Devoir de Philosophie

Concentration des entreprises et croissance économique INTRODUCTION [) Accroche Actuellement, une impressionnante vague de fusions déferle sur les écono­ mies...

Extrait du document

« Concentration des entreprises et croissance économique INTRODUCTION [) Accroche Actuellement, une impressionnante vague de fusions déferle sur les écono­ mies capitalistes : télécommunications, banques, automobiles, assurances ...

Il y a un siècle, une vague de même ampleur faisait naître la «Grande entre­ prise» aux États-Unis. Définitions et problématique Lieu de création de richesses et d'innovations, organisation hiérarchisée permettant la mise en œuvre du travail et du capital, l'entreprise est, selon une expression de F.

Perroux, «l'institution cardinale du capitalisme».

La concen­ tration des entreprises désigne, d'une part un processus, caractérisé par la· diminution du nombre d'entreprises présentes sur un marché, d'autre part un état des marchés où l'essentiel de la production est assuré par un petit nombre d'unités de production.

Elle peut revêtir des formes diverses : concentration technique et économique lorsque la taille des établissements et des unités de production s'accroît, concentration financière et formation de groupes si les entreprises sont reliées entre elles par des prises de participation dans le capital, ententes quand les entreprises passent des accords dans des domaines comme les prix ou la recherche tout en conservant leur indépendance financière.

À partir de la seconde moitié du x1xe siècle, la concentration des entreprises fait émerger des entreprises dominantes à l'échelle nationale et un nouveau chemin de croissance fondé sur le progrès technique.

Les processus de concentration récents vont-ils accoucher d'entreprises dominantes à l'échelle mondiale et d'une nouvelle croissance? Q'l Annonce du plan La croissance économique s'accompagne, dès la deuxième moitié du x1xe siècle, d'un mouvement de concentration des entreprises qui modifie profondément les structures du capitalisme (I).

Facteur de rigidité mais aussi d'efficacité, la concentration des entreprises s'explique par la nécessaire adaptation des entreprises à l'évolution del' environnement et par le projet de transformer cet environnement (II). 1 Tendance lourde du capitalisme depuis la seconde moitié du XIX" siècle, la concentration des entreprises (A) s'explique par les conséquences directes ou indirectes de la croissance économique (B) et modifie profondément les structm·es du capitalisme (C). A.

La concentration des entreprises : une tendance lourde du capitalisme. Au moment de la Première Révolution industrielle, le faible coût du capital industriel, l'absence de coûts fixes et de barrières à l'entrée, la diffusion assez rapide des savoir-faire innovants et la croissance des marchés expliquent l'émergence d'un grand nombre de petites entreprises rentables.

Il est possible de prétendre, qu'au xvme siècle et au début du xrxe siècle, il n'existe ni taille minimale - niveau de production à partir duquel l'entreprise réalise un profit ni taille optimale - niveau de production qui minimise le coût moyen de longue période.

Des entreprises comme Krupp, Ford, Toyota, fondées respectivement en 1810, 1899 et 1933, débutent avec quelques ouvriers.

Dans le coton, secteur moteur de la Révolution industrielle, les effectifs moyens, au milieu du xrxe siècle, ne dépassent pas 200 salariés.

Ces petites entreprises s'identifient à un entrepreneur et à sa famille.

~ cff12italisme concurr~ «atomique» renvoie partiellement au modèle de concurrence pure et parfaite éÏaboré par les économistes néo-classiques de la fin du xrxe siècle.

La concentration de la main-d'œuvre n'est importante que dans certains secteurs comme les mines, la sidérurgie, les charbonnages et, à partir de 1830-1840, les compagnies de chemins de fer. À partir de la deuxième moitié du x1xe siècle, l'augmentation de...1!.J;ail.l.e ~es_~~cM~_et 1; évolution technologiqu~ nécessitant des m~c~ine~ de plus _en ,plus coureuses poussent les entreprises a se concentrer.

La leg1slation favorise l'essor des grandes entreprises en facilitant la réunion de capitaux importants. En France, par exemple, la loi de 1867 autorise la création de sociétés anonymes sans autorisation préalabl~ puissance publique.

Le développement des Bourses permet la mobilité du capital.

