations des petites gens et le moins corrompu. Sans avoir lu le programme du nouveau gouvernement prônant «l’implantation d’un modèle de développement alternatif ayant le social pour axe directeur» et promettant «emploi, croissance et intégration sociale», sans avoir nécessairement entendu Lula dire «nous n’avons fait aucune promesse irréaliste», les Brésiliens croyaient à ce tournant.

Or, dès l’automne 2003, cet optimisme a peu à peu cédé la place au doute puis au scepticisme.

Il est vrai que l’évolution des principaux indices économiques ne se faisait pas dans le sens espéré ou à la vitesse souhaitée. Un bilan économique mitigé Ainsi en 2003, le pays est entré en récession (– 0,2 %) alors qu’en 2002, dernière année de l’ère Fernando Henrique Cardoso (président élu en 1994, réélu en 1998, mélange de social-démocratie modérée et de néolibéralisme tempéré), la croissance du PIB était encore positive (+ 1,5 %).

Cela aura constitué le pire résultat depuis 1992 (– 0,5 %).

Sans le dynamisme du secteur agricole (+ 5 %), principalement dû à de bonnes récoltes et à la hausse des exportations, le recul du PIB brésilien aurait été encore plus net (– 0,7 %).

Dans le secteur secondaire, la variation a été de – 1 % contre – 0,7 % en 2002.

La construction, gros pourvoyeur d’emplois, a littéralement plongé (– 8,6 % contre – 1,8 %).

Le commerce a chuté dans des proportions identiques (– 2,6 % contre – 0,2 %).

En un an, le PIB par habitant a reculé de 1,5 % ; l’investissement de 6,6 % (contre – 4,6 % en 2002), soit le plus mauvais taux depuis 1999 ; la consommation des ménages de 3,3 % (contre – 0,4 % en 2002).

De la sorte, le chômage s’est encore aggravé.

Dans les six plus grandes régions métropolitaines du pays, il a touché en moyenne 11,2 % de la population active contre 9,4 % en 2002.

Sur l’ensemble du territoire et selon les experts, on aurait enregistré en 2003 près de 1,6 million de chômeurs de plus qu’en 2002.

Quant à la dette publique, elle s’est encore alourdie, passant de 55,5 % du PIB en décembre 2002 à 58,7 % du PIB fin décembre 2003.

Bref, après une année 2002 maussade, la première année du mandat Lula a été mauvaise. Cependant, alors que la balance commerciale était déficitaire de 1994 à 2001, son excédent s’est accru en 2003 : 24,8 milliards de dollars FOB (free on board, sans compter, donc, les taxes à l’importation) contre 13,1 milliards en 2002.

La part du commerce brésilien dans le commerce mondial, très faible depuis des années, frôlait désormais 1 %.

Toutefois, l’inflation a augmenté jusqu'à 14,8 %. Le gouvernement Lula a fait adopter fin 2003 deux réformes structurelles : l’une rationalise le système de retraites de la fonction.... »

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