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Cartiste doit-il chercher à plaire ? Autres notions abordées : le désir. La perception. L'illusion. L'imagination ------------Avant de commencer Analyse...

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« Cartiste doit-il chercher à plaire ? Autres notions abordées : le désir.

La perception.

L'illusion. L'imagination ------------Avant de commencer Analyse du sujet Un sujet riche, qui concerne le rapport de l'art et de la sensibilité et qui intéressera les élèves.

Toutefois, ne vous y trompez pas: une culture artistique et esthétique est indispensable pour que l'inti­ tulé ne soit pas traité de manière trop superficielle. • Donnez quelques définitions de base claires : - àrtiste: celui qui exprime, dans ses œuvres, un idéal de beauté. - devoir: ici, être dans l'obligation de... - chercher: s'efforcer de. -plaire: agir agréablement sur la sensibilité; séduire, charmer par les sens, provoquer une sensation de plaisir, etc. • Quel est le sens de l'intitulé du sujet? Celui qui produit une œuvre en exprimant un idéal de beauté est­ il dans l'obligation d'agir agréablement par les sens? • Mais quelle est l'essence de l'art? Copie des apparences? Visée d'une réalité transcendante infiniment supérieure à la sphère phé­ noménale? Vision directe de la réalité ? Il s'agit, en définitive, de savoir si l'art est finalisé par le Beau, norme fondamentale per­ mettant son exercice.

L'art est-il création d'une réalité spirituelle? Une idéalité meut-elle la sphère artistique? Tel est le problème. • Ce que nous gagnons? L'enjeu est à la mesure de la réflexion, puis­ qu'un type de pratique artistique déterminé sera la conséquence de notre analyse.

L'art est-il destiné à charmer ? Le gain sera pratique, tout autant que spéculatif. Plan C'est un plan par thèse, antithèse et synthèse que nous proposons ici : une organisation dialectique. Bibliographie 'KANT, Critique de la faculté de juger, Folio Essais Gallimard. MALRAUX, Les Voix du silence, Gallimard. PROUST, Le Temps retrouvé, Gallimard. 1) Introduction Celui qui produit une œuvre en exprimant un idéal de beauté est-il dans l'obli­ gation d'agir agréablement sur les sens, de charmer ces derniers, de séduire l'au­ diteur ou le spectateur? Les fascinera+il par la production de formes agréables? Est-il nécessaire de passer par la médiation de cette séduction sensible? Tel est le sens de l'intitulé du sujet. Quelle est l'essence de l'art? Visée d'un beau transcendant ou immersion dans le sensible ? Joie désintéressée et pure ou expérience phénoménale ? Le pro­ blème est de savoir si une idéalité meut la sphère artistique, si l'art est création d'une réalité spirituelle.

D'où un gain de pensée puisque l'artiste est interprété et saisi, en son projet dynamique. 2) Discussion A.

!;artiste doit chercher à plaire (thèse) Pourquoi l'artiste devrait-il chercher à plaire? Pourquoi cette obligation? Pris dans l'univers tragique qui est sien, confronté à la dureté de l'expérience, modelé par la finitude, le temps et la mort, l'homme cherche, en quelque sorte, une soupape de sûreté.

Ne lui faut-il pas écarter - ne fût-ce que provisoirement la contemplation du fond du réel ? Si la quotidienneté est tissée de violence, de conflits, structurée par la temporalité finie, si la finitude angoisse l'homme, alors un univers d'illusions sensibles peut charmer, séduire, attirer celui qui souffre.

Ici se précise la tâche de l'artiste.

Il doit plaire, divertir, créer des illu­ sions agréables.

Dans quel but ? Pour illuminer le réel et mettre à distance le négatif, la violence, la mort, en bref tous les aspects tragiques de la condition humaine. Cette esthétique de la séduction est présente dans la peinture ou la musique. En peinture, les petits maîtres du XVIII' siècle nous entraînent dans les figures élégantes du charme.

Au XX' siècle, Raoul Dufy et ses représentations plaisantes, Van Dongen et ses portraits de mondains 1930 rentrent en partie dans ce type d'esthétique.

Et la musique? Le jeune Mozart cherche à plaire, mais le vrai Mo­ zart nous fait pénétrer bien au-delà.

Au XX' siècle, Richard Strauss n'échappe pas à l'esthétique de la séduction et ses lieder, parfois, nous charment à travers la voix de telle soprano.

Et Rossini? Son Stabat mater est enroulement volup­ tueux, où le tragique se transmute en permanence en séduction.

De ce point de vue, il rappelle l'esthétique baroque du Bernin, où le savoir-faire artistique se veut séduction et enchevêtrement des formes, pour que la Contre-Réforme religieuse l'emporte sur la Réforme, et ce grâce à la volonté de plaire. Transition Lartiste n'est-il vraiment qu'un simple fabricant d'illusions sensibles? S'il n'est que ce charmeur, pourquoi l'art tiendrait-il une telle place dans notre vie? Pour­ quoi l'art se présenterait-il comme un itinéraire de salut? B.

Eartiste doit nous entraîner vers l'idéal et le Beau (antithèse) :Cartiste ne fait-il que plaire ? Ne doit-il que séduire ? Il y a là la genèse d'un malentendu qu'il convient de dissiper. Car le Beau est irréductible à l'agréable.

Si Beau et agréable sont rigoureuse­ ment distincts, alors l'artiste ne doit pas être rivé à de séduisantes apparences .

sensibles.

Il doit, en vérité, produire une satisfaction désintéressée et irréduc­ tible à l'agréable et au charme.

:Cœuvre d'art, loin de se rattacher à mes désirs sensibles, me délivre d'eux et rn' entraîne bien loin, dans une satisfaction désin­ téressée et.... »

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