Commentaire d’un extrait de Ruy Blas de V. Hugo Impossible d'afficher l'image liée. Le fichier a peut-être été déplacé, renommé...
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Commentaire d’un extrait de Ruy Blas de V.
Hugo
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Introduction :
Ruy Blas est un drame romantique publié par Victor Hugo
en 1838.
L’extrait proposé se situe à la scène 2 du deuxième acte
qui se présente comme une parenthèse amoureuse dans l’intrigue
socio-politique de la pièce.
Cet extrait est constitué en grande
partie du monologue de la reine.
La reine d'Espagne, dont le mari
passe de longues journées à la chasse, est seule, inquiète de la
haine que lui porte Don Salluste, un noble qu'elle a écarté de la
Cour, et émue par les billets que lui dépose chaque soir un
inconnu, Ruy Blas.
Projet de lecture : En quoi cette scène est-elle
emblématique du drame romantique ?
I)
Un monologue lyrique
1)
Un épanchement des sentiments de la reine
Le long monologue a pour fonction première de permettre un épanchement lyrique de la
reine qui confie ses sentiments et ses réactions face à ce prétendant inconnu, auteur de
la lettre.
Elle s’adresse dans ce monologue à cet inconnu qui a conquis son cœur pas sa
lettre : cette adresse prend un ton élégiaque avec l’emploi du vocatif : « Qui que tu sois,
ô jeune homme inconnu ».
A travers cette prosopopée, la reine idéalise cet amour et
projette ses sentiments dans un avenir qui tient plutôt du rêve comme en témoigne la
didascalie « retombant dans sa rêverie ».Le champ lexical de l’amour et, plus
généralement, des sentiments vient renforcer le caractère lyrique de ce
monologue : « aime…mon cœur…sois aimé…me brûle…qui me hait… qui
m’aime…secourez-moi… » : on note dans ce champ lexical l’expression de sentiments
divers, de l’amour à la haine en passant par le désespoir.
La gestuelle évoquée dans les
didascalies présente une gestuelle typiquement amoureuse : le corps même de la reine
révèle ses sentiments (cf.
notamment l’action répétée de mettre la lettre de l’amant sur
sa poitrine) à observez aussi la présence de séries d’exclamations et de phrases hachées
révélant le désarroi de la reine.
Evoquez aussi la gradation de la dentelle au feu dévoilant la naissance et la progression
de la passion : « La dentelle, la fleur, la lettre, c'est du feu ! ».
2)
Les contradictions d’une femme amoureuse
L’épanchement lyrique de la reine donne lieu à la révélation de ses contradictions : au
champ lexical de l’amour et des sentiments est mêlé le champ lexical de la mort :
« périls…verse ton sang…risques tes jours…qui se meurt… ».
L’amour et la mort son
constamment mêlés et l’amant apparaît comme un héros prêt à braver la mort pour
donner une fleur à son aimée.
La reine apparaît totalement bouleversé par cet amour
qu’elle sait impossible et auquel elle tente en vain de résister, ce que suggèrent les
oppositions constantes entre ce qu’elle veut faire et ce qu’elle fait.
Après une prosopopée
invitant son amant à ne pas calmer ses ardeurs elle semble revenir, rongée par la
culpabilité, sur son élan en affirmant cette étrange formule :
Puisque mon cœur subit une inflexible loi,
Sois aimé par ta mère et sois béni par moi !
à le dernier vers témoigne d’une inversion avec la formule traditionnelle voulant que
l’amante aime et que la mère bénisse.
Une autre opposition entre la volonté de la reine et son élan spontané est manifeste dans
le jeu de scène que constitue la lecture de la lettre :
Je ne veux plus la lire ! […]
Elle se lève, fait quelques pas vers la table, puis s'arrête, puis enfin se précipite sur la
lettre, comme cédant à une attraction irrésistible.
Oui, je vais la relire
Une dernière fois ! Après, je la déchire !
Avec un sourire triste.
Hélas ! Depuis un mois je dis toujours cela.
II)
De la difficulté d’être reine
Outre un épanchement lyrique et amoureux, ce monologue présente une révélation
de la condition tragique de la reine.
1)
Une condition précaire
La reine évoque sa condition paradoxalement précaire, fragile : « Que c'est faible,
une reine, et que c'est peu de chose ! ».
La solitude dans laquelle la laisse le roi est un
des éléments contribuant à sa fragilité psychologique :
Oh ! s'il avait voulu, j'aurais aimé....
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