Chine 1980-1981 Le réajustement Selon les Chinois eux-mêmes, 1980 a vu dix événements majeurs: cinq concernent la vie politique, trois...

« Chine 1980-1981 Le réajustement Selon les Chinois eux-mêmes, 1980 a vu dix événements majeurs: cinq concernent la vie politique, trois l'économie, un la stratégie nucléaire, un la société. Le pays, en plein réajustement politique, revient clairement aux décisions du VIIIe Congrès du Parti communiste chinois de septembre 1956: vingt ans (sur trente) d'expérience socialiste passent ainsi aux pertes et profits - les années 1957-1976. Les décisions du VIIIe Congrès n'avaient pas été suivies d'effet: passant outre, Mao Zedong put imposer au pays une vision volontariste de la transformation socialiste.

Ainsi furent lancés le Grand Bond en Avant (1958), d'autres mouvements de transformation ou de collectivisation et, enfin, la Révolution culturelle en 1966. La Chine ne serait revenue à une politique correcte et n'aurait corrigé les "erreurs de gauche" qu'à partir du XIe Congrès du PCC (décembre 1978).

Le peuple chinois a été bien aise de voir que, de 1977 à 1980, de grands changements se sont produits: fin des troubles ahurissants des dix ans de la Révolution culturelle, mesures pour rectifier les erreurs et les injustices léguées par l'histoire, restauration de la démocratie socialiste, amélioration du système légal socialiste, élection des cadres des organisations de base. Le redémarrage de l'économie s'effectue ainsi dans le cadre d'un socialisme plus pragmatique et plus légaliste.

Ce redémarrage est fondé sur le principe de la "modernisation": il s'agit de construire le plus rapidement possible un État socialiste puissant et moderne. Lors de la réunion de l'Assemblée populaire nationale, en septembre 1980, un bilan a été établi.

Le taux de croissance de l'économie (12,3% en 1978, 8,2% en 1979) est réduit pour permettre un rééquilibrage en faveur de l'industrie légère, donc de la consommation. Pour la première fois, la Chine annonce un déficit budgétaire important: 17 milliards de yuans (11 milliards de dollars), qui ne sera pas résorbé avant 1981, ainsi qu'un déficit de sa balance commerciale de 3,1 milliards de yuans (2 milliards de dollars).

Celui-ci devrait être réduit dans les prochaines années grâce à la politique d'expansion des exportations.

La mise en place de nouvelles structures économiques, telles que les sociétés mixtes, les "zones franches" et les centres d'exportation, devrait permettre un afflux important de capitaux étrangers: on évalue à une centaine le nombre de sociétés mixtes qui contribueront ainsi aux exportations du pays. Croissance ralentie Le problème démographique reste le plus préoccupant.

Des mesures très sévères de limitation des naissances ont été prises pour permettre une stabilisation du taux de croissance démographique, afin que la population ne dépasse pas - si possible - 1 200 000 000 d'habitants en l'an 2000.

Le taux de croissance devrait être de 1,2% par an dans les années quatre-vingt ; il semble cependant que, pour l'instant, on soit près de 1,8%. Dans le domaine économique, une "réforme d'ensemble sera appliquée après une expérience prudente et graduelle".

Il s'agit d'appliquer la réforme de gestion des entreprises mise au point au Sichuan par le nouveau Premier ministre: - transformer le système actuel d'administration d'État, marqué par un centralisme trop poussé, et accroître l'autonomie des entreprises et le droit de participation des ouvriers et employés ; - reconnaître que l'économie marchande est une réalité et une nécessité objective ; file:///F/Lycée/angui/450368.txt[13/09/2020 01:05:05] - reconnaître que l'économie individuelle des travailleurs est un complément indispensable à l'économie de la propriété sociale ; - compter essentiellement sur des critères économiques et sur les moyens juridiques pour gérer l'économie. Les secteurs de production font apparaître, dans presque tous les domaines, des résultats satisfaisants, qui montrent la grande souplesse de l'économie chinoise.

Les réajustements économiques de 1979 et de 1980 entraînent cependant un ralentissement de la croissance globale: la croissance de secteurs clés, tels ceux du pétrole et du charbon, n'a jamais été aussi faible depuis 1949 ; la pénurie d'énergie restera préoccupante pendant plusieurs années ; des minerais de base (fer, zinc, etc.) n'ont pu être extraits en quantité suffisante.

Dans la sidérurgie, près de 40% de la production n'a pu se maintenir au niveau des années précédentes ; en 1979, le quart des usines d'État fonctionnait à perte, et ce pourcentage n'a guère été réduit en 1980.

La gestion des stocks, notamment dans l'industrie lourde, reste très déficiente. La proportion des laminés, des machines et des équipements complexes inutilisés (entre 10 et 20%) croît depuis 1978. Le changement de politique économique apparaît surtout dans la rapidité des progrès du niveau de vie. La priorité donnée à l'agriculture a permis une augmentation non négligeable du revenu paysan: le revenu des communes populaires a augmenté de 11,4% en un an, les recettes tirées de l'agriculture de 12%, celles tirées de l'élevage, de la pisciculture et des activités annexes de 6,9%.

Chaque paysan a reçu en moyenne 85,9 yuans en 1980, contre 83,4 yuans par an en 1979, sans tenir compte des revenus tirés des lopins privés et des activités individuelles, qui doublent ce chiffre. Même progrès pour les citadins: le revenu des ouvriers et des employés (762 yuans aujourd'hui) a augmenté de 56 yuans depuis 1979..... »