Chine 2005-2006 Consolidation de l'équipe au pouvoir En 2005-2006, la politique chinoise continuait de s'inscrire dans un système de parti...
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Chine 2005-2006
Consolidation de l'équipe au pouvoir
En 2005-2006, la politique chinoise continuait de s'inscrire dans un système de parti unique.
Forte des
succès économiques du pays, la « quatrième génération » de dirigeants, promue lors du XVIe congrès du
Parti communiste chinois (PCC) de 2002, a consolidé son pouvoir en 2005.
Hu Jintao, président de la
République populaire de Chine et secrétaire général du PCC, cumulait les plus hautes fonctions depuis
qu'il a pris, en mars 2005, la tête de la Commission militaire centrale de l'État, qui chapeaute l'armée.
Les
proches de l'ancien président Jiang Zemin (1993-2003) se sont ralliés au tandem « Hu-Wen », du nom du
président et du Premier ministre.
Les nominations de décembre 2005 à la tête de provinces et de
municipalités autonomes (Tibet, Heilongjiang, Guizhou, Hunan, Chongqing) traduisaient le renforcement
de la base politique de la nouvelle équipe dirigeante.
La direction chinoise a affiché un consensus renouvelé sur les grandes orientations politiques du pays.
L'opposition entre les mouvances centrées autour de Jiang Zemin et de Hu Jintao s'est estompée : le
premier avait insisté, durant ses dernières années au pouvoir, sur la priorité à accorder à la croissance et
à la poursuite de la libéralisation économique ; le second a bâti son image sur la défense d'un
gouvernement « proche du peuple », attentif à remédier aux problèmes sociaux nés de la transition.
Une
autre ligne de clivage semble avoir pris le relais, opposant les « libéraux », favorables à la poursuite du
cours des réformes économiques, à la « nouvelle gauche », défendant l'idée d'une pause.
Lors de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP) de mars 2006, les autorités ont
réaffirmé leur engagement à continuer dans la voie des réformes.
Les mesures annoncées pour renforcer
les politiques sociales sont apparues comme une inflexion limitée de la ligne suivie jusque-là pour mettre
en place un système capitaliste.
La direction chinoise semble s'être retrouvée sur un compromis « au
centre » entre l'approche plus libérale, dont Jiang Zemin s'était fait le promoteur, et la « nouvelle gauche
», qui s'est de nouveau mobilisée contre le « virage à droite » de Hu Jintao et de son Premier ministre.
Elle a ainsi développé tout au long de 2005 deux maîtres mots en guise de programme politique :
promouvoir le « développement scientifique » tout en veillant à favoriser une « société harmonieuse ».
La réforme politique n'était toujours pas à l'ordre du jour.
Dans son premier Livre blanc sur la démocratie,
publié en octobre 2005, le gouvernement a clairement distingué son projet d'édification d'une «
démocratie socialiste » des régimes libéraux occidentaux.
Les restrictions à la liberté d'expression, tout
comme la répression de la dissidence sont restées sous le coup du durcissement apparu en 2004.
Approfondissement du malaise social
Les écarts de richesse entre régions, entre villes et campagnes et à l'intérieur des villes se sont creusés
en 2005.
Avec un coefficient Gini de 0,49 (mesure comprise entre 0 et 1 des écarts de revenus dans une
société, 0 représentant un écart nul et 1 un écart maximum), la Chine figure désormais parmi les pays les
plus inégalitaires du monde.
La précarité croissante de certains groupes sociaux (paysans, licenciés du
secteur public, migrants ruraux qui occupent la moitié de l'emploi urbain), une corruption massive
persistante, le poids du chômage et les insuffisances de la protection sociale (90 % des ruraux et 50 %
des urbains ne possèdent pas de couverture santé) ont suscité une nouvelle flambée des mouvements de
protestation en 2005.
63 % des incidents officiellement répertoriés sont survenus en milieu rural, à la
suite de saisies illégales de terres par les autorités locales.
Le gouvernement chinois prend au sérieux le potentiel déstabilisateur du malaise social croissant.
Sous le
nom de « nouvelles campagnes socialistes », il a annoncé en mars 2006 une politique de développement
rural.
L'effort devait porter sur l'amélioration du revenu des paysans, l'équipement en infrastructures ainsi
que l'accès gratuit à l'éducation et aux soins pour les plus pauvres.
La réforme du permis de résidence a
commencé d'être expérimentée dans certaines régions pilotes pour réduire les différences de droits entre
ruraux et urbains.
L'inversion de la politique de transfert des richesses des campagnes vers les villes, ou
de l'agriculture vers l'industrie, amorcée dès les débuts du régime, semble toutefois loin d'être acquise.
La
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taxe agricole a été supprimée le 1er janvier 2006, mesure avant tout symbolique qui devrait accroître le
déficit budgétaire des gouvernements locaux.
De manière générale, l'effort budgétaire en faveur des politiques sociales, rapporté au nombre des
destinataires finaux – et dont il faut déduire les ponctions effectuées à tous les échelons de
l'administration –, est resté très en deçà des besoins.
L'État chinois ne semble pas encore prêt à jouer
pleinement de ses marges financières pour réduire les déséquilibres géographiques et sociaux et à mettre
en place les contre-pouvoirs nécessaires pour lutter efficacement contre une corruption massive.
Bons résultats économiques et considérables défis
L'économie chinoise a enregistré d'excellents résultats en 2005.
Son taux de croissance s'est maintenu à
un niveau élevé (+ 9,9 %).
Le PIB s'est élevé à 2 226 milliards de dollars.
Le revenu par tête a progressé,
mais restait faible (1 710 dollars).
L'inflation a été limitée (+ 1,8 %), du fait de l'effet modérateur des
bons résultats agricoles sur la hausse des prix des denrées alimentaires et de l'intensification de la
concurrence sur le marché chinois.
Sur la base de la réévaluation officielle des statistiques de la
croissance de 2004, la Chine aurait dépassé la France, qui reculerait au rang de sixième puissance
économique mondiale en terme de PIB.
L'excédent commercial chinois a triplé en 2005 pour s'établir à 102 milliards de dollars (4,8 % du PIB
chinois).
La progression des exportations (+ 28 %) et des importations (+ 18 %) s'est poursuivie, mais à
un rythme moins soutenu.
La décélération marquée s'agissant des importations explique le rebond de
l'excédent commercial.
Assurés pour moitié par des entreprises à capitaux étrangers, les échanges
extérieurs de la....
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