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Commentaire composé 5 10 15 20 25 30 ·157 Depuis quatre mille ans que, courbé sous la haine, Perçant sa...

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« Commentaire composé 5 10 15 20 25 30 ·157 Depuis quatre mille ans que, courbé sous la haine, Perçant sa tombe avec les débris de sa chaîne; Fouillant le bas, creusant le haut, Il cherche à s'évader à travers la.

nature, L'esprit forçat n'a pas encor fait d'ouverture A la voùte du ciel cachot. Oui, le penseur- en vain, dans ses essors funèbres, Heurte son âme d'ombre au plafond des ténèbres; Il tombe, il meurt; son temps est court; Et nous n'entendons rien, dans la nuit qu'il nous lègue, Que ce que dit tout bas la création bègue A ,l'oreille du tombeau sourd. Nous sommes les passants, les foules et les races. Nous sentons, frissonnants, des si;mftles sur nos faces. Nous sommes le gouffre agité; Nous sommes ce que l'air chasse au vent de son aile; Nous sommes les flocons de la neige éternelle Dans l'éternelle obscurité. Pour qui luis-tu, Vénus 0> ? Où roules-tu, Saturne 0> ? Ils vont.

Rien ne répond dans I'éther taciturne; L'homme grelotte, seul et nu. L'étendue aux flots noirs déborde, d'horreur pleine; L'énigme a peur du mot; l'infinJ semble à peine Pouvoir contenir l'inconnu. Toujours la nuit! jamais l'azur! jamais l'aurore! Nous marchons.

Nous n'avons point fait un pas encore! Nous rêvons ce qu'Adam rêva; La création flotte et fuit, des vents battue; Nous distinguons dans l'ombre une immense statue, Et nous le disons : Jéhovah ! « Marine-Terraçe », nuit du 30 mars 1854. Victor Hugo,.Les Contemplations, Livre VI; XVI Horror, IV (5 dernières strophes) (1) Vénus, Saturne: deux des sept planètes.

Vénus est appelée parfois« l'étoile-du berger»; Saturne passe pour une planète froide et malfaisante. (2) Ether: les espaces célestes, demeure des dieux antiques. (3) Adam: nom du premier homme dans l'Ancien Testament. (4) Jéhovah: Dieu, dans l'Ancien Testament. Vousferez de ce texte un commentaire composé. ..

·. Vous pourrez, par exemple, vous ·demander quels moyens poétiques (originalité dè .la compositiop, images, etc.) tendent sensible l'angoisse du penseur devant l'énigme de la condition humaine... ·1ecture Bien que considéré comme difficile,- et trop souvent laissé de côté_:_, le commentaire pouqait cependanfêtre le devoir le plus aisé, car tout est apporté par le texte, à condition que ce dern,ier soit bien· lu. Il faut donc d'abord le lire plusieurs fois. Mais pour éviter un commentaire par trop subjectif, ce.

qui est toujours un peu dangereux (il ne suffit pas de dégager ce que l'on aime ou non), ·il faut appuyer son analyse sur des «pourquoi?>> et des «coip.ment?»_ solides, et, tout en s'imprégnant du texte, il sera bon de procéder très vite à une mobilisation des procédés d'écriture de l'artiste.· Donc:· . ·. Mobiliser les remarques techniques avant d'.élaborer le,· développement du commentaire... • en se rappelant qu'elles seront placées au fur et à mesure de l'analyse et ne devront en aucun C8II constituer un thème à part. Ne jamais séparer l'étude du fond de celle de la forme. • Les.

remarques techniques porteront sur: a) Le vocabulaire: «Sombre pëuplè, les mots vont ët viennent eri nous» (V.

Hugo). . · · _:_ Ici termes de couleur: sombre... > ; - dans la juxtaposition de deux substantifs (image double con,.

«nous sommes ce que l'air chasse.», «nous marchons», • car il est lui-même forces qui « vont>>, sans rien regarder, Iii enten.dre, totalement étrangères aux humains. • Il se dégage donc une impression de /orce aveugle et sourde (images 2e strophe), d'immensité (rythmes, 4e strophe), d'incommunicabilité (d'un bout à l'autre du texte mais surtout la fin de la 2e strophe et de la 4e strophe qui sont en lien direct l'une avec l'autre), sans le moindre sens d'une quelconque bienveillance (3 e strophe et les trois.

derniers vers de.

la se strophe en lien très fort également). • Le tout est présenté en symboles: «nuit, souffles, flots» jusqu'au symbole final (cf.

Vigny ou Leconte de Lisle) .où toutes ces valeurs hors et au-dessus de l'humain se concentrent au milieu de «l'ombre», à la f ois froideur («statue») et ancien.neté (un· Dieu toujours identique depuis l'Ancien Testament: donc rien n'a changé?) - Symbole bien hugolien, emprunté à la Bible (cf.

«Aùx Feuillantines» gui rappelle sa découverte enchantée du gros livre noir); que ce · «Jéhovah» se dressant implacable face à l'homme. [Glisser au cours du développement toutes les remarques techniques données ci-dessus.] Il.

L'humanité .

• Efforts de l'homme et du penseur, qui.représente ici toute· · · . âme humaine..., mais vains. • Pourtant Hugo.

est souvent optimiste, pensant que.... »

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