Commentaire d’un extrait de la scène IV de l’acte I de La Double Inconstance de Marivaux. Introduction : La Double...
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Commentaire d’un extrait de la scène IV de l’acte I de La Double
Inconstance de Marivaux.
Introduction :
La Double Inconstance, écrite par Pierre Carlais de Chamblain de Marivaux au XVIIIe
siècle, en 1723, est une comédie inspirée de la Commedia dell'arte.
Marivaux y évoque
l'évolution des sentiments humains et leur complexité.
Dans l'acte I scène 4, deux personnages dialoguent : Trivelin est un officier chargé
de persuader Arlequin de laisser la femme qu'il aime épouser le prince contre de l'argent.
Projet de lecture : Derrière l’humour se cache, dans cet extrait, une étude
de moeurs acide.
I)
Un débat argumenté
1)
Faiblesse argumentative de Trivelin
Trivelin est envoyé par le Prince pour convaincre Arlequin de lui abandonner Silvia :
il doit donc argumenter afin de prendre l’avantage sur Arlequin.
Or, Trivelin apparaît
comme le perdant du débat argumentatif, manquant à son but.
à les propos de Trivelin sont davantage de l’ordre de la persuasion, ce dont Arlequin
n’est pas dupe.( « je commence à m'ennuyer de tous vos contes »)
- Etudier les références à la richesse qui constituent l’essentiel de l’argumentation
de Trivelin.
(ex : « mais ne seriez-vous pas sensible au plaisir d'avoir un bon équipage, un
bon carrosse, sans parler de l'agrément d'être meublé superbement ? »)
- Etudier l’argument de l’autorité du plus grand nombre : « Mais rien ne vous
touche, vous êtes bien étrange ! Cependant tout le monde est charmé d'avoir de grands
appartements, nombre de domestiques »
- Usage de jurons pour combler ses lacunes argumentatives : « Parbleu »,
« tétubleu »
2)
Avantage du débat à Arlequin
Arlequin, non dupe des manigances de Trivelin prend rapidement l’avantage du
débat réduisant son adversaire au silence.
- Etudier d’abord la plus grande présence d’Arlequin dans ce passage ( cf.
étude
quantitative des répliques) + montrer qu’Arlequin défend une thèse présentée au début
de l’extrait : « On n'a que faire de toutes ces babioles-là, quand on se porte bien, qu'on a
bon appétit et de quoi vivre » : il faut se contenter du minimum pour être heureux, les
richesses matérielles n’augmentent en rien le bonheur.
- Etudier la technique argumentative d’Arlequin pour réduire son interlocuteur au
silence :il fonde ses répliques sur celles de Trivelin, montrant ainsi leur absurdité :
Ex : « TRIVELIN.
— Vous ignorez le prix de ce que vous refusez.
ARLEQUIN, d'un
air négligent.
— C'est à cause de cela que je n'y perds rien »
- Arlequin fait appel au bon sens de Trivelin et c’est en cela que son argumentation
est plus puissante : « Vous êtes un grand nigaud, mon ami, de faire entrer Silvia en
comparaison avec des meubles, un carrosse et des chevaux qui le traînent; dites-moi, faiton autre chose dans sa maison que s'asseoir, prendre ses repas et se coucher ? Eh bien,
avec un bon lit, une bonne table, une douzaine de chaises de paille, ne suis-je pas bien
meublé ? »
II)
Une scène comique
1)
Un comique de situation et de gestes
Le comique tient d’abord à la situation un peu absurde qui amène à cette
conversation entre Trivelin et Arlequin : un désir du Prince de ravir à Arlequin sa fiancée
et de le dédommager financièrement et matériellement pour les dommages causés !
Dans cet extrait, les gestes des personnages font naître un comique quasi farcesque
( cf.
les noms de ces deux personnages qui les renvoient à l’univers de la Commedia
dell'arte) :
Eh bien (en montrant ses jambes), je ne verserai point.
Ne voilà-t-il pas un équipage que ma mère m'a donné ?....
»
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