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CHAPITRE XV Fabrice est emmené sous bonne garde à la citadelle de Parme dont le gouverneur n'est autre que le...

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« CHAPITRE XV Fabrice est emmené sous bonne garde à la citadelle de Parme dont le gouverneur n'est autre que le général Fabio Conti.

Les incidents qui marquent cette arrivée extraordinaire attirent l'attention de la fille du gouverneur, la charmante Clélia, surprise de savoir Fabrice del Dongo en ces lieux.

Elle l'attend; son regard croise celui du prisonnier qui, aussitôt séduit , la salue et lui rappelle leur première rencontre sur la route de Côme.

Trop émue pour pouvoir répondre, elle quitte Fabrice, touchée par son allure et tourmentée de son sort.

Cela enflamme sa beauté.

À la réception à laquelle elle s'est rendue, son expression inhabituelle intrigue la duchesse Sanseverina.

Mais celle-ci apprend à son tour l'arrestation de Fabrice.

Clélia compatit à sa douleur.

La duchesse partie, elle se tient à l'écart.

L'archevêque Landriani ose troubler ses pensées pour lui demander d'intervenir auprès de son oncle, don Cesare, aumônier de la prison, afin qu'il prenne soin de son grand vicaire. COMMENTAIRE La prison de la Tour Farnèse La prison chez Stendhal est toujours un lieu paradoxalement heureux, quelles que soient les tentatives du texte pour accumuler les craintes (l'ombre du Spielb8/'g s'y fait menaçante) et les inconforts ~I . faut commencer par y combattre les rats).

Toute prison relève de l'imaginaire de ra cave, qui connote l'humide, l'obscur et les puissances souterraines.

Mais la Tour Farnèse, par sa hauteur impressionnante, est une prison sublimée.

Bachelard opposait à l'irrationnalité ténébreuse de la cave la rationnalité lumineuse du toit et du grenier, zone claire des •projets intellectualisés• et spirituels.

En ce sens, la Tour Farnèse (on se souvient que l'air y circule au sommet) figure d'abord l'élévation qui transfigure l'imaginaire de la cave en grenier. On s'y trouve moins enfermé qu'on y domine le proche comme le lointain.

C'est à cette condition qu'elle ouvre à l'horizon de soi-même et qu'elle devient lieu d'accomplissement. Sublime Clélia Mais, comme dans Le Rouge et le Noir, la prison n'est telle que par la médiation féminine.

Du physique de Clélia, on ne sait guère plus que lors de la première rencontre.

Elle va pourtant jouer un rôle clé désormais.

Ala différence de Balzac, Stendhal n'aime guère les descriptions exhaustives (ces •plats d'épinards infinis») qui ne sont que des échecs d'expression: «les belles descriptions de Mme Radcliffe ne décrivent rien, c'est le chant d'un matelot qui fait rêver.» Aussi préfère-t-il l'adjectif «sublime», appliqué systématiquement au physique comme au moral, aux paysages comme aux traits de caractère. Maître-mot de son écriture, il se substitue à toute tentative de représentation et souligne d'un clin d'œil complice avec le lecteur un cliché passe-partout qui s'assume.

Prévost note que ce genre de mots chez . Stendhal ne sont là que «pour donner le ton et l'intensité de ce qui va suivre, comme on écrit allegro ou andante au début d'une phrase de musique; de tels mots ne sont pas la musique, ne prétendent pas l'être: ils ne servent que de guides préliminaires.• Le Corrège Stendhal préfère donner un équivalent pictural.

Clélia a • le sourire voluptueux et la tendre.... »

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