Commentaire composé d’un extrait du Rouge et le Noir de Stendhal Introduction : Cet extrait prend place dans la première...
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Commentaire composé d’un extrait du Rouge et le Noir de Stendhal
Introduction :
Cet extrait prend place dans la première partie du Rouge et le Noir, roman de
Stendhal publié en 1830 qui raconte l’ascension sociale d’un jeune séminariste, Julien
Sorel, sous la Restauration.
L'extrait proposé rapporte les sentiments intimes de Julien
dans un moment de solitude avec soi-même privilégié.
Projet de lecture : En quoi cet extrait témoigne-t-il de l’ambition
démesurée et dangereuse de Julien ?
I)
Une ascension physique figurant l’ascension sociale rêvée du
protagoniste
1)
La difficulté et la pénibilité de l’ascension
L’ascension des « grandes roches » se présente comme un défi physique que Julien se
lance, témoignant ainsi de sa volonté d’élévation : « Julien prenait haleine un instant à
l'ombre de ces grandes roches, et puis se remettait à monter » : la première phrase de
notre extrait évoque cette pénibilité de la montée jusqu’au grand rocher.
Cette ascension
est difficile à l’image de l’ascension sociale que poursuit Julie dans tout le roman.
Il doit
faire preuve d’attention pour suivre le bon chemin comme le révèle la mention de
l’« étroit sentier à peine marqué » qu’il emprunte pour atteindre le rocher, point
culminant de son ascension.
Cet « étroit sentier à peine marqué » figure aussi
métaphoriquement toute l’entreprise de dissimulation de ses ambitions par Julien.
2)
L’élévation physique : image d’une domination sociale
L’accès au « roc immense », point culminant de l’ascension se présente comme
une manifestation physique proleptique du désir d’ascension sociale de Julien.
Le héros
lui-même a conscience de la similitude entre sa position physique et son désir
ambitieux : « Cette position physique le fit sourire, elle lui peignait la position qu'il brûlait
d'atteindre au moral ».
Son sourire témoigne ici d’un sentiment de satisfaction et de
confiance en soi.
Cette élévation physique figure pour le héros sa future domination
sociale.
Stendhal évoque précisément sa position de surplomb par rapport à la campagne
qui s’étend en contrebas : «Les cigales chantaient dans le champ au-dessous du rocher,
quand elles se taisaient tout était silence autour de lui.
Il voyait à ses pieds vingt lieues
de pays.
»
à étudier ici la hiérarchie établie entre Julien et le reste du monde (« au
dessous » ; « à ses pieds ») ; Julien fait ici l’expérience d’une souveraineté totale à
laquelle il aspire.
: « tout était silence autour de lui » à ce silence peut être interprété
comme un silence de soumission des éléments naturels à sa domination (cette
soumission de la nature à l’homme est le rêve, irréalisable des romantiques, souffrant de
leur petitesse face à l’immensité des éléments naturels)
3)
Un chemin vers la solitude
Cette ascension de la montagne se présente aussi comme un chemin vers une
solitude à laquelle aspire Julien : « il se trouva debout sur un roc immense et bien sûr
d'être séparé de tous les hommes ».
En ce lieu, notre héros est enfin seul et peut ainsi se
libérer de son attitude hypocrite en société pour laisser aller ses sentiments et
aspirations véritables.
Cette solitude, ces retrouvailles avec lui-même lui inspire une joie
et un sentiment profond de bien-être : « L'air pur de ces montagnes élevées
communiqua la sérénité et même la joie à son âme » ?.
Julien illustre ici la retraite du
héros romantique loin des hommes et du monde auprès desquels il demeure un éternel
incompris.
Cette retraite de Julien dans les montagnes est liée à un désir d’isolement,
comme en témoigne son envie face à la situation de l’épervier qu’il voit tourner autour de
lui dans le ciel : « il enviait cet isolement.
»
II)
Des souvenirs violents
Julien, malgré son élévation et sa retraite physique et psychologique demeure agité
par le souvenir de ses récents conflits avec M.
de Rénal.
1)
Une haine violente
Malgré la « sérénité » que lui procure l’air des montagnes, et l’impression
première d’un détachement, d’un lacher-prise vis à vis du quotidien, Julien reste
tourmenté par sa haine à l’encontre de M.
de Rénal, son patron et le maire de Verrière.
Il
se présente là encore comme une figure emblématique du héros romantique, tiraillé
entre sa haine et sa rancœur envers les hommes et sa volonté de dépasser ces
sentiments violents.
Julien ressent des sentiments violent de rejet vis à....
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