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Chine 2002-2003 Une tranquille affirmation Sur fond de résultats économiques toujours performants – investissements étrangers, exportations en hausse, forte croissance...

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« Chine 2002-2003 Une tranquille affirmation Sur fond de résultats économiques toujours performants – investissements étrangers, exportations en hausse, forte croissance intérieure (8,0 %) –, l'actualité politique était dominée par la préparation du XVIe congrès du Parti communiste chinois (PCC) avec le retrait (en apparence) du président Jiang Zemin et l'arrivée de la «quatrième génération» de dirigeants.

Le cadre gouvernemental devait attendre la session de l'Assemblée nationale populaire de mars 2003 pour que soient nommés Zeng Qinghong – l'ancien bras droit de Jiang Zemin – vice-président et Wen Jiabao Premier ministre.

Sur le plan international, après des années de polémique sino-américaine et en contraste avec l'activisme des ÉtatsUnis, la Chine est restée discrète, même à l'occasion de la crise qui a précédé l'entrée en guerre des États-Unis contre l'Irak.

Cette discrétion s'explique sans doute par le choix d'une approche de long terme visant à faire en sorte que la balance penche moins du côté américain en Asie et dans le monde, plutôt que par des raisons de contexte politique intérieur.

En effet, en isolant les États-Unis, la crise au Conseil de sécurité des Nations unies devait combler les vœux des dirigeants chinois.

Affirmation d'une force tranquille et consolidation interne : ce nouveau visage est celui d'une Chine qui a tiré les leçons de la fin de la Guerre froide et des attentats du 11 septembre 2001 perpétrés aux États-Unis. Une succession politique annoncée Le XVIe congrès du Parti communiste chinois (PCC) qui s'est réuni à Pékin le 8 novembre 2002 a marqué l'année politique.

Quelques incertitudes avaient plané autour de ce congrès.

Sa date tout d'abord, le calendrier ayant été repoussé au-delà du délai réglementaire pour permettre un voyage de Jiang Zemin aux États-Unis.

Le processus ensuite, plusieurs nominations ayant été anticipées avant le congrès.

Enfin, les choix de personnel au niveau du Comité permanent du Bureau politique : en passant à neuf membres, le congrès a intégré un plus grand nombre de partisans de Jiang Zemin, assurant ainsi sans ambiguïté les arrières politiques du président sortant. Cela n'a pas empêché la nomination de Hu Jintao à la tête du PCC (et de l'État chinois en mars 2003), ainsi que l'arrivée de la «quatrième génération» de dirigeants.

C'était aussi la première fois qu'une succession politique semblait aussi bien verrouillée par l'homme fort sortant.

La nouvelle composition du Bureau politique du PCC a par ailleurs marqué un rajeunissement des élites dirigeantes, avec une moyenne d'âge de cinquante-cinq ans et 50 % de «nouveaux venus».

L'ancien président Jiang Zemin a pour sa part, et suivant la voie tracée par Deng Xiaoping, gardé la fonction de président de la Commission centrale militaire, une issue sans surprise.

La forte représentation d'une ligne politique adhérant au courant de Jiang Zemin, qui a allié réforme économique et autoritarisme politique, devait signifier une continuité dans les choix politiques et économiques pris par la Chine depuis les années 1990. Ce choix s'est retrouvé dans la composition du nouveau gouvernement.

La Xe session de l'Assemblée nationale populaire (ANP) qui s'est réunie du 5 au 18 mars 2003 et la Xe conférence consultative du peuple chinois (3-14 mars) ont entériné les orientations issues du XVIe congrès et fait, comme au Bureau politique, la place belle à la technocratie issue des grands ministères et de Shangai.

La difficulté pour Hu Jintao, qui avait d'ores et déjà signifié qu'il consulterait Jiang Zemin pour la gestion du pays, allait par conséquent être de s'affirmer face aux héritiers directs de Jiang. Le Parti n'est pas pour autant entré dans la stagnation.

