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« Ce que l'homme accomplit par son travail peut-il se retourner contre lui?» Introduction Définition générale du travail ... ......

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« « Ce que l'homme accomplit par son travail peut-il se retourner contre lui?» Introduction Définition générale du travail ... ...

d'où paradoxe de la question posée ... ...

mais justificati on du sujet tout de même Annonce du plan 1.Conséquences d'une première définition du travail 2.

Ambiguïtés du travail 3.

Recherche de solutions Développement 1'" partie Approfon­ dissement de la définition du travail Par définition, le travail est, notamment, l'activité par laquelle l'homme modifie les processus naturels pour en tirer profit.

Dans ces conditions, il paraît paradoxal de dire que «ce que l'homme accom­ plit par son travail peut se retourner contre lui».

Si c'était le cas, ne suffirait-il pas à l'homme de cesser de travailler, ou de modifier la direction de son travail pour le remettre à son service? C'est ce qu'in­ dique le bon sens, mais nous savons bien que les choses ne sont pas si simples, et les mythes de l'apprenti sorcier ou de la créature de Frankenstein sont là pour nous le rappeler: le monde humain, le monde de la culture, pour être produit par l'homme, n'en est pas moins susceptible de le mettre en danger.

Il suffit de penser à une expression comme «se tuer au travail», ou aux dangers du nucléaire ou du réchauffement de la planète pour s'en convaincre. On examinera d'abord en quoi consiste le travail et dans quelle mesure celui-ci fait partie de la nature humaine elle-même.

Mais on se demandera dans un second temps si le produit du travail n'est pas toujours ambivalent et toujours susceptible de se retourner contre son producteur.

On distinguera dans cette seconde partie les dangers qui viennent de l'objet produit lui-même et ceux qui viennent des struc­ tures sociales liées à l'activité de production.

Dans un troisième temps, on pourra se demander s'il est possible de remédier à ces effets per­ vers du travail, et par quels moyens. C'est par le travail que se fait le passage de la nature à la culture, et il suffit d'interroger ce mot de «culture» pour comprendre l'avan­ tage que celle-ci représente pour l'homme.

En effet, si la nature est force de croissance (du grec «phusis»), la «culture», au sens originel, est l'activité par laquelle l'homme fait croître- cultive lui-même les produits naturels dont il a besoin.C'est le sens que l' on retrouve dans le mot «agriculture», culture des champs.

I.:homme, au lieu d'être soumis aux aléas de ce que produit la terre elle-même, se met à en contrôler les processus, compensant ainsi en partie les inconvénients des intempéries, et allant jusqu'à créer par hybridations de nouvelles espèces végétales ou animales plus profitables pour lui (pensons à la multicité des grains sur un épi de blé par exemple, alors que le blé sauvage n'en comporte que quelques-uns). Question du propre de l'homme Référence à Rousseau Citation Explication de la citation: montre l'utilité du travail Cette activité de transformation de la nature, par son ampleur, met sans doute l'homme à part des autres animaux, eux-mêmes soumis à cet ordre nouveau créé par l'homme.

Rien ne dit toutefois qu'une telle tendance à transformer la nature ait été un «programme» inné en l'homme.

Rousseau a insisté par exemple, dans son Discours sur l'ori­ gine et lesfondements de l'inégalitéparmi les hommes, sur le fait qu'il ne fallait pas prêter à l'«homme de la nature» les traits de l'homme social. Si les hommes se sont mis à transformer leur environnement, ce devait moins être dû à une tendance naturelle qu'à un «funeste hasard», inondation ou tremblement de terre: un événement qui aurait raré­ fié les denrées produites naturellement et qui aurait forcé les hommes à se rapprocher les uns des autres et à se sédentariser, au lieu de conti­ nuer simplement à se déplacer pour aller chercher la nourriture là où elle se trouvait. Dans une telle analyse, le travail apparaît d'emblée, contrairement au récit biblique, non comme une forme de malédiction, mais plutôt comme la solution apportée par l'homme à des catastrophes écolo­ giques.

