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Commentaire de l’élégie de Ronsard : « Contre les bucherons de la forest de Gastine » Introduction : Le texte...

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« Commentaire de l’élégie de Ronsard : « Contre les bucherons de la forest de Gastine » Introduction : Le texte à commenter est extrait de l’élégie de Ronsard intitulée « Contre les bucherons de la forest de Gastine ».

Dans ce poème, Ronsard évoque la destruction de la forêt de Gastine, à côté de laquelle il vit, oscillant entre accusation et mélancolie. Projet de lecture : Comment l’écriture poétique dans ces deux strophes permet le développement d’une argumentation efficace et le passage de la défense de la forêt de Gâtine à un plaidoyer en faveur du respect des forêts ? I) La révolte du poète contre la destruction de la forêt 1) Une accusation des destructeurs Le poète s’en prend aux destructeurs de la forêt en accusant la personne du bûcheron.

Il s’adresse à lui directement, en le tutoyant, le tutoiement associé à l’emploi de l’impératif semblant d’emblée poser le peu de respect du poète envers le bûcheron : « Escoute, Bucheron (arreste un peu le bras) ».

Ronsard construit une scène fictive dans laquelle il serait face au bûcheron : il renforce ainsi le dynamisme et la dimension visuelle et vivante de son plaidoyer et donne ainsi davantage de poids à son accusation.

Face à ce destructeur de la forêt qu’est le bûcheron, Ronsard semble employer deux démarches différentes : il pose une première question qui se présente comme un espoir de faire prendre conscience au bûcheron la gravité de son geste : "ne vois-tu pas".

Mais déjà cette question peut se lire comme un reproche, à travers la formulation interro-négative. La seconde question est plus explicitement une accusation : Combien de feux, de fers, de morts, et de destresses Merites-tu, meschant, pour tuer des Déesses ? Le bûcheron est bien présenté comme un criminel méritant un châtiment pour ses fautes. 2) L’énumération des pertes qu’occasionne cette destruction(un constat factuel) Ronsard énumère les pertes occasionnées par la destruction de la forêt.

Il évoque ces pertes sur un mode anaphorique à travers la répétition des formules négatives « Plus..

ne » dans la deuxième strophe de notre extrait, et la répétition de la négation « ni…ni » également au dernier vers de la strophe.

La destruction de la forêt implique la destruction de toute la vie et du monde forestier : Ronsard amplifie les pertes pouvant être occasionnées par cette destruction.

La mort de la forêt va entraîner selon lui celle des animaux ( cerfs et Chevreuils sont mentionnés), de l’ombre agréable et la disparition du Pasteur. C’est tout un monde de tranquillité et de plaisir que l’on détruit en détruisant la forêt. 3) Une dramatisation du destin funeste de la forêt Ronsard dans ce poème tend à dramatiser la destruction de la forêt afin de persuader des fondements de sa révolte.

Cette dramatisation passe d’abord par la description des conséquences quasi universelle de la destruction de cette forêt de Gâtine : la forêt est considérée comme un lieu-refuge qui abritait diverses entités, dont la disparition est tour à tour mise en scène.

Vont disparaître les animaux, l’humain, mais disparaîtront aussi les dieux.

La perte de la forêt entraînera la perte du monde entier : « Tout deviendra muet », l’emploi du pronom indéfini « tout » désignant cette perte universelle.

Par ailleurs, Ronsard dramatise sa révolte en présentant la forêt comme un être à part entière à travers l’usage constant de la personnification : le poète tutoie la forêt à qui il s’adresse, la considérant comme une hôtesse bienveillante.

A la fin de notre extrait considérant le « maintenant », le présent funeste pour la forêt, cette dernière continue d’être personnifiée, étant présentée comme un être sensible, ressentant toutes les souffrances qu’on lui inflige : « tu sentiras le soc, le coutre et la charrue ».

En outre, l’isotopie du crime et de la justice, très présente dans notre extrait contribue à la dramatisation de la révolte poétique (et aussi politique !) de Ronsard : « sang…Sacrilege meurdrier…tuer des Déesses …méchant » II) La sacralisation de la forêt Parallèlement à cette révolte contre la destruction de la forêt de Gâtine, Ronsard présente la Forêt.... »

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