Ce sujet pose deux questions : d’abord, il faut creuser l’expression : “personnages exceptionnels” qui est ambiguë : cette expression...
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Ce sujet pose deux questions : d’abord, il faut creuser l’expression : “personnages
exceptionnels” qui est ambiguë : cette expression au premier abord semble méliorative,
elle désigne des personnages aux qualités exceptionnelles; on pense alors aux “héros”,
dont ceux des épopées.
Mais la littérature ne compte pas que des héros.
Il faut aussi
considérer “exceptionnel” dans le sens élargi de “hors du commun” : les personnages
excessifs, archétypaux, sont en effet très fréquents.
Ensuite, le verbe “devoir” amène à
se demander pourquoi une telle fréquence d’archétypes; et si la littérature peut s’en
passer.
I.
L’importance du “héros” dans la littérature
_ des héros : la première forme de littérature dans la civilisation occidentale est celle
d’Homère, avec les deux poèmes de l’ Iliade et l’ Odyssée.
Ces deux textes mettent en
scène des héros aux qualités physiques et morales exceptionnelles : Dans l’Iliade, Achille
est exceptionnellement brave, fort, bon combattant (et orgueilleux).
Hector possède les
mêmes qualités, plus une grande magnanimité.
Dans l’Odyssée, Ulysse est
exceptionnellement courageux, rusé, et il est également bon combattant.
_ce trait se perpétue dans les premiers romans qu’on peut trouver dans la littérature
française : ainsi on peut penser à La princesse de Clèves, dont les personnages
appartiennent tous à la cour du roi Henri II.
Outre cette situation sociale élevée, la
princesse et son amant, Monsieur de Nemours , font preuve d’une grande hauteur
morale.
II.
Des personnages excessifs plus qu’héroïques
_ « Exceptionnel » n’a pas forcément de connotation méliorative, ce mot peut
simplement avoir le sens de « hors du commun ».
Dans La théorie du roman, Georg
Lukacs oppose épopée et roman : l’épopée met en scène un « héros », en accord avec le
monde des hommes et le monde des dieux, qui exécute vaillamment les volontés de ce
dernier.
Le roman apparaît dans un monde judéo-chrétien, dans lequel les « dieux »
n’existent plus et sont remplacés par un Dieu inaccessible et incompréhensible.
Le
personnage de roman n’est plus en accord avec le monde, au contraire : le roman
expose les luttes d’un personnage à la conception particulière, pour imposer cette
conception dans un monde qui suit une autre logique.
Par définition ce personnage « sort
du commun » par rapport au milieu avec lequel il lutte.
Exemple type : le personnage de Don Quichotte dans le roman de Cervantès.
_Dans la littérature de théâtre, on peut penser à la réflexion de Pierre-Aimé Touchard
dans Dionysos : il exprime l’idée qu’une pièce de théâtre met toujours en scène des
personnages-types, archétypaux, dont la confrontation crée la dynamique de la pièce.
On
peut constater qu’en effet la plupart des grandes figures de théâtre sont devenues des
archétypes (sans avoir pour autant de qualités exceptionnelles) : ainsi Hamlet (qui est
justement trop faible pour devenir un héros vengeur) est devenu l’archétype d’une
certaine attitude face à l’héroïsme ; Harpagon est devenu l’Avare, le....
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