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Chine 1995-1996 Entre "glaciation" et "statu quo" Plus que jamais, les incertitudes touchant à la succession de Deng Xiaoping ont...

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« Chine 1995-1996 Entre "glaciation" et "statu quo" Plus que jamais, les incertitudes touchant à la succession de Deng Xiaoping ont dominé la scène nationale.

Le chef de l'État et secrétaire du Parti communiste chinois Jiang Zemin, dont le pouvoir est loin d'être définitivement assuré, est apparu toujours contraint de rechercher la quadrature du cercle: privilégier la stabilité sur la réforme sans remettre en cause les acquis de la politique d'ouverture; éviter de mécontenter la population urbaine et satisfaire aux exigences de l'armée, tout en renforçant l'autorité du centre sur les régions et les différentes cliques bureaucratiques. Depuis la fin de 1994, Jiang Zemin a tenté d'affirmer son pouvoir sur les différents secteurs de la bureaucratie.

Dans la première moitié de 1995, un certain nombre de fils de hauts dirigeants enrichis dans les affaires ont été accusés de corruption et, en avril, le patron de la municipalité de Pékin, conjointement membre du Bureau politique, Chen Xitong, a été destitué.

Dans les deux cas, l'accusation de corruption, bien réelle, avait une visée politique.

Le secrétaire général du Parti voulait se débarrasser de certains opposants, tout en se présentant comme un "Monsieur Propre".

Il y a également eu de nombreux changements de personnel dans les provinces, destinés à limiter les tendances régionalistes qui se sont fait jour un peu partout.

L'offensive anticorruption n'a pu toutefois être menée à son terme. Dès le mois de mai, des voix se sont élevées, parmi les gérontes mais aussi parmi les responsables de l'armée, pour souligner les conséquences politiques et personnelles - aucune famille de dignitaires n'échappe à l'affairisme - de cette chasse à la corruption.

Ce sont des dirigeants de moyen niveau (districts ruraux ou municipalités) qui ont été les principales victimes de ce mouvement. Renforcement de la position de Jiang Zemin Jiang Zemin a tenté de se détacher de l'héritage de la "pensée" de Deng Xiaoping" pour imposer sa propre marque idéologique.

Comme l'a montré le 5e plénum du Comité central issu du 14e congrès (2528 septembre 1995), l'objectif est de remettre la politique au premier plan sans pour autant sacrifier l'économie.

L'unité du Parti est devenue une priorité essentielle.

À cette occasion, la presse a ressorti la rhétorique de la "résurgence d'une bourgeoisie chinoise" menaçant de remettre en cause le pouvoir du Parti.

C'est au nom de ce danger de désunion face au péril intérieur que la session de mars 1996 de l'Assemblée nationale populaire, plutôt remuante les deux années précédentes, a été marquée par une mise au pas des députés.

On a exigé qu'ils renoncent à leurs velléités de contrôle sur les activités du gouvernement. Parallèlement, la répression s'est accentuée.

Le plus célèbre dissident chinois, Wei Jingsheng, a été condamné, le 13 décembre 1995, à quatorze ans de prison pour "conspiration en vue de renverser le gouvernement".

Le contrôle sur la presse a été renforcé et les activités religieuses hétérodoxes ont été poursuivies avec une vigueur renouvelée.

Comme chaque année, les exécutions de criminels se sont comptées par milliers. Si Jiang Zemin a renforcé sa position, il a néanmoins dû séduire deux groupes de pression hors de son contrôle direct: les dirigeants de la génération précédente et l'armée.

Les premiers ont conservé un pouvoir et un prestige considérables dans la société comme dans la bureaucratie.

Quant aux militaires, ils apparaissent de plus en plus comme des arbitres entre des prétendants dont aucun n'a de légitimité militaire.