Là où d'autres espèces se seraient éteintes à cause des trans­ formations de leur milieu, l'homme, du fait de ce que Rousseau appelle sa «perfectibilité», a été capable de transformer son rapport à ce milieu pour survivre et en tirer profit.

Au passage, il se modifie lui-même, et, dans une certaine mesure, s'améliore: Rousseau montre comment l'homme, acquérant la métallurgie et l'agriculture - là encore par d'improbables concours de circonstances - développe ses propres capacités, son intelligence et son habileté, au point que l'on peut dire que c'est en travaillant que l'homme construit sa propre humanité: «A mesure que le genre humain s'étendit, les peines se multiplièrent avec les hommes.

La différence des terrains, des climats, des saisons, put les forcer à en mettre dans leurs manières de vivre. Des années stériles, des hivers longs et rudes, des étés brûlants qui consument tout, exigèrent d'eux une nouvelle industrie [...] Cette application réitérée des êtres divers à lui-même, et les uns aux autres, dut nécessairement engendrer dans l'esprit de l'homme la perception de certains rapports[ ...] Les nouvelles lumières qui résultèrent de ce· développement augmentèrent sa supériorité sur les autres animaux en la lui faisant connaître».

(Discours sur l'origine et lesfondements de l'in­ égalitéparmi les hommes).

La raréfaction des ressources extérieures est ce qui pousse l'homme à puiser dans ses ressources intérieures pour, simultanément, s'adapter au milieu et adapter le milieu à lui.

Rousseau fait clairement apparaître le lien entre le travail et un «propre de l'homme» paradoxal («la perception de certains rapports» c'est-à-dire Précision des concepts Référence à Hannah Arendt Second aspect de l'utilité du travail Référence à Durkheim la raison) qui n'est pas donné tout fait mais,justement, développé en même temps que l'homme acquiert la maîtrise de la nature et pro­ duit des objets artificiels. À propos de ces derniers, on peut reprendre la distinction établie par Hannah Arendt dans Condition de l'homme moderne, entre les fruits du «travail»,d'un côté,qui sont périssables et consommables immé­ diatement,et les «œuvres»,qui sont des objets durables (les bâtiments, les meubles, les outils...

), qui façonnent le monde humain.

Arendt oppose ainsi l'homme en tant qu'animai laborans (animal travaillant), qui travaille avec son corps,«qui peine et assimile»,à l'homofaber, qui construit de ses mains, «qui fait, qui ouvrage» et «fabrique l'infinie variété des objets dont la somme constitue l'artifice humain» (ibid.). En plus de cette production d'objets, il faut souligner aussi l'im­ portance sociale du travail.

Dans la société industrielle, le travail, en tant qu'emploi, est une part importante, essentielle peut-être, de l'identité des individus.

Par opposition à la société antique telle que la décrit Hannah Arendt, où le travail productif était considéré comme exclusivement servile, tandis que les citoyens libres s'adon­ naient à la vie contemplative, la société moderne a érigé le travail,la participation à ta vie économique, en valeur en soi,au point que c'est l'absence de travail qui est considérée, sous la forme du chômage, comme une sorte de malédiction (et la paresse comme un vice).

Le produit du travail,ici, ce n'est pas le bien de consommation,ni l'ou­ til qui permet la production de ce bien,ni l'outil d'outil, mais c'est le travail lui-même,en tant qu'accomplissement d'une fonction sociale, et instrument de l'«insertion» sociale, dans une conception de la société où chacun occupe sa juste place en occupant un emploi.

Ainsi, ce qui se joue dans le travail, ce n 'est pas seulement l'avènement de l'Homme en général et sa sortie de l'état de nature; c'est aussi, pour chaque individu,la production de soi-même en tant que membre de la société.

