Commentaire du poème d’Emile Verhaeren, « Les Horloges » Introduction « Les horloges « est un poème d’Emile Verhaeren écrit...
Extrait du document
«
Commentaire du poème d’Emile Verhaeren,
« Les Horloges »
Introduction
« Les horloges « est un poème d’Emile Verhaeren écrit en 1891 et extrait du recueil
intitulé Les bords de la route.
Ce poème de cinq strophes (quatre quatrains et un sizain)
aux vers irréguliers évoque la fuite du temps à travers le thème de l’horloge.
Projet de lecture : Comment ce poème exprime-t-il l’angoisse de la fuite du
temps ?
I)
La description des horloges
Ce poème se présente comme une description, un portrait méthodique des horloges.
1)
La personnification de l’horloge
On peut dire que ce poème se présente comme un véritable portrait des horloges
puisqu’il est fondé sur une personnification.
Les derniers vers des trois premiers quatrains
détaillent le « physique » des horloges : « leurs pas…leurs yeux…leur voix ».
Le poète
opère une gradation dans sa description des horloges, commençant par leurs aspects
superficiels ( les pas) pour atteindre leurs traits les plus caractéristiques (la voix) et
finalement parvenir à leur « moi » profond à travers l’évocation de « leur effroi ».
Les
horloges sont envisagées comme de véritables êtres humains, notamment à travers leur
comparaison personnifiante avec de « vieilles servantes » :
Les horloges
Volontaires et vigilantes,
Pareilles aux vieilles servantes
Boitant de leurs sabots ou glissant
Verhaeren dote les horloges d’un véritable esprit, d’une volonté et d’un état d’âme.
2)
Une description dynamique et sensitive
Ce poème offre une description des horloges que l’on peut qualifier de sensitive, le
poète jouant sur les allitérations et les assonances.
Ainsi une allitération en –b et –q dans
le premier quatrain figure les petits pas maladroits des aiguilles des horloges : « Béquilles
et bâtons qui se cognent, là-bas; ».
De même, dans le troisième quatrain, des allitérations
en –b, -t, -p et –d ( consonnes labiales et dentales) est mimétique du bruit balbutiant des
aiguilles, balbutiement suggéré par le terme « babil » :
Sons morts, notes de plomb, marteaux et limes
Boutique en bois de mots sournois,
Et le babil des secondes minimes,
3)
Horloge : métonymie du temps
Les horloges se présentent comme une métonymie du temps dans ce poème.
Elles
figurent le temps passé dont elles sont les reliques :
Émaux naifs derrière un verre, emblèmes
Et fleurs d'antan, chiffres maigres et vieux;
à étudier ici la références aux « émaux […] derrière un verre » figurant la dimension
éternelle des horloges qui perdurent dans le temps.
Les horloges apparaissent comme des
objets précieux reflétant de façon authentique les époques passées.
Cependant les horloges sont aussi le symbole de la fuite du temps qu’elles figurent par le
mouvement de leurs aiguilles « montant et dévalant les escaliers des heures ».
cette fuite
du temps est présentée comme un déchéance, les horloges devenant ainsi les symboles
de la mort.
Les « emblèmes » du temps passé qu’elles constituent sont « blêmes » comme
la mort, comme le suggère la rime (v5 et v7).
La quatrième strophe consacré à l’ « effroi »
des horloges est construites sur une comparaison de ces dernières à un cercueil :
Gaines de chêne et bornes d'ombre,
Cercueils scellés dans le mur froid,
à les « gaines de chênes » évoquent ici l’armature des horloges figurant une forme de
cercueil.
à l’adjectif « froid » fait référence à la froideur du tombeau et de la mort
Finalement, Verhaeren présente les horloges comme de « vieux os du temps que grignote
le nombre », la métaphore « vieux os » révélant les horloges comme les....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