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Bulgarie 1996-1997 La grande alternance En 1996, la Bulgarie s'est enfoncée dans une crise politique, économique et sociale, qui a...

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« Bulgarie 1996-1997 La grande alternance En 1996, la Bulgarie s'est enfoncée dans une crise politique, économique et sociale, qui a provoqué l'effondrement de la cote de popularité du gouvernement socialiste de Jan Videnov.

L'accumulation des mécontentements populaires dans un climat social fortement détérioré a par ailleurs nourri les conflits internes au Parti socialiste bulgare (PSB, ex-communiste), tandis que l'Union des forces démocratiques (UDF) mettait à profit son séjour dans l'opposition pour surmonter ses divisions. Tout au long de l'année, le gouvernement Videnov s'était trouvé éclaboussé par des scandales révélant l'emprise de la corruption au sein de l'État: au printemps, la faillite de plusieurs banques mettait au jour le rôle du puissant holding Orion, réputé proche du pouvoir, dans la spéculation financière au principe de la crise bancaire.

A la suite d'autres scandales, plusieurs ministres (Intérieur, Agriculture) devaient démissionner.

Le coup de grâce est cependant venu avec le mystérieux assassinat, le 2 octobre 1996, du "père de la transition" bulgare, Andreï Loukanov, un réformateur socialiste qui s'était heurté à J.

Videnov sur la gestion des réformes et les conditions de signature d'un accord gazier avec la Russie.

Parallèlement l'Église orthodoxe, divisée depuis plusieurs années - le patriarche Maxim étant accusé par ses opposants de collaboration avec l'ancien pouvoir communiste - a formalisé ce dualisme avec l'élection, à la mi-1996, d'un second patriarche, Pimen. Sur le front économique, la situation a connu une dégradation rapide: incapable de faire face aux échéances relatives à la dette extérieure, confronté à une dépréciation brutale de la monnaie nationale et à la fuite des capitaux consécutive à la crise bancaire, J.

Videnov promettait au FMI d'accélérer l'assainissement de l'économie contre un accord de stand-by signé mi-juillet. Les réformes tardant à se matérialiser et alors que l'hyperinflation menaçait, le FMI proposait début novembre la mise en place d'un directoire financier, destiné à imposer stabilisation monétaire et discipline financière au pays.

Il n'est jusqu'au monde de la presse qui n'ait été ébranlé par la crise économique. Un puissant mouvement social Dès le 3 novembre 1996, Petar Stoïanov - un juriste de 42 ans élu candidat unique de l'opposition lors des primaires du 1er juin qui devaient infliger une cuisante défaite à Jelio Jelev, le chef de l'État en exercice - a remporté une écrasante victoire aux élections présidentielles, sanctionnant l'échec socialiste (60 % des voix contre 40 % au candidat du PSB, Ivan Marazov). L'opposition enfin réunifiée a pu célébrer le succès de sa nouvelle stratégie, pragmatique et modérée.

Manquant de soutien, J.

Videnov quittait la présidence du Conseil et celle du PSB au premier soir d'un congrès exceptionnel qui devait laisser les réformateurs isolés.

Georgui Pervanov, jeune apparatchik modéré et sans aura a été choisi pour lui succéder. Le bilan de la politique économique socialiste aura été sans appel: le PIB a perdu 9 % en 1996, tandis que l'inflation atteignait le taux record de 311 %.

Le salaire mensuel moyen est passé de 120 dollars début 1996 à moins de 20 dollars un an plus tard; le taux de change de 70 leva pour un dollar à 650 (début janvier 1997) et 2 800 (à la mi-février).

C'est dans ce contexte qu'a débuté le mouvement social le plus important que la Bulgarie ait connu depuis 1990. Orchestrée par l'opposition en vue d'obtenir la création d'un directoire monétaire par un gouvernement intérimaire et l'organisation d'élections anticipées, la contestation rebondissait le 10 janvier avec l'assaut avorté du Parlement par une poignée de manifestants, prétexte à une brutale répression policière.

L'usage de la force gagnait l'ensemble du pays à une contestation de plus de trois semaines, mêlant grèves et manifestations.

Le 4 février, Nikolaï Dobrev, candidat du PSB au poste de chef d'un second gouvernement socialiste, était convaincu par le président nouvellement intronisé, P.

Stoïanov, de se retirer, désamorçant ainsi la crise.

Fort de la nouvelle légitimité populaire conférée par cette victoire, I.

Kostov a parachevé la transformation de l'hétéroclite coalition UDF en un parti unitaire lors de sa 9e conférence nationale, les 14 et 15 février 1997. La formation, le 13 février, d'un "gouvernement de service" dirigé par le très populaire maire de Sofia, Stefan Sofianski, a ouvert la voie à une énergique relance des réformes, poursuivie après le 22 mai par le gouvernement d'I..... »

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