Jiang a accru les fonds d'entretien des troupes, augmenté le budget de l'armée et surtout adopté une rhétorique nationaliste très proche des opinions en vogue à l'intérieur des cercles militaires. Pour autant, le pouvoir de Jiang Zemin est apparu loin d'être assuré.

Ses "opposants" dans la bureaucratie ont continué à oeuvrer dans l'ombre.

Le président de l'Assemblée nationale Qiao Shi s'est de plus en plus présenté comme le chef de file d'une alternative "libérale" face à la ligne "dure".

Mais, comme ce sont en fait les ambitions personnelles qui dominent les luttes de pouvoir, il est difficile de discerner les options politiques réelles des uns et des autres. La politique de restriction budgétaire et de recentralisation économique menée depuis 1994 a conduit à file:///F/Lycée/angui/450385.txt[13/09/2020 01:05:07] une atténuation de la "surchauffe".

Le PIB a crû de 10,2 % et l'inflation a atteint 10,1 % en 1995.

La situation restait encore très tendue dans certains secteurs comme les transports et la production d'énergie et de matières premières.

Dans l'industrie et surtout l'industrie légère, la production a continué à croître de manière très rapide (respectivement + 16 % et +14 %).

Les récoltes céréalières se sont rétablies malgré les catastrophes naturelles habituelles pour atteindre un nouveau record historique (460 millions de tonnes).

En valeur, la production agricole a augmenté de 4,5 %. Le commerce extérieur s'est élevé en 1995 à 280,85 milliards de dollars, soit une progression de 18,6 %, l'excédent étant de 16,69 milliards de dollars contre 5,3 milliards en 1994.

La Chine occupe dorénavant le onzième rang mondial en matière d'échanges extérieurs, les entreprises à participation étrangère assurant près de 40 % du résultat.

Le volume des capitaux étrangers réellement investis en Chine s'est élevé à 37 milliards de dollars en 1995, en progression de 11 %.

La Chine a donc poursuivi l'internationalisation de son économie malgré les difficultés rencontrées par maints investisseurs: surcoûts divers, tracas administratifs...

Plusieurs ressortissants de Hong Kong et des étrangers d'origine chinoise ont été séquestrés ou arrêtés à l'occasion de différends commerciaux avec des partenaires continentaux. La stabilité avant les réformes Les succès de l'économie chinoise s'accompagnent d'un ralentissement des projets de réforme de structure.

Aucun projet d'envergure n'a été envisagé pour faciliter la modernisation de l'agriculture: maind'oeuvre pléthorique, maintien des techniques traditionnelles, bas prix des produits agricoles, exploitation par des despotes locaux.

Comme en 1994, de multiples révoltes paysannes ont éclaté ici ou là pour protester contre les ponctions fiscales illégales et excessives.

Mais c'est dans le domaine industriel que le manque de réformes est le plus net. Le début de l'année 1995 avait pourtant été marqué par les plus grandes ambitions.

On annonçait dans la presse une vague de faillites et de licenciements sans précédent afin de moderniser les entreprises publiques.

Les spécialistes chinois estimaient à 30 millions les ouvriers et employés en surnombre dans le secteur étatique.

100 entreprises devaient rapidement devenir "modernes" et 1 000 autres (représentant les deux tiers environ de la puissance industrielle nationale) devaient se transformer en sociétés par actions, afin d'attirer les capitaux.

Dès l'été 1995, des réactions ont toutefois commencé à se manifester. La volonté de Jiang Zemin de faire l'unité autour de lui, le regain d'influence des vieux dirigeants et des militaires, les mouvements sociaux parfois assez violents qui ont éclaté un peu partout - mais surtout dans les bastions ouvriers du nord-est du pays - ont conduit à un repli.

Le Quotidien du peuple, organe officiel du Parti, a réaffirmé le maintien de la propriété publique comme base de l'économie chinoise.

Les entreprises publiques devraient donc rester au coeur du tissu industriel du pays et il devrait y avoir beaucoup plus.... »

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