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Chine 1983-1984 Délicats équilibres 1983 a été l'année de la reprise en main du Parti communiste chinois, comme l'avait souhaité...

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« Chine 1983-1984 Délicats équilibres 1983 a été l'année de la reprise en main du Parti communiste chinois, comme l'avait souhaité le XIIe congrès de septembre 1982.

Disposant du monopole des pouvoirs économique et politique à tous les échelons, les quarante millions de membres du Parti s'étagent en strates successives, contradictoires et difficiles à gouverner: dix-sept millions ont été recrutés pendant la Révolution culturelle, cinq après le XIe Congrès de 1977, où Hua Guofeng, pratiquement évincé en juin 1981, détenait encore de l'influence. La réforme du Parti Dans un premier temps, il a fallu corriger les dérapages les plus criants de ce corps longtemps laissé à luimême.

Le 17 janvier 1983, Wang Zhong, chef de la commission anticorruption de la province de Canton a été fusillé pour vénalité.

En février de la même année, un scandale de même nature a été rendu public, qui impliquait, dans le Hebei, le vice-gouverneur et l'ancien secrétaire du Parti de la province.

Au mois d'août deux importants cadres, auteurs d'une énorme affaire de fraude, étaient arrêtés...

Quelques faits divers extrêmes, mais révélateurs de pratiques douteuses qui se sont répandues un peu partout. En parallèle, une réforme en profondeur du Parti a été engagée en 1983, visant à ramener les membres à l'orthodoxie.

Les autorités ont décidé d'une opération de réinscription individuelle de tous les membres du Parti, et la purge des membres "dissidents ou corrompus" a été décrétée en mars 1983, mais il faudra attendre octobre pour qu'elle soit pratiquement organisée.

Le mouvement a pris alors de l'ampleur.

La commission de contrôle de la discipline du Parti a établi les procédures d'examen des cas individuels, délimitant les catégories, depuis les membres orthodoxes et compétents jusqu'aux éléments "dégénérés" à exclure, en passant par les individus "insuffisamment bons" qui seront maintenus au prix d'une sévère autocritique.

On a réhabilité la délation, censée être un "canal important qui lie le Parti aux masses".

De son rétablissement en 1979, à la fin 1983, la commission aurait reçu près de huit millions de lettres de dénonciation! A partir d'octobre 1983, les militaires membres du Parti ont été soumis à autocritique, car on se méfie d'une armée dont la moitié des cadres a traversé sans encombres la Révolution culturelle.

De proche en proche, le "réajustement du style de travail" (c'est-à-dire la purge du Parti) devrait s'étendre sur trois ans. Au sommet du Parti, le problème majeur en 1983 a moins été la nomination de partisans de Deng Xiaoping, que l'âge des dirigeants.

Le XIIe congrès a, dès 1982, consacré la prééminence du président du Parti Hu Yaobang dans le domaine politique et du Premier ministre Zhao Ziyang dans les questions économiques et sociales, tous deux promus par Deng Xiaoping.

Le VIe Congrès de l'Assemblée nationale populaire (juin 1983) a achevé les changements: le poste de président de la République a été rétabli (son précédent titulaire avait été Liu Shaoqui) et confié à Li Xiannian, marquant une intention de séparation plus formelle des activités du Parti et de celles de l'État.

L'importance présidence du comité permanent de l'Assemblée a été dévolue à l'octogénaire Peng Zhen, ce qui, tout en parachevant la "Dengisation", a renforcé la gérontocratie.

La Chine a beau traditionnellement honorer les vieillards, l'âge des dirigeants pose un problème brûlant.

Le maréchal Ye Jianyin a certes démissionné le 27 février 1983, à 85 ans, de son poste de président du comité permanent du bureau politique, mais ceci n'a fait que souligner les difficultés de relève de la vieille garde. L'attention qu'on a portée à cette question tout au long de 1983 a indiqué que la lutte pour la succession de Deng Xiaoping (80 ans en 1984) était bien entamée.

Une escarmouche a eu lieu lors de la visite de Hu Yaobang au Japon, à la fin de 1983.

Ce dernier a vu la presse pékinoise, aux mains de ses adversaires, lui infliger un camouflet public à la suite de ses déclarations à Tokyo.

Les mouvements de la politique interne, en 1983, ont donc annoncé une nouvelle ère, celle de l'après Deng Xiaoping. Priorité à l'économie file:///F/Lycée/angui/450372.txt[13/09/2020 01:05:05] La recherche de nouveaux équilibres économiques et sociaux a marqué fortement l'année 1983.

On sait que, dès 1981, le système des communes populaires a été démantelé dans les faits.

Chaque famille paysanne passe désormais un contrat de production directement avec l'État, et peut, après avoir atteint son quota, développer des cultures de rapport et vendre ses productions excédentaires sur des marchés libres, réautorisés pour la circonstance.

Cette "révolution silencieuse" s'est étendue avec une grande rapidité, concernant 4% des familles en 1980, 65% en 1981, 80% en 1982 et la quasi-totalité en 1983. L'avènement brutal de cette nouvelle liberté a constitué, pour le monde paysan, un électrochoc.

Dès 1981, les familles rurales ont vu, par la grâce de la nouvelle organisation (soutenue par une politique de prix plus incitative que par le passé) leurs revenus s'accroître de plus de 10% l'an.

L'économie nationale a également gagné à ce nouveau jeu: malgré des conditions climatiques parfois mauvaises en 1983, telle la grande inondation du fleuve bleu, les récoltes des grains seraient passées de 325 millions de tonnes en 1981 à 353 en 1982 et 370 en 1983 (la comptabilisation de ces chiffres étant toutefois sujette à caution). Dans l'industrie, une promotion similaire de la gestion libre a rendu la conduite économique de plus en plus délicate.

Nombre d'entreprises, par exemple, ont investi leurs fonds dans des secteurs où la demande était forte comme la construction de logements, réputée "industrie lourde" dans la comptabilité nationale.

De ce fait, on a enregistré en 1983 une progression des investissements "lourds" de 14%, alors que le plan prévoyait 4%.

Les autorités ont réagi à cette situation par voie administrative, en supprimant, en 1983, 5000 autorisations d'ouvertures de nouvelles unités de production. Il semblerait toutefois que l'État, par-delà les dérapages qu'il lui échoit de contrôler, a souhaité intervenir de moins en moins dans la vie économique.

Ainsi, le budget central a limité sa pression: il n'a représenté en 1983 qu'un quart du revenu national, en chute libre par rapport à 1978 (37%), et très loin derrière les scores de l'Union soviétique (66% du revenu national en 1982).

L'État a d'autre part joué un rôle d'entraînement de plus en plus réduit sur l'investissement national.

Les dépenses budgétaires, qui étaient de 127,4 milliards de yuans courants (1 yuan = 1,9 dollar) en 1979 (dont 37,4 pour la "construction de base"), n'ont été que de 126,2 milliards de yuans courants en 1983 (dont 36,2 pour les investissements lourds). En revanche, l'État s'est attribué, au fil des années, un rôle social de plus en plus marqué.

Le soutien des cours des denrées essentielles a pris une importance accrue, atteignant 34 milliards de yuans en 1983. Les dépenses de santé et d'éducation se sont accrues de 11,6% l'an en moyenne de 1979 à 1983. Si l'appareil d'État a agi, par voie budgétaire, en matière sociale, il a gardé une main de fer sur les évolutions de la société.

Deux campagnes.... »

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