Devoir de Philosophie

Chômage et inflation 1. Les connaissances indispensables - - -- - ---1 1.1. Définitions 1.1.1. Le chômage est inséparable de...

Extrait du document

« Chômage et inflation 1.

Les connaissances indispensables - - -- - ---1 1.1.

Définitions 1.1.1.

Le chômage est inséparable de la montée du salariat La notion de chômage est un «construit social».

Elle est liée à l'émergence et à la généralisation du salariat qui fait du salaire la seule source des revenus d'une partie importante de la population.

En France, la catégorie statistique de chômeur apparaît pour la première fois au recensement de 1896.

Un «chômeur» est alors un « valide de bonne foi mais ne parvenant pas à travailler».

Ce lien entre salariat et chômage invite à se méfier des comparaisons statistiques : lorsque la part des salariés dans la population active est peu importante, les fluctuations de la conjoncture se traduisent par une réduction du temps de travail.

Ainsi, au cours de la crise des années trente, le taux de salariat était beaucoup plus faible qu'aujourd'hui si bien que les statistiques minoraient le sous-emploi, notamment en France.

Il en est de même, actuellement, dans les pays en développement où le sous-emploi effectif de la main-cl' œuvre est supérieur au chômage officiel. 1.1.2.

Le chômage est l'expression de déséquilibres sur le(s) marchés du travail Il est possible de définir le chômage comme la différence entre la demande de travail (ou offre d'emplois), mesurée par le nombre d'emplois, et l'offre de travail (ou demande d'emplois), mesurée par la population active, mais cette définition suscite plusieurs questions. - Elle repose sur l'existence implicite d'un marché du travail où se confronteraient l'offre et la demande de travail.

Or, dans les PDEM, et pour certains PED, il n'y a pas un marché du travail mais plusieurs marchés et à l'intérieur de chaque marché des segments étanches. - Le développement des emplois atypiques par opposition aux emplois typiques (emplois stables, à temps complet, contrats de travail à durée indéterminée) rend les frontières entre actifs, inactifs et chômeurs de plus en plus floues.

Où classer les travailleurs clandestins, ceux qui, découragés, ne recherchent plus de travail, ceux qui travaillent, sans le souhaiter, à temps partiel, ceux qui suivent des formations professionnelles? - Les interactions entre l'offre et la demande de travail ne permettent pas de définir le chômage comme un «résidu», un solde entre ces deux composantes du marché du travail.

L'évolution de la population active n'est pas indépendante de l'activité économique : les jeunes peuvent avancer ou retarder leur entrée sur le marché du travail, les femmes décider de travailler ou de ne pas travailler selon l'état de la conjoncture.

En France, depuis les années quatre-vingt-dix, cet effet de «flexion» est estimé à 0.4. 1.1.3.

L'inflation peut se définir comme la hausse durable et cumulative du niveau général des prix Phénomène complexe en raison de ses multiples causes et de ses effets ambigus sur l'activité économique, l'inflation demeure mal définie.

À l'origine, le terme «inflation» qui vient du latin «inflatio», signifiant «enflure», désigne une augmentation excessive de la masse monétaire en circulation.

Il est aujourd'hui courant d'assimiler l'inflation à la perte du pouvoir d'achat de la monnaie et à la hausse durable du niveau général des prix.

Néanmoins, dans les économies planifiées, comme en Union soviétique dans les années soixante, les déséquilibres entre l'offre et la demande sur les marchés des biens et des services ne se traduisaient pas par des variations de prix mais par des pénuries ou par le gonflement des dépôts sur les livrets de Caisses d'épargne. Le rythme de croissance des prix peut être plus ou moins fort.

S'il n'excède pas 1 à 3% par an, l'inflation est qualifiée de «rampante», s'il dépasse 50% par mois, il s'agit d'hyper-inflation.

