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Chine 1993-1994 Record de croissance A l'été 1994, la peur était toujours aussi forte dans les rangs du Parti communiste...

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« Chine 1993-1994 Record de croissance A l'été 1994, la peur était toujours aussi forte dans les rangs du Parti communiste au pouvoir que la mort à venir du vieux dirigeant Deng Xiaoping (quatre-vingt-dix ans le 22 août 1994) n'engendre un chaos social.

Les appels du Bureau politique au "développement dans la stabilité", encore renouvelés en février 1994, ont témoigné d'une fébrilité laissant à penser que l'accumulation de divers motifs de mécontentement populaire pourrait servir de déclencheur à des mouvements de grande ampleur.

Les prévisions d'une croissance économique forte mais irrégulière jusqu'à l'an 2000 n'ont que modérément rassuré l'aile modernisatrice du Parti.

Elle a cependant paru se résoudre à l'émergence à terme d'une société plus démocratique, où seraient corrigées en priorité les inégalités de richesse croissantes entre villes et campagnes, et où serait nettement améliorée la formation de la masse des jeunes Chinois, à condition toutefois que des troubles ne remettent pas en cause son pouvoir ou ses richesses. Deux problèmes économiques majeurs demeuraient: l'inflation (13% en 1994) et la croissance de la production industrielle jugée excessive (plus de 20%).

Elle exerce en effet une pression considérable sur les besoins en énergie, matières premières et transports qui renforce le mouvement d'inflation.

Mais l'élément déterminant pour l'évolution de la conjoncture demeurait la croissance économique - la plus élevée au monde en 1993 (13%). Dans l'attente de la succession de Deng En politique intérieure, un culte de la personnalité de Deng Xiaoping, voilé mais politiquement efficace, s'est mis en place avec l'accord tacite de tous les clans se disputant le pouvoir.

Sa fonction a semblé avant tout celle de paravent aux préparatifs de succession engagés depuis 1989, date de l'écrasement de la révolte étudiante.

En effet, nul dirigeant ne bénéficie d'une légitimité incontestable, hormis Deng Xiaoping, lequel n'a justement plus aucune habilitation officielle à diriger le pays depuis qu'il a abandonné successivement tous ses mandats. L'année 1993 a vu la montée en première ligne de Zhu Rongji, vice-premier ministre, ministre de l'Économie et des Réformes, devenu gouverneur de la Banque centrale en juillet 1993.

L'ensemble de la politique intérieure a, en fait, paru subordonné à l'échec ou la réussite des transformations économiques et l'instauration d'équilibres sociaux, responsabilité de Zhu Rongji. La stabilité sociale, maître mot des actions gouvernementales depuis 1989, est devenue une véritable hantise pour l'ensemble de la classe politique.

Autres facteurs de perturbation redoutés, certaines mesures ont été particulièrement renforcées: les sphères religieuses ont fait l'objet d'une étroite surveillance, l'expression des nationalismes a été réprimée, les intellectuels et les artistes - les cinéastes en particulier - ont été censurés, les syndicats indépendants sont restés proscrits, l'information a été muselée et l'écoute des chaînes de télévision étrangères diffusant par satellite, interdite. La communauté internationale a cependant voulu n'avoir d'yeux que pour l'économie chinoise plutôt que pour celle de Taïwan, pourtant beaucoup plus solvable car disposant, à la différence du continent endetté, de forts excédents.

En Chine populaire, des millions d'ouvriers sans qualification et disciplinés seraient prêts à travailler à des tarifs très bas et plusieurs millions de consommateurs, déjà, n'attendraient que d'avoir accès aux produits étrangers pour dépenser leur épargne.

C'est pourquoi les capitaux asiatiques (japonais, coréens, taïwanais, hong-kongais et chinois d'outre-mer) ont trouvé à s'investir dans des proportions de plus en plus importantes sur le continent, en particulier dans le Sud.

De 1991 à 1992, les placements étrangers avaient crû de 150%, atteignant 11 milliards de dollars.

De 1992 à 1993, ils ont augmenté de 135%, s'élevant à 26 milliards de dollars. Un regain de croissance restait possible en 1994 et 1995, sans être assuré.

