Colonie On entend par colonie une réunion de personnes s'expatriant pour aller peupler un autre pays. Le mot désigne également,...
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Colonie
On entend par colonie une réunion de personnes s'expatriant pour aller peupler un autre pays.
Le mot désigne
également, plus fréquemment, l'établissement ainsi fondé
par une nation en pays étranger et demeurant attaché à la
métropole par des liens étroits.
Des différentes cités grecques, puis de Rome, partirent
des expéditions qui fondèrent ailleurs d'autres cités.
Toutefois les liens de celles-ci avec l'Etat d'origine furent
souvent plus lâches - et plus subtils - que ne l'ont été
ceux des colonies d'Afrique, qui constituent la référence
habituelle dans ce domaine, avec leurs métropoles aux
X/Xe et XXe siècles.
On notera qu'au Bas-Empire romain, les colons pouvaient être aussi des cultivateurs qui formèrent, dans le
cadre du colonat, une classe sociale déshéritée.
Des liens religieux
Cicéron comparait le littoral de la Méditerranée à
une frange de terre grecque appuyée sur les terres des
barbares : les côtes d'Italie, de Turquie, d'Afrique et
d'Asie virent en effet la fondation et le développement
de nombreuses cités grecques, qui souveflt essaimèrent
à leur tour.
Ainsi Milet, sur la côte d'Asie Mineure
(l'emplacement en est aujourd'hui sur la côte turque,
près de Samos), avait peuplé environ quatre-vingts villes, toutes florissantes.
Et l'on appelait significativement Grande-Grèce le Sud de l'Italie et la Sicile, où
s'installèrent de nombreuses colonies grecques, très
prospères.
Pourquoi des Grecs allaient-ils ainsi fonder ailleurs
une autre cité? II y avait, sans doute, les raisons habituelles à toute émigration : un intérêt commercial (les
nouvelles cités, en bord de mer, deviendraient clients
et fournisseurs), un avantage politique (trouver un débouché à une partie de la population et se débarrasser
à l'occasion d'éléments jugés indésirables) ...
Mais il y
eut aussi, surtout, des raisons religieuses.
Le droit de fonder une ville supposait en effet que les
responsables de l'expédition possédassent le feu sacré
de son foyer, pris àu foyer de la métropole d'où ils
étaient partis, et qu'un personnage habilité à pratiquer
les rites de la fondation participât au voyage.
Les émigrants emportaient donc le feu sacré et emmenaient
avec eux un fondateur, appartenant aux familles saintes
de leur cité d'origine.
Il allumait le foyer de la nouvelle
cité suivant les rites pratiqués jadis pour la métropole.
Les liens unissant les colonies à leur métropole,
considérée comme cité-mère, furent ainsi d'abord religieux : le même culte était pratiqué dans l'une et dans
l'autre et des envoyés de la cité-mère venaient parfois
veiller à sa stricte observance.
Ces liens religieux furent
prépondérants jusqu'au ye siècle avant J.-C., même si
la colonie devenait par ailleurs un Etat indépendant de
l'Etat colonisateur.
Des liens politiques
Platon constate que lorsque les colons grecs sont
originaires de la même cité, il est difficile «,.
de leur
imposer une forme de gouvernement autre que celle qui
était en vigueur dans leur pays.
Lors, au contraire, que
la colonie est formée d'une multitude confuse, rassemblée de divers côtés, il est plus aisé au législateur de faire
accepter une nouvelle constitution et de nouvelles lois».
De fait, dans le premier cas, on vit reproduire les
gouvernements monarchiques ou oligarchiques que les
émigrants avaient connus chez eux (avec une tendance
à évoluer assez vite vers la démocratie en raison des
éléments contestataires qui avaient été souvent
contraints de participer à l'expédition).
Lorsque les
colons étaient d'origine diverse, le pouvoir fut en général exercé par les plus riches.
Si les colonies étaient autonomes et s'administraient
elles-mêmes selon leurs lois, il arrivait rarement que
des actes écrits règlent leurs relations avec l'ancienne
métropole.
Les habitants de celle-ci avaient parfois le
ILLYRIE
MACEDOINE
OME
SARDAIGNE------
- - - Limite de la domination romaine au
La grande colonisation grecque ~
me siècle.
CAUCASE
droit de cité (voir à Cité) dans la colonie et réciproquement, ou une assistance militaire mutuelle pouvait être
décidée entre les deux Etats.
Mais il n'y avait point de
règle.
Enfin, les citoyens d'une ville établis à l'étranger
avaient pour protecteur le proxène, un citoyen de la
ville d'accueil dont la fonction était comparable à celle
qu'exercent aujourd'hui les consuls.
Mention spéciale doit être faite des clérouquies ou
clérouchies, colonies athéniennes dont les citoyens demeuraient citoyens d'Athènes: ces colonies, soumises....
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