La désinflation se caractérise par une décélération de la hausse des prix. Dans les économies ouvertes, ce qui est significatif, c'est le différentiel d'inflation entre deux pays, c'est-à-dire la différence entre les taux d'inflation respectifs.

C'est notamment ce critère qui est retenu dans le traité de Maastricht. 1.1.4.

La «déflation» peut être monétaire, financière ou réelle La «déflation» se caractérise par une réduction de la masse monétaire en circulation et (ou) une contraction du crédit ce qui engendre une baisse du prix des actifs réels et financiers (baisse du cours des actions et des obligations en particulier).

Le terme «déflation» est aussi employé pour désigner une situation économique de contraction de la production, de forte récession, voire de dépression. 1.2.

Indicateurs 1.2.1.

Les limites des indicateurs du chômage En France, deux indicateurs permettent de mesurer le chômage : celui de !'INSEE qui renvoie à la définition du BIT et celui del' ANPE.

Selon le BIT, est chômeur toute personne sans travail rémunéré (n'ayant pas travaillé ne serait-ce qu'une heure dans la semaine qui précède l'enquête), disponible pour occuper un emploi (dans un délai inférieur à quinze jours) et effectuant activement une démarche de recherche d'emploi (par exemple en répondant à des petites annonces).

Le nombre de chômeurs, au sens du BIT, est connu, tous les ans, par une enquête, effectuée par l'INSEE.

Cette mesure du chômage permet d'effectuer des comparaisons internationales.

L' ANPE recense chaque mois les demandeurs d'emploi inscrits sur ses listes (DEFM). La périodicité mensuelle de cet indicateur assure un suivi conjoncturel du chômage. Ces deux indicateurs donnent des chiffres du chômage différents.

Ainsi, en mars 1996, le nombre de chômeurs au sens du BIT s'élevait à 3,098 millions, celui de l'ANPE à 4,156 millions.

La différence s'explique, d'une part, par les chômeurs au sens du BIT (0,309 million), non inscrits à l' ANPE, d'autre part par des chômeurs inscrits à l' ANPE mais non considérés comme chômeurs au sens du BIT soit parce qu'ils exercent un emploi à temps partiel ou par intérim (0,793 million), soit parce qu'ils ne cherchent pas de travail (0,439 million), soit parce qu'ils ne sont pas disponibles pour travailler (0,136 million). Ces deux indicateurs rendent mal compte des situations de sous-emploi. Un rapport, publié en 1997 par le Commissariat général du Plan, estime à 7 millions le nombre de personnes «touchées» par le chômage.

Il s'agit, en plus des chômeurs au sens du BIT, des travailleurs à temps partiel «subi», des emplois précaires, des préretraités, des demandeurs d'emploi en formation et des chômeurs découragés ou non en mesure de chercher un emploi. Pour mieux refléter la réalité du marché du travail, il faudrait disposer de plusieurs indicateurs tenant compte de la durée du chômage, de son caractère répétitif, de la poursuite ou non d'une activité partielle, du versement ou non d'une indemnité, du type d'emploi recherché et du type d'emploi trouvé. 1.2.2.

Il n'est pas possible de mesurer parfaitement l'évolution des prix Il est impossible de mesurer l'évolution des prix de tous les biens et services. La construction d'un indice de prix repose donc sur des choix: sélection des articles, des lieux où seront relevés les prix, des pondérations entre les articles.

En France, l'indice des prix utilisé par les Pouvoirs publics et qui sert de référence pour la politique monétaire, les critères de convergence de Maastricht, l'indexation du SMIC et des revenus sociaux ou les négociations salariales est l'indice des prix à la consommation (IPC).

Depuis 1993, l'INSEE calcule cet indice des prix (265 postes soit 90 % des dépenses de consommation marchande) à partir de la consommation de l'ensemble des ménages. Toutefois, c'est l'ancien indice, celui élaboré en 1970, qui est utilisé dans les procédures d'indexation. L'indice des prix a longtemps été accusé de sous-estimer l'inflation. Aujourd'hui, l'IPC est soupçonné de surestimer finflation.

