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Chili 1984-1985 État de siège 1983 a été au Chili l'année de la réactivation de la société civile dominée, depuis...

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« Chili 1984-1985 État de siège 1983 a été au Chili l'année de la réactivation de la société civile dominée, depuis 1973, par une dictature militaire ne montrant aucune volonté d'ouverture.

Ce réveil était la conséquence d'un ensemble de facteurs: la faillite économique du régime, qui commença à se révéler au milieu de 1981, l'augmentation brutale du chômage, la baisse généralisée du pouvoir d'achat, l'aggravation des problèmes du logement dans les quartiers populaires des grandes villes, la crise de l'endettement extérieur et l'écroulement du système financier interne. Ce réveil de la société civile s'est manifesté par les multiples protestas et paros qui se sont succédé entre mai 1983 et octobre 1984, et dont les acteurs plus dynamiques ont été les syndicats, les universitaires et les jeunes des quartiers périphériques, appuyés par la majorité des classes populaires, et un pourcentage croissant des classes moyennes. Le régime de Pinochet a essayé de faire face à cette contestation par des moyens divers: répression brutale dans les quartiers populaires, concessions économiques à certains secteurs des classes moyennes et de la bourgeoisie menacés de faillite (allégement de leurs dettes envers les banques) et un semblant d'ouverture politique symbolisée par la nomination en août 1983, comme ministre de l'Intérieur, d'un civil conservateur, Sergio Onofre Jarpa.

Mais très vite, l'opposition a dû déchanter après une tentative de certains de ses éléments de dialoguer avec le nouveau ministre.

Toutes leurs demandes se sont heurtées à la volonté de Pinochet de ne rien céder sur les délais d'un processus de retour à la démocratie. 1984 a été une année de contradictions: espoirs et désenchantements, petites concessions du pouvoir suivies de coups de freins.

Tout cela s'est terminé le 6 novembre, avec l'instauration de l'état de siège, qui impliquait une nouvelle étape dans le développement de la dictature.

Les espaces de liberté gagnés ont été brusquement supprimés: retour à l'interdiction des partis politiques, qui avaient retrouvé une certaine liberté d'action, fin de certaines libertés publiques qui avaient été peu à peu arrachées (droit de réunion, une plus grande liberté de presse et d'information, possibilité d'élections libres parmi les étudiants universitaires). A la fin de 1984 et au début de 1985, le régime a repris l'initiative, non pour mettre en oeuvre le projet social de société de consommation individualiste et atomisée qu'il avait voulu forger auparavant - projet liquidé par son échec économique - mais pour renforcer le contrôle de la société au moyen d'une répression généralisée: couvre-feu permanent, razzias policières et militaires dans les quartiers populaires, emprisonnement et relégation de centaines de dirigeants politiques de la gauche, suppression de presque toutes les publications indépendantes, censure préalable pour les autres et pour les radios (la télévision est complètement contrôlée par le pouvoir), suspension des possibilités d'élections dans les universités. L'opposition, divisée et désorientée, a cherché comment réagir face à cette nouvelle situation.

En mars 1985, deux courants semblaient se dessiner en son sein.

D'une part, ceux qui pensaient que la négociation avec le régime était la seule issue, même s'il fallait accepter la légitimité de la Constitution de Pinochet et son maintien au pouvoir jusqu'en 1989 (en fait sa Constitution lui permettrait de continuer jusqu'en 1997).

C'était le point de vue de la droite traditionnelle, d'une partie des anciens membres du Parti radical, et de la droite de la démocratie chrétienne.

D'autre part, ceux qui insistaient sur la voie de l'intransigeance et de la mobilisation de masses, malgré l'état de siège, pour assurer au plus vite le retour à la démocratie.

Dans ce deuxième courant se plaçaient le Mouvement démocratique et populaire (MDP, alliance des communistes, d'une partie des socialistes et du Mouvement de la gauche révolutionnaire, le MIR), le Bloc socialiste, la Gauche chrétienne, une partie des radicaux et la majorité de la démocratie chrétienne.

Les forces syndicales organisées (la Direction nationale des travailleurs regroupant 400 000 adhérents sur un total de 800 000) étaient été également pour cette voie. Le pouvoir, après avoir procédé, en février 1985, à un nouveau réajustement ministériel (départ de Onofre Jarpa du ministère de l'Intérieur remplacé par un civil, ami personnel d'Augusto Pinochet, M. Ricardo Garcia, et départ du pragmatique ministre des Finances Luis Escobar, remplacé par un proche file:///F/Lycée/angui/450382.txt[13/09/2020 01:05:06] des "Chicago Boys", M.

Hernán Bücchi) semblait vouloir appliquer la stratégie suivante: - d'une part, donner au Fonds monétaire international les garanties nécessaires.... »

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