Émile Durkheim illustre bien cette idée lorsqu'il analyse la manière dont «la personnalité individuelle se développe avec la divi­ sion du travail» (dans: De la division du travail): plus le travail est divisé,spécialisé,plus l'individu s'individualise lui-même et se libère des conformismes sociaux: «les natures individuelles,dit Durkheim, en se spécialisant deviennent plus complexes et, par cela même,sont soustraites en partie à l'action collective et aux influences héréditaires qui ne peuvent guère s'exercer que sur les choses simples et générales». Dans ce cadre, les travaux les moins spécialisés sont ceux qui sont les moins formateurs pour l'individu et qui le laissent, socialement,plus Transition 2• partie Nouvelle approche du concept d'objet Référence à Marx Citation Explication: illustration par des exemples Approfon­ dissement de l'analyse des exemples interchangeable avec d'autres individus.

Dès lors, ne pas avoir de tra­ vail du tout, est la plus grande perte d'individualité et de liberté. C'est sur ce fond qu'apparaît tout le paradoxe de l'idée que le pro­ duit du travail pourrait se retourner contre l'homme.

Pour l'expliquer, il nous faut reprendre les termes de notre analyse et en faire appa­ raître les revers. Avant même de distinguer les différents types d'objets, nous pou­ vons nous appuyer sur une dialectique du rapport entre le sujet pro­ ducteur et l'objet produit, que Marx exprime dans les termes suivants: «I.:objet que le travail produit, son produit, se dresse devant lui comme un être étranger, comme une puissance indépendante du producteur» (Manuscrits de 1844, I).

La valeur de l'objet, sa signification même, n'est pas entièrement déterminée par celui qui le produit.

I.:objet se pose en face du sujet, s'extériorise et s'offre à d'autres usages que ceux pour lesquels il avait été prévu, et à d'autres mésusages également. Ainsi, l'épée forgée par le forgeron pourra servir à le tuer, et les décou­ vertes théoriques s_ur la structure de la matière faites par le scienti­ fique de manière désintéressée pourront servir à produire des armes de destruction massive.

Cette extériorité de l'objet signifie aussi, en ce qui concerne l'objet technique, que l'homme doit, à chaque géné­ ration, se remettre au niveau technique de la génération précédente pour maîtriser les objets dont elle hérite.

Plus la technique croît en complexité, plus l'éducation nécessaire croît, elle aussi, et exige d'ef­ forts de la génération suivante, dans un cercle qui se prolonge et s'am­ plifie de génération en génération, avec un enjeu vital: que se passe-t-il en effet le jour où la société n'est plus capable de former le personnel capable d'entretenir les centrales nucléaires? I.:objet ne se retourne pas nécessairement contre son producteur, et, de même, l'exigence d'une formation technique toujours plus poussée ne doit pas nécessairement être considérée comme une malédiction.

Mais nous voulions faire apparaître qu'il est dans la nature de l'objet, dans sa définition même, qu'il soit ambivalent.

Le travail de l'homme, dit Marx, se distingue de l'activité animale parce que l'homme a un «plan», une idée préconçue de ce qu'il veut pro­ duire.

Mais cela n'est vrai que dans certaines limites, car ce «plan» ne peut pas embrasser toutes les possibilités d'usage de l'objet.

On pourrait illustrer ceci dans le monde moderne par les exemples donnés en introduction: les dangers du nucléaire, le réchauffement de la planète, ou encore la «vache folle», illustrations du fait que l'on sait ce que l'on produit mais que l'on ne sait pas ce que pro­ duit ce que l'on produit. Nouveaux exemples pour préciser le sens de l'analysé Deuxième aspect du danger du travail Tous ces exemples nécessitent néanmoins une analyse un peu plus fouillée des conditions de la production.

Car les dangers de l'objet peuvent avoir leur cause en aval de celui-ci (dans les usages imprévus par le producteur), mais aussi en amont: notamment dans la division du travail et les phénomènes de concentration, qui ren­ dent ici les choses d'autant plus incertaines et permettent une perte quasi-complète du sens de l'objet.

Dans l'affaire de la «vache folle», ce n'est pas un.... »

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