Les capitaux les plus disponibles ont, en effet, déjà été mobilisés et des pays comme l'Inde ont commencé d'offrir des avantages comparables. file:///F/Lycée/angui/450383.txt[13/09/2020 01:05:06] Cette croissance rapide pourrait se révéler éphémère, surtout si des événements imprévus venaient raviver les mouvements d'inquiétude qui se manifestent avec régularité à l'égard de la stabilité du pays. Succès diplomatiques et commerciaux La diplomatie chinoise a enregistré plusieurs succès.

En premier lieu, elle a réussi dans son entreprise, soigneusement menée, d'effacement des séquelles de la répression de juin 1989 à Tian An Men.

Pékin a été accueilli au "sommet" de l'APEC (Coopération économique de la zone Asie-Pacifique) à Seattle, en novembre 1993, avec de grands égards.

En matière commerciale, le président américain Bill Clinton a annoncé, en mai 1994, la reconduite pour un an de la clause de la nation la plus favorisée dont bénéficiait la Chine.

Mais, en outre, l'administration démocrate a dissocié les différents volets de sa politique étrangère, ce qui lui a permis, d'un côté, de renouer avec une coopération militaire et spatiale souhaitée par les deux parties, de l'autre, de faire pression sur la Chine pour un meilleur respect des droits de l'homme; d'une part, de fermer l'accès du marché américain aux textiles chinois; d'autre part, de faire du continent le premier partenaire mondial de la firme Boeing. La nature des relations diplomatiques a pu être plus que jamais mesurée à travers le rythme et l'importance des signatures des grands contrats économiques.

L'Allemagne s'est trouvée, à cette aune, particulièrement appréciée, suivie de l'Espagne et l'Italie, puis des Pays-Bas qui ont renoncé pour Pékin à vendre des armes à Taïwan.

Le Portugal a eu la bonne fortune de voir le projet de Loi fondamentale de la future zone administrative spéciale de Macao (devant être rattaché à la Chine en 1999) adopté sans critiques par le continent.

Le Royaume-Uni a, en revanche, pâti des tensions nées des résistances du gouverneur de Hong Kong, Chris Patten, et du Foreign Office aux pressions de Pékin s'opposant à une trop grande démocratisation de la vie politique hong-kongaise, deux ans avant la rétrocession du territoire aux autorités continentales.

La France, enfin, n'a vu ses relations s'améliorer qu'en avril 1994, après la visite de son Premier ministre, Édouard Balladur, qui a été savamment humilié avec l'arrestation ostensible de dissidents alors même qu'il négociait.

Il a su rétablir ce qui importait à ses yeux, les échanges économiques et l'accès aux gros contrats à rang égal avec les autres pays. Avec tous ces succès, sans compter le rapprochement intervenu avec le Vatican, la Chine a pu facilement faire la démonstration que les affaires mondiales ne pouvaient être gérées sans son aval.

Elle est intervenue en faveur de l'Irak, de la Serbie, de la Corée du Nord.

Dans la région, elle a amélioré ses relations avec tous ses voisins, Inde, Russie et Vietnam compris, tout en développant son influence en Birmanie et en se faisant mieux comprendre dans toute l'Asie du Sud-Est, parvenant à empêcher Taïwan d'entrer à l'ONU... La grande affaire de l'année a toutefois été l'économie.

Les autorités chinoises comme américaines savent que les États-Unis constituent depuis 1980 la clef de voûte du développement du continent.

Quarante milliards de dollars de marchandises sont passés de la Chine à son important client en 1993.

Dans cette perspective, les dirigeants chinois ont acquis la conviction que les revendications politiques américaines, telles que les demandes de libération des dissidents, d'accès de la Croix-Rouge aux camps de détention, de levée des restrictions à l'émigration, de suppression du brouillage des émissions radios, de négociation sur le Tibet, etc., entraient dans un vaste marchandage où primaient en dernière instance les intérêts économiques.

Chaque partenaire a bien perçu que des évolutions étaient possibles, mais qu'il était "plus sage" d'attendre le changement à venir de direction du pays (à la mort de Deng Xiaoping) pour aller de l'avant. Les marchés extérieurs sont devenus pour Pékin la grande priorité.

En dix ans, la Chine est devenue le onzième État commerçant du monde.

Les exportations ont crû de 18% en 1992 et de 8% en 1993 (culminant alors à 195 milliards de dollars), tandis que les importations augmentaient plus vite encore (+29% en 1993, 104 milliards.... »

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