Aux États-Unis, le rapport Boskin (1996) conclut à une surestimation de l'inflation américaine d'environ 1,1 % par an, soit un peu plus de 11 % sur dix ans.

Le rapport souligne les difficultés auxquelles sont confrontés les statisticiens pour mesurer correctement l'évolution des prix.

Un indice de prix doit intégrer les substitutions, au cours du temps, des produits chers par des produits moins chers, tenir compte de l'apparition des nouveaux circuits de distribution à bas prix, et traiter correctement l'effet-qualité. Si l'indice des prix surestime l'inflation, les revenus indexés sur cet indice bénéficient d'une augmentation du pouvoir d'achat, les revenus réels sont sous-estimés et la pauvreté surestimée.

Les conséquences sur l'analyse de la vie économique et sur la politique économique peuvent être considérables : sous-estimation de la croissance du PIB en volume, gonflement des dépenses publiques et du déficit budgétaire, politique monétaire plus restrictive que ce qu'elle devrait être. En France, les méthodes de calcul utilisées par l'INSEE permettent à l'IPC d'être beaucoup plus fiable qu'aux États-Unis (sauf pour le traitement de l'effet-qualité) sans toutefois échapper aux critiques de M.

Boskin.

Il convient cependant de poursuivre l'harmonisation du calcul des indices de prix dans les pays européens appartenant à l'UEM. 1.3.

Grandes tendances 1.3.1.

La montée du chômage de masse depuis les années quatre-vingt : un déséquilibre majeur essentiellement européen Au xrxe siècle, le chômage, mal connu, est endémique - 6 à 8 % de la population active environ -.

Il augmente en période de récession et tend à régresser au moment des reprises.

C'est avec la crise des années trente que le chômage devient, en raison de son ampleur et de sa durée, une préoccupation majeure des gouvernements: 10 millions de chômeurs en 1929 en Amérique du Nord et en Europe occidentale, plus de 30 millions en 1932 dont 15 aux États-Unis, plus de 6 en Allemagne et 3 en Grande-Bretagne. Des années cinquante aux années soixante-dix, le nombre de chômeurs dans les pays de l'OCDE oscille entre 8 et 10 millions.

Il s'agit d'un chômage frictionnel et d'un chômage conjoncturel.

Le taux de chômage aux États-Unis est plus élevé (4 à 6% en moyenne) qu'en Europe (3%). Une nette rupture apparaît avec les deux chocs pétroliers: le nombre de chômeurs dans les pays de l'OCDE triple et atteint 30 millions en 1982, 35 millions en 1994.

Dans les pays de l'Europe continentale, le chômage est devenu, en l'espace d'une vingtaine d'années, un phénomène de masse, persistant et structurel, qui diminue peu en période de reprise. Même si une légère baisse est perceptible en 1998 et si les statistiques américaine et japonaise tendent à sous-estimer le nombre de chômeurs, le chômage touche principalement les pays européens.

Les causes du chômage européen sont multiples et font l'objet de controverses entre les différentes écoles : croissance européenne plus faible que la croissance américaine, marché du travail plus rigide, contenu de la croissance en emplois moins important, coûts salariaux excessifs, concurrence des pays à bas salaires sur les emplois peu qualifiés, durée excessive du travail. Mais, ce n'est pas uniquement le chômage qui progresse, c'est aussi sa durée.

En France, le chômage de longue durée, supérieur à un an, augmente trois fois plus vite depuis les années soixante-dix que le chômage total et touche plus d'un tiers des chômeurs en mars 1997.

Cette situation se révèle très différente de celle des États-Unis où la durée moyenne du chômage est beaucoup plus courte.

Cette progression est aussi une des explications de la résistance du chômage à la baisse.

