Devoir de Philosophie

Chine 2000-2001 S'affirmer comme une grande puissance L'année 2000-2001 a été une année de transition marquée par la préparation de...

Extrait du document

« Chine 2000-2001 S'affirmer comme une grande puissance L'année 2000-2001 a été une année de transition marquée par la préparation de la succession programmée du président Jiang Zemin en 2002 et les réformes diverses annoncées dans la perspective de l'adhésion à l'OMC (Organisation mondiale du commerce).

Cette année aura également été une période de tests, tant sur le plan national - avec, par exemple, la poursuite des fermes condamnations du mouvement Falun gong - que sur le plan international, notamment dans les relations avec les États-Unis. Cet activisme des autorités de Pékin reflétait surtout l'inquiétude du pouvoir politique devant l'évidence de certaines faiblesses stratégiques de la Chine et la crainte du Parti communiste chinois (PCC) d'être délégitimé aux yeux de la population. Réformes difficiles sur fond de tensions sociales Deng Xiaoping (au pouvoir jusqu'en 1997) avait mis l'accent sur l'économie pour faire de la Chine une puissance globale.

Jiang Zemin, épaulé sur ce dossier par le Premier ministre Zhu Rongji, aura engagé le pays dans un vaste programme de réformes pour que l'insertion de la Chine dans le système économique international devienne effective.

Le 19 mai 2000, après quatre rounds de négociations à Pékin, l'Union européenne et la Chine ont conclu un accord en vue de l'adhésion du pays à l'OMC après l'accord bilatéral passé avec les États-Unis en novembre 1999.

Ces avancées ont signifié l'accélération des programmes de réformes, qui restent néanmoins extrêmement difficiles à mettre en œuvre.

Si la bonne volonté des autorités chinoises pour faire aboutir cette thérapie de choc a été régulièrement affichée, des obstacles majeurs sont demeurés : les négociations conduites en janvier 2001 butaient toujours sur le dossier de l'agriculture et des services (Pékin souhaitait entrer dans l'OMC avec le statut de "pays en développement" pour pouvoir notamment subventionner ses agriculteurs à un taux de 10 %).

Par ailleurs, la Chine doit agir sur deux fronts : libéraliser - en premier lieu, restructurer les entreprises publiques - et développer une protection sociale dans un pays où le non-emploi est devenu une réalité inquiétante et où les disparités sociales ont continué de croître.

Selon les estimations officielles, le nombre de chômeurs s'élevait, en 2000, à 16 millions, et 40 % des richesses étaient détenues par 1 % de la population.

Bien que la Chine ait ratifié en mars 2001 la Convention des Nations unies sur les droits civiques et sociaux, elle y a inscrit une clause particulière : le refus de toute organisation syndicale indépendante. Le développement économique du pays passe aussi par une lutte contre les disparités régionales et le projet de revalorisation de l'Ouest chinois, une zone encore très à l'écart de la croissance économique nationale mais aux ressources considérables (56 % du territoire national et 50 % des ressources minérales : charbon, or, gaz naturel et pétrole).

Le programme pour l'année 2000 était ambitieux et n'a reçu pas moins de 70 % des transferts budgétaires alloués par le Centre à la périphérie ; il portait notamment sur les équipements urbains et le développement des réseaux ferroviaires et aériens.

Mais, selon certains économistes chinois, les objectifs fixés ne pourraient être atteints avant une trentaine d'années.

Le programme d'acculturation des populations locales, dont les illustrations les plus parlantes sont la situation au Xinjiang ou au Tibet, est l'autre volet de cette politique vers l'Ouest.

Les ressentiments identitaires dans ces régions face aux flux migratoires de Han (groupe de population majoritaire) sont toujours perçus par les autorités comme une menace pour l'intégrité territoriale de la Chine. Nécessité de redéfinir le PCC Car la légitimité du PCC est sans cesse à démontrer.

En février 2000, au cours d'une tournée dans la province de Guangdong, Jiang Zemin a développé le projet d'une redéfinition du Parti, qui demeure toutefois le gardien du bien-être économique et devrait devenir l'outil stimulant et visionnaire qu'exigent la révolution technologique et la mondialisation économique ; de Parti des seuls travailleurs, le PCC serait voué à inclure dorénavant toutes les nouvelles dynamiques de la société chinoise. Ainsi l'image du Parti et celle de la Chine ont-elles fait l'objet, tout au long de l'année 2000-2001, d'une file:///F/Lycée/angui/450390.txt[13/09/2020 01:05:07] attention particulière.

La campagne anticorruption s'est poursuivie : Cheng Kejie, ancien vice-président du Congrès national du Peuple ; Hu Changqing, vice-gouverneur de la province du Jiangxi ; ou encore Li Jizhou, ancien vice-ministre de la Sécurité publique ont tous été jugés coupables de participation au plus gros scandale politico-financier chinois autour du groupe Yuanhua (principale entreprise de Xiamen liée aux activiés portuaires).

Par ailleurs, les premiers procès de novembre 2000 autour de cette affaire annonçaient les exécutions de cinq hauts fonctionnaires et des peines très lourdes pour vingt autres. Parallèlement, des missions diplomatiques ont sillonné le monde : Jiang Zemin s'est rendu, tour à tour, en Asie du Sud-Est, au Moyen-Orient et en Amérique latine ; le président de l'Assemblée nationale populaire Li Peng a effectué des visites en Russie et dans les pays d'Europe centrale et orientale ; Zhu Rongji est allé au Japon, en Corée du Sud, à Singapour et en Europe occidentale.

Ces missions diplomatiques ont toutes participé à la campagne de revalorisation de l'image internationale de la Chine dans une double perspective : la lutte contre l'hégémonisme américain tant décrié par Pékin, mais aussi les jeux Olympiques de 2008, que Pékin (déjà candidat en 2000) accueillera, à sa très grande satisfaction. Le processus de réforme du PCC a aussi été l'otage de la transition politique appelée par l'échéance du 16e congrès du PCC en 2002.

S'étant lui-même déclaré favorable à une passation de pouvoir à la "troisième génération", Jiang Zemin se trouvait presque contraint à ne pas se reconduire dans ses fonctions.

La perspective de sa succession, bien que faisant l'objet de discussions, n'avait pas suscité de passions comparables aux successions de Mao ou de Deng.

La publication aux États-Unis en 2000 des Tiananmen Papers (traduit en chinois en avril 2001) s'inscrivait, cependant, dans une lutte entre réformateurs et conservateurs en dénonçant le rôle de Li Peng, pressenti comme successeur de Jiang Zemin, dans ces événements.

Par ailleurs, l'ouverture timide du PCC ne remettait pas en question son fondement léniniste et le maintien d'un pouvoir fort, comme l'ont illustré les répressions à l'encontre de mouvements religieux, qu'ils soient anciens - telle l'Église catholique en Chine et ses deux archevêques, l'un officiel, l'autre désigné par le Vatican - ou plus récents, tel le mouvement Falun gong.

La contestation structurée de ce dernier, tout au long de l'année 2000, et en particulier les cas d'immolations par le feu d'une dizaine de ses membres sur la place Tian An Men, a entraîné une campagne de répression musclée. Le contrôle du Parti s'est également accru sur les milieux intellectuels : au printemps 2000, une vague de démissions forcées a touché plusieurs chercheurs ainsi que le vice-président de l'Académie.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