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Brésil 2004-2005 Embellie économique Le président Luis Inacio « Lula » da Silva a entamé en 2005 la troisième année...

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« Brésil 2004-2005 Embellie économique Le président Luis Inacio « Lula » da Silva a entamé en 2005 la troisième année de son mandat dans un tout autre climat que celui qui avait marqué son entrée en fonction.

Élu dans une conjoncture économique désastreuse, il avait alors choisi de poursuivre la politique d’austérité de son prédécesseur, Fernando Henrique Cardoso, sous le contrôle étroit du FMI.

Il aura fallu plus de dix-huit mois pour que l’embellie économique continuellement annoncée se dessine lentement. Mais les résultats étaient là, et le Brésil semblait enfin cueillir les fruits d’une décennie de politique économique orthodoxe.

En 2004, le PIB du Brésil a augmenté de 5,2 %, soit la plus forte croissance depuis dix ans ; la balance des paiements a enregistré un solde positif de 11,6 milliards de dollars, le meilleur résultat depuis l’origine du calcul ; l’inflation (6,6 %) a été ramenée au niveau souhaité par la Banque centrale ; le chômage et l’emploi informel ont reculé, sans toutefois cesser d’occuper des niveaux élevés.

L’importance que le gouvernement a accordée à la stabilité économique a restauré la confiance des marchés et entraîné une diminution du « risque pays » auquel sont sensibles les investisseurs.

L’investissement privé était en hausse et la perspective d’une croissance durable à l’horizon.

Fin mars 2005, le Brésil a même annoncé que, pour la première fois en sept ans, il se passerait d’accord avec le FMI, marquant, ce faisant, la fin d’une longue période de dépendance financière.

La vulnérabilité économique du pays n’avait pas pour autant disparu et constituait l’argument utilisé par le gouvernement pour justifier la poursuite de la politique de rigueur.

La diminution régulière de l’endettement public restait sa priorité tant le service de la dette était à la merci de l’accroissement des taux d’intérêt.

Les risques inflationnistes étaient par ailleurs loin d’être éliminés, et la volatilité de l’économie internationale représentait un facteur de déséquilibre qui menaçait potentiellement cette stabilisation durement acquise. Un président toujours populaire La popularité du président reflétait largement le retour de la croissance.

Alors que beaucoup d’analystes le promettaient à un discrédit rapide au lendemain de son élection, Lula bénéficiait toujours d’une cote de confiance élevée en juin 2005.

Le gouvernement a connu à plusieurs reprises des moments difficiles avec la révélation d'affaires de corruption.

José Dirceu, qui occupait depuis l'élection de Lula le poste de chef de la Maison civile (équivalent à celui de Premier ministre), a dû démissionner en juin 2005 après avoir été accusé d'« acheter » des parlementaires pour s'assurer de leur soutien au Congrès. Cependant l'image du président n'en a pas paru sérieusement affectée.

Celui-ci a continué de cultiver un style politique simple recevant la sympathie des couches populaires, mais cela lui a aussi valu l’accusation de donner dans un registre populiste et de ne pas renouveler la politique.

Lula n’avait certes pas su jusqu’alors dépasser une rhétorique de l’effort et l’annonce de lendemains meilleurs pour formuler un discours qui aurait pu manifester l’originalité de son approche. L’épreuve du pouvoir n’a cependant pas laissé le PT indemne.

Beaucoup de ses militants ont affiché leur déception, ne voyant pas le changement venir.

En plus de l’austérité économique, il leur fallait supporter la perpétuation des marchandages propres à la politique brésilienne.

Minoritaire au Congrès, le gouvernement a dû sans cesse négocier le soutien des parlementaires à coups de subventions et de nominations d’affidés, des pratiques de transaction que le président condamnait fermement quand il était dans l’opposition.

En février 2005, un conflit entre les élus du PT a par ailleurs entraîné pour le parti la perte de la présidence de la Chambre des députés, qu’il détenait depuis plus de deux ans.

Les résultats contrastés des élections municipales d’octobre 2004 lui ont de surcroît rappelé la fragilité des positions acquises.

Si le nombre des maires issus de ses rangs a considérablement augmenté entre 2001 et 2005 (en passant de 187 à 411 sur les 5 562 municipalités que compte le Brésil), il a toutefois subi deux revers de taille.

En dépit du soutien appuyé du président, Marta Suplicy n’est pas parvenue à conserver São Paulo, la capitale économique du pays, et l’élection de José Serra (PSDB – Parti de la sociale-démocratie brésilienne) à sa tête donnait à une personnalité de première importance le contrôle d’un bastion essentiel dans le jeu politique national.

À Porto Alegre, qu’il administrait depuis plus de quinze ans, le PT a perdu la municipalité qui symbolisait sa capacité à gouverner dans la durée et avait contribué à sa visibilité internationale au travers du dispositif de « budget participatif » (forme de démocratie municipale participative) et de l’accueil du Forum social mondial (FSM) dans cette ville. Persistance des problèmes sociaux Faute de marges de manœuvre budgétaires suffisantes, le président devait toujours limiter ses ambitions sociales.

Les dépenses publiques consacrées à l’éducation, à la santé ou au logement étaient toujours loin de pallier les.... »

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