L'allongement de la durée du chômage détériore le capital humain car l'inactivité entraîne une baisse de la productivité du travailleur par risque de désocialisation, perte du savoir-faire et impossibilité de s'adapter aux nouvelles techniques.

S'enclenche alors un phénomène d'hystérèse classique: la cause du chômage peut disparaître sans que l'effet de cette cause ne se résorbe.

Le niveau de productivité devient progressivement insuffisant pour compenser le coût de l'embauche. Phénomène de masse, le chômage est aussi inégalitaire.

En France, le risque d'être au chômage est plus élevé pour les femmes, les jeunes, les personnes sans diplôme, les employés, les ouvriers et les étrangers n'appartenant pas à l'Union européenne. 1.3.2.

Selon une expression de J.

Bouvier, l'inflation est «une invention du :xxe siècle» Quatre périodes peuvent être distinguées depuis le XIXe siècle.

· - Au xrxe siècle, les prix sont stables à long terme mais fluctuent à court et moyen terme.

En France, à la veille de la Première Guerre mondiale, le niveau général des prix n'est guèrè plus élevé qu'au début du siècle. L'entre-deux-guerres se caractérise par une alternance de phases de forte inflation (et même d'hyper-inflation comme en Allemagne dans les années vingt) et de déflation (baisse des prix de 18 % aux États-Unis entre 1929 et 1932, de 21 % en Allemagne) mais sur l'ensemble de la période; surtout en tenant compte de la Seconde Guerre mondiale, c'est l'inflation qui l'emporte. - De 1945 à 1974, une inflation rampante accompagne la croissance.

Elle est plus ou moins forte selon les pays.

De 1960 à 1970, les États-Unis et la RFA connaissent des taux d'inflation inférieurs à ceux de la France, du Royaume-Uni et de l'Italie.

C'est au Japon que la hausse des prix est la plus forte. Les chocs pétroliers provoquent,· à partir de 1974, une poussée inflationniste explicable tant par l'augmentation des prix du pétrole (inflation par les coûts) que par les politiques de relance (inflation par la demande). À partir de 1983, la désinflation est rapide sous l'effet des politiques monétaires restrictives mises en œuvre, du ralentissement de la croissance, de la montée du chômage qui limite les hausses de salaires, de la chute du prix du pétrole, des politiques de déréglementation.

C'est désor.

mais la déflation qui est à craindre. L'expérience historique depuis le x1xe siècle permet de mettre en évidence les multiples facettes de l'inflation qui apparaît tout à la fois comme la conséquence de profonds déséqullibres économiques et sociaux (entre-deuxguerres en Allerp.agne, deuxième moitié des années soixante-dix dans les pays avancés, Amérique latine dans les années quatre-vingt, Russie et pays de l'Est dans les années quatre-vingt-dix), un instrument de politique économique favorable à la croissance (cas de la France dans les années soixante), ou un mal qu'il faut impérativement combattre.

Si l'inflation semble aujourd'hui maîtrisée aux États-Unis et dans les pays de l'Union européenne, la crainte de l'inflation reste une préoccupation toujours présente dans les discours des hommes politiques. 1.4.

Théories mobilisables .

1.4.1.

Les causes du chômage : rigidités du marché du travail ou insuffisances de la croissance? Jusqu'à la crise des années soixante-dix, trois approches thé0riques s' affrontent pour expliquer le chômage. Pour les néo-classiques, l'emploi se fixe sur le marché du travail sur lequel se confrontent l'offre de travail et la demande de travail.

L'offre de travail est une fonction croissante du salaire réel car les ménages préfèrent travailler plus quand leur salaire réel augmente : l'effet-substitution l'emporte sur l'effet-revenu.

La demande de travail est une fonction décroissante du salaire réel.

Les entreprises, qui souhaitent maximiser leur profit, déterminent le volume de l'emploi de telle sorte que le salaire réel soit égal à la productivité marginale en volume..... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