� C'est dans les grands romans que l'humanité à déposé ses plus précieux trésors de sagesse et de sagacité, de...
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� C'est dans les grands romans que l'humanité à déposé ses plus
précieux trésors de sagesse et de sagacité, de poésie et de
connaissance des cœurs ...
Et ce que œs histoires imaginaires
noqs· donnent peut-être, c'est la véritable his�oire de la vie réell�
l'histoire que n'ont jamais écrite les historiens.
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Approuvez-vous cette définition (par Claude Roy) du contenu
même et de l'intérêt propre du roman? Commentez-la et
discutezIa; exprimez votre accord ou votre désaccord avec des
arguments personnels et des exemples tirés de vos lectures.
Conseils.
La règle de l'épreuve n'implique pas que l'on sache replacer la
citation proposée dans µi complexité de la pensée de son auteur.
Aus\li, sans juger le critique comme si son opinion devait se
réduire à une phrase, souvent choisie P,OUr ·son caractère excessif
ou paradoxal, doit-on examiner l'avis qu'il émet dans la citation
·en en tirant les conséquences extrêmes, sans tenir compte des
restrictions que peut apporter la connaissance du contexte.
L'énoncé est fort explicite puisque, aussi flatteuse que soit la
citation retenue, il autorise de façon répétée à émettre des
réserves à son endroit.
Lectures.
Anthologie des préfaces de romans frCl!lçais du XIX• siècle
(Julliard).
ZoLA : Le roman expérimental.
N.
SARRAUTE: L'.ère du soupçon (Gallimard).
R.
M.
ALBERÈS : Hisloire du roman_ moderne (Albin Michel).
L.
GoLDIIIANN : Pour une socio]ogie du roman (Gallimard).
G._LuKAcs: La Tfzéorie df!.
roman (Gonthier).
M, RAIMOND : Le ro!llan depuis la Révolution (A.
Colin).
Document.
Ne nous fâchons contre aucune théorie puisque chacune d'elle
est simplement l'expression généralisée.
d'un tempérament qui
trésors de sagesse et de sagacité, de poésie et de connaissance des
cœurs...
Et ce que ces histoires imaginaires nous donnent peut
être, q'est la véritable histoire de la vie réelle, l'histoire que n'ont
jamais écrite les historiens.
o
Développement
Cette définition est extrêmement flatteuse pour le roman.
S'il
faut en croire Claude Roy, le genre romanesque surpasse la _
philosophie et la religion, la poésie, la psycqologie et l'histoire
puisque les grands romans contiennent selon lui les plus précieux
trésors de sagesse, de poésie, de connaissance des cœurs de
l'humanité, ainsi que son histoire véridique, qui sont les objets de
ces sciences et de cet art.
Pourtant, sans même relever l'exagéra
tion évidente de l'affirmation, on peut opposer à Claude Roy
quelques réserves géographiques et historiques.
�
En effet, en faisan� référence à l'humanité dans son ensemble, il
semble négliger un très grand nombre de civilisations qui ont
ignoré ou ignorent s�it le roman soit la littérature écrite de façon
générale.
Les Romains e_t les Grecs de l'Antiquité nous ont laissé
des œuvres .
théâtrales, des poésies épiques ou lyriques, des
ouvrages historiques ou pµilosophiques, mais-ne pratiquèrent pas
le roTT)an.
L'Assyrie nous est connue par l'épopée de -Gilgamesh,
quête poético-philosophique de l'immortalité.
De I' In.de et de la
Chine, nous connaissons des œuvres philosophiques qui se
présentent comme des traités (les Upanishads) ou des recueils
d'aphorismes (l'œuvre �e Lao-Tseu par exemple).
La littérature
islamique est d'inspiration philosophique et religieuse.
L'Afrique
traditionnelle ne connaît qu'une littérature orale, sacrée ou
profane, comprenant des mythes d'initiation, des récits historico
légendaires,.
des fables.
Même sans avoir pra,tiqué la fiction
romanesque, ces civilisations ont apporté ou apportent énormé
ment à la culture de l'humanité; peut-être les trésors de sagesse,
de sagacité, de poésie, de connaissance èles cœurs et d'histoire que
nous.
leur devons sont�ils insurpassables.
L'affirmation de Claude Roy ne peut donc s'appliquer qu'à une
partie très restreinte de l'humanité, ce.
qu'il est convenu d'appeler
le monde occidental moderne.
Cependant, même dans l'espace.
ainsi-délimité, l'existence historique d'une.littérature romanesque
n'est attestée que durant une période bien précise.
Pour nous
limiter à la France, le roman n'y apparaît.
qu'au xvne siècle.
Il est
considéré comme un genre mineur, que.Boileau ne cite même pas
dans son Art poétique; d'ailleurs les interminables romans de l'âge
classique, ceux de d'Urfé, de la Calprenède, .de M11e de Sçudéry,
qui sont des récits allégoriques ·et invraisemblables, nTont qu'un
lointain rapport avec ce que nous appelons aujourd'hui romans.
Qui ne verrait plutôt dans le théâtre classique, par exemple,
l'expression d_e.
la richesse culturelle de la société du xvne siècle?•
Mais avant l'apparition du roman dans la-littérature, des écrivains
ont contribué à édifier ce trésor dont parle Claude Roy, où peut
être ils n'ont jamais été surpassés.
Peut-on négliger en effet la
poésie épique de la Chanson de Roland et des autres chansons de
geste, le lyrisme de la Pléiade, la sagesse d'un Rabelais, la
connaissance du cœur humain manifestée par Montaigne? Les
écrivains ont déposé les trésors de l'humanité de leur temps dans
d'autres formes littéraires avant l'existence des romans sans qu'il
soit possible pour autant de juger que leur cjvilisation ait été
moins riche, ou que leur lecture,....
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