Composition française 229 PLANDÉTAILLÉ ,___ COMMENT RÉDIGER UNE CONCLUSION? Amiens Cherchant à définir le lecteur idéal, un critique contemporain, Robert...
Extrait du document
«
Composition française
229
PLANDÉTAILLÉ ,___
COMMENT RÉDIGER
UNE CONCLUSION?
Amiens
Cherchant à définir le lecteur idéal, un critique contemporain,
Robert Escarpit, écrit qu'il « est un lecteur capable de faire du
texte qu'il lit quelque chose.,quin'appartient qu'à lui et qui n'est
pas forcément ce que l'auteur en a fait».
En vous appuyant sur vos lectures, vous vous dèmanderez si
cette définition vous paraît correspondre à votre expérience,
plan détaillé
Introduction
• La lecture est ordinairement considérée par l'opinion
publique comme le « Sésame, ouvre-toi» de toute culture.
• Or la lecture porte-t-elle toujours des fruits et· le lecteur
est-il toujours un « suffisant 'lecteur»; selon l'expression de
Montaigne?
• Escarpit juge sans doùte que non, puisqu'il cherche à•
· définir comment doit réagir .
«le le.ctéur idéal», ce qui
soùs-entend que fa moyenne des gens ne l'èst guère.
· ..
• Si l'oil pose d'abord comme axiome que· sera: seùl comrlciéré
celui qùi aime lire - tant de lamentations et de protestàtions.
actuellement contre les Français qui 11:e lisent pas ou contrela
télé, la B.D ....
!-, que représente la lecture pourle lecteur
moyen?
.
.
.
.
.
• Donc, que lit-on et comment lit-on le pius
.
communément?
.
Est-ce l'idéal?
• Et un· Iect�ur de qualité ne doit�il pas créer Sa part·'-de
lecture .
autant que l'auteur.
du livre lui-même, comme le
demande Escarpit?
l'e partie : «le leçteur habituel»
• , Qûe chérche-t-il d'o�dinaire dàns un livre?
...
• Tout d'abord le livre = synonyme de contenant• des
.
connaissances._ .· .
_"
,
_
• ➔ même ceux qui lisent de façon moyenne soilt appelés
·· à
chercher dans les livres .un savoir.
• Tous les élèves ➔ nous tous, depuis que l'instruction est
obligatoire; ouvrent les livres· pour y troùver de.
la documen�
· tation: histoire, géographie, biologie, physique, )angùes
étrangères, littéràture, bref les connaissances additionnéès à·
travers les siècles et mises à la port�e de l'homme nioyen;
-• Même en cett.é époque de robotique, d'informatique..., le
livre ésf indispensable comme base pour faire fonctionner ces
machjnes; · il faut: pas seulement · une expérience pratique,
mais dés références livresques théoriqµes.
• Nous sommes d'ailleurs; coritràirème�t-aux idée� ·re��s,
toujours soumis au livre, et nous nous reportons
à lui·
· toujours·
·
comme source de savoir.
• ➔ celui qui lit est couramment considéré comme:
- un: bon élève, documenté et · sérieux, donc courageux,
curieux d'esprit, bref ayant beaucoup de qualités;
.
- un homnie.
qui s'appuie sur quelque chose de vérifié, de
solide...
• Ainsi on a beaucoup plus confiance dans le livre que dans
_ les a11:tres _moyens de culture: cinéma, T.V., -radio ...
•· Mais le livre esfaüssi synonyriie de dé�nte efd'êvasioli.
On
rentrefatigué dù travail: on se distrait dans ùn roman policier.
Composition française
231
• Car une partie des lecteurs cherche dans la lecture, le repos
à la fois physique (on lit assis ou étendu), intellectuel (une
échappée hors réflexion: on se laisse bercer ou emporter par
l'histoire, l'esprit ne travaille plus), même moral (on sort des
soucis quotidiens, de la grisaille, de l'ennui.
Cf.
Pour les
lectrices des romans d'amour, .
c'est une façon de voir
réaliser ce que l'on désirerait être).
·
• -'» lecture = évasion:
- par épisodes variés qui occupent l'esprit et apportent du
nouveau, .de l'imprévu.
Exemple: A.
Dumas;
- par énigme -'».
petit mécanisme amusant.
Exemple:
Agatha Christie ;
- par extraordinaire: géants (Rabelais), animaux qui parlent
(Roman de Renart), fantastique: fées, enchanteurs...
Per
rault).
• Mais les statistiques montrent que dans le choiJc: de livres de·
détente ou d'évasion, c'est toujours la facilité qui est
déterminante.
• De toute façon, il s'agit d'une lecture subie, c'est toujours
l'Autre qui est inconsciemment cherché, i.e.
soit un ailleurs
qui permet de s'oublier soi-même quelqùes heures, donc un
vide de soi-même que l'on remplace par des personnages.
créés, aliénation ; soit une pensée d'autrui ou sa connaissance ·
ou ses recherches que l'on adopte tantôt par humilité ou·
.
inquiétude, tantôt pour ne pas avoir à penser par soi-même.
(parce qu'on ne sait pas, ou qu'on n'est pas sûr ou par
soumission d'esprit...), exemple: Pangloss dans Candide
(Voltaire)= donc absence de jugement et de l'esprit critique.
• D'ailleurs ce phénomène se traduit par.
des expressions
utilisées couramment: on «s'abandonne», on «s'oublie»
dans une lecture.
Le passionné de son livre est «emporté»,
«enfiévré» par sa lecture.
• Bref, il S'agit là du lecteur passif.
ne partie : « le lecteur idéal»
• La conception coùrante est donc dangereuse car:
- on risque une sclérose d'esprit, çle réflexion.
Exemple:
l'autodidacte de.
Sartre (La Nausée) qui n'est qu'une somme
, de connaissance.& ; ,
- on arrête une certaine curiosité d'esprit, l'effort intel
lectuel; au lieu de chercher par soi-même, on va t.rouver le
.232.
Français, préparation au bac 86
savoir dans un livre, sans le vérifier d'ailleurs ou établir des
comparaisons qui permettraient une critique originale;
-....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