Les évolutions doctrinales nouvelles en son sein ont été confirmées, avec la décision de faire entrer formellement au Comité central les entrepreneurs privés (environ 20 % d'entre eux passaient pour être déjà membres du Parti).

Annoncée par l'ancien président Jiang Zemin à l'été 2000, la réforme du PCC en vue de l'application de la «théorie des trois représentations» a donc été adoptée.

Mais l'ouverture aux «capitalistes» ne devait cependant pas être tous azimuts : poursuivant une politique musclée contre la corruption, le PCC entendait bien canaliser les multiples débordements de ce type et ne pas donner prise à un mouvement d'indignation sociale.

La chute en octobre 2002 du plus célèbre des hommes d'affaires chinois – de nationalité néerlandaise cependant –, Yang Bin, mieux connu sous son titre de roi de l'Orchidée, a été un message sans ambiguïté émis à l'encontre de tous les grands patrons de la Chine : malgré les solides connexions politiques dont file:///F/Lycée/angui/450392.txt[13/09/2020 01:05:08] Yang Bin avait pu bénéficier pour construire son ascension dans le Nord-Est chinois, aux frontières de la Corée du Nord, les autorités politiques avaient d'une certaine manière souhaité rappeler la nécessité d'appliquer les lois.

D'autres grands patrons ont connu un sort similaire en 2002 : Zhu Xiaohua, patron du groupe bancaire China Everbright, a été condamné à quinze ans d'emprisonnement en octobre ; Gao Yan, directeur de la compagnie nationale d'électricité, et Yang Rong, patron de l'automobile, auraient fuit à l'étranger et leurs biens auraient été saisis. Priorité à la consolidation nationale L'entrée des «forces productives avancées» au PCC, telles qu'elles sont qualifiées par la direction politique, devait surtout contribuer à l'effort de consolidation de la nation chinoise.

Cette interprétation doit vraisemblablement être retenue pour expliquer la chute de Yang Bin et autres patrons : cooptation ne signifie pas indépendance.

L'autonomie des grands patrons chinois ne pourrait être possible que dans l'hypothèse d'une coopération accrue avec la fraction politique de l'élite dirigeante.

L'ouverture du PCC aux forces entrepreneuriales serait alors le signe d'une adaptation réfléchie aux nouvelles forces sociales qui participent à la construction de la Grande Chine. Car le «boom» économique de la Chine, dont la croissance pour l'année 2003 devait être la plus forte d'Asie orientale à 7,3 % selon les estimations de la Banque asiatique de développement – avec cependant une révision à la baisse entre 0,2 % et 0,6 % du fait de l'épidémie de pneumopathie atypique dite «Syndrome respiratoire aigu sévère» (SRAS) – ne se fait pas sans déséquilibres majeurs.

Avec un déficit budgétaire officiel de 3 % qui serait dans les faits bien plus élevé, un chômage en augmentation (15 % à 20 % des actifs), de très importants effectifs de main-d'œuvre paysanne à reconvertir, et un système financier miné par les créances douteuses (entre 30 % et 50 % de l'encours du crédit bancaire), la croissance de la Chine se construit sur un volcan en activité.

L'épargne privée, l'injection de fonds publics, mais surtout l'afflux massif de capitaux étrangers et la bonne performance à l'exportation – les exportations de la Chine et de Hong Kong ont plus que triplé au cours de la décennie 1990-2001 – sont parvenus à contenir les risques. Par ailleurs, après un an d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC ), la Chine a respecté l'essentiel de ses engagements formels tant sur le plan réglementaire que sur celui de la concurrence auxquels son statut de membre la contraignait.

Elle a accrédité l'idée que des éléments de l'État de droit sont bien en place en Chine.

Cependant, il faut encore relever le décalage existant entre la mise à disposition de textes réglementaires et leur mise en pratique.

La gestion éclatée des dossiers entre compétences locales ou nationales, entre acteurs publics ou privés dans les.... »

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