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Comment les philosophes du XVIIIe siècle, notamment Montesquieu et Voltaire utilisent-ils l’arme de l’ironie ? Analyse du sujet et problématisation...

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« Comment les philosophes du XVIIIe siècle, notamment Montesquieu et Voltaire utilisent-ils l’arme de l’ironie ? Analyse du sujet et problématisation : Ce sujet porte sur l’utilisation de l’ironie chez les philosophes des lumières.

L’ironie est envisagé ici comme une « arme », c’est-à-dire, comme un moyen agressif d’attaque ou de défense : l’ironie est donc présentée comme un élément du discours polémique. L’ironie se définit généralement comme une une forme d’expression qui consiste à dire l’inverse de ce que l’on pense, tout en s'efforçant de laisser entendre la distance qui existe entre ce que l’on dit et ce que l’on pense réellement.

En littérature, elle est souvent utilisée dans l’objectif de dénoncer, de critiquer quelque chose ou quelqu’un. L’adverbe interrogatif « comment » pose la question des différents moyens et procédés de l’ironie , mais interroge aussi sur la façon dont l’ironie est utilisée chez les philosophes des lumières. Problématique : Quels sont les moyens, et les finalités de l’ironie des philosophes des lumières ? I) Les procédés de l’ironie chez les philosophes des lumières 1) Les procédés ponctuels : figures de style L’ironie, chez les philosophes des Lumières, se manifeste à travers diverses figures de style ponctuelles et facilement repérables, telles l’antiphrase, la litote, l’emphase, l’hyperbole et la prétérition, procédés qui créent un décalage entre l’idée explicitement énoncées, et l’idée implicitement suggérée par l’auteur. Ex : - - Le recours massif à l’hyperbole chez Voltaire véhicule souvent une profonde ironie : cf.

description du pays d’Eldorado dans Candide avec une accumulation d’hyperboles témoignant de l’aspect utopique d’un tel lieu : « portail [...]de deux cent vingt pieds de haut et de cent de large » ; « deux files chacune de mille musiciens », « édifices publics élevés jusqu'aux nues ». L’utilisation récurrente de l’antiphrase dans le chapitre de L’Esprit des lois de Montesquieu intitulé « Contre l’esclavage » : 2) Un jeu avec l’énonciation et la focalisation L’ironie, chez les philosophes des lumières, passe aussi souvent par un jeu avec l’énonciation et la focalisation.

L’ironie suppose une situation d’énonciation souvent complexe, le narrateur se détachant parfois de l’auteur : le lecteur doit donc percevoir ce eu énonciatif pour déceler l’ironie et décrypter le message de l’auteur.

Par ailleurs, on observe aussi un jeu fréquent avec la focalisation : dans certaines œuvres, presque tout ce qui est raconté doit être appréhendé selon un double point de vue. Ex du double point de vue dans Candide : On observe, dans ce conte philosophique de Voltaire, la surimpression de deux focalisations : une focalisation interne, celle de Candide, qui voit le monde à travers le filtre de l’optimisme de Pangloss ; et, une focalisation zéro correspondant au point de vue d’un narrateur lucide. Ex de la double énonciation dans les Lettres Persanes de Montesquieu : on observe un premier niveau énonciatif à travers l’échange épistolaire entre les persans, mais à cette première énonciation vient se greffer une deuxième énonciation dans laquelle Montesquieu est le locuteur et le lecteur son destinataire.à cette double énonciation crée un décalage ironique 3) Une causalité absurde L’ironie, au siècle des Lumières, passe souvent par la mise en relief d’une causalité aberrante afin de faire éclater l’absurdité d’un propos ou d’une situation.

L’ironie vise ainsi à dévoiler une absence de sens et invalide le discours ennemi. Montesquieu utilise la causalité absurde dans l’argumentation qu’il prête aux partisans de l’esclavage dans « De l’esclavage des nègres », chapitre de l’Esprit des lois : chaque argument esclavagiste se détruit de soi-même car il est en contradiction logique avec la thèse, ou en contradiction interne.

Ex : l’argument « ils sont noirs / donc il est impossible de les plaindre » met en relation l’aspect physique et la pitié que les Noirs pourraient inspirer et témoignent d’une profonde incohérence logique. Autre ex : Voltaire, « De l’horrible danger de la lecture.... »

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