La concentration a d'abord lieu dans les secteurs industriels où les équipements sont lourds comme la chimie, la sidérurgie, les transports maritimes ou ferroviaires.

Mais, dès le x1xe siècle, elle se développe aussi dans le secteur tertiaire avec l'essor des grands magasins - le Bon Marché est créé en 1852 - et des grandes banques, principalement anglaises. Après la Seconde Guerre mondiale, la concentration des entreprises s'accélère et prend souvent la forme d'une croissance externe ce qui permet d'augmenter la taille de l'entreprise en rachetant une autre entreprise.

En France, entre 1945 et 1970, le nombre annuel de fusions est 7 fois plus important qu'entre 1900 et 1945.

Aux États-Unis, on compte moins de 300 fusions-acquisitions par an de 1895 à 1915, près de 400 pendant l'entre-deux-guerres, de 1 000 dans les années soixante-dix et de 4 000 au milieu des années quatrevingt.

Dans tous les pays, les années quatre-vingt s'accompagnent d'une accélération du mouvement de concentration qui touche tous les secteurs économiques et s'inscrit désormais dans un cadre mondial avec l'essor des investissements directs à l'étranger et des firmes multinationales.

Le mouvement s'amplifie à la fin des années quatre-vingt-dix principalement dans les branches frappées par des surcapacités de production. Il B.

La concentration des entreprises: conséquence de la croissance économique. Trois raisons fondamentales, liées directement ou indirectement à la croissance économique, expliquent le mouvement de concentration des entreprises : l'élargissement de la taille des marchés, la nécessité de mettre en œuvre le progrès technique, les crises économiques. Dès le XIXe siècle, sous l'effet de la croissance, de l'augmentation du revenu par tête, de la baisse des coûts de transport, la taille du marché s'élargit tant au niveau national que mondial.

De plus, après la Seconde Guerre mondiale, les mesures de libéralisation des biens, des services et des capitaux au niveau européen - Traité de Rome en 1957, Acte unique en 1986 - et au niveau mondial - réduction des droits de douane et élimination progressive des entraves aux échanges dans le cadre du GATT puis de l'OMC, déréglementation financière - augmentent la dimension des marchés et accentuent la concurrence.

La concentration va être un moyen pour les entreprises de produire plus, de réduire les coûts de production, de résister à la pression de la concurrence.

La concentration apparaît alors comme le résultat de stratégies offensives par rapport à la concurrence. Parallèlement à l'augmentation de la demande, les processus de production nécessitent des immobilisations lourdes et des coûts fixes d'autant plus élevés qu'il faut financer les dépenses de recherche et de développement.

Le «point mort» qui représente le niveau du chiffre d'affaires à partir duquel l'entreprise couvre ses coûts fixes et commence à réaliser des bénéfices augmente.

Les rendements d'échelle restent croissants tant que la production n'atteint pas un niveau minimum.

Dans certains secteurs, seules les entreprises de grande taille peuvent atteindre !'«échelle minimum efficace», la ' taille optimale et rester compétitives.

La concentration renvoie alors au coût croissant des innovations. Les périodes de crises qui ponctuent l'histoire des économies capitalistes depuis le XIXe siècle sont aussi propices au regroupement des entreprises.

Les premières concentrations d'entreprise ont lieu à la fin du XIXe siècle, pendant la phase B Kondratiev de 1873 à 1896.

C'est aussi au cours de cette période que les premiers investissements directs à l'étranger sont réalisés.

Depuis les années quatre-vingt, les fusions, les acquisitions, les accords entre entreprises , se sont considérablement accélérés : volonté des entreprises de conforter leurs positions dans leur secteur d'origine, offre d'entreprises élevée soit à cause de faillites, soit en raison du désir de certains groupes de se débarrasser d'activités périphériques peu rentables.

La concentration révèle alors des stratégies défensives par rapport à la concurrence. Il C.

La concentration des entreprises : modification profonde des structures du capitalisme mais permanence des formes nationales de capitalismes. Au capitalisme concurrentiel du XIXe siècle succède un capitalisme dominé par les grandes entreprises, un capitalisme «monopolistique».

Mais, l'intensité et les modalités de la concentration varient selon les époques et les pays. Dans les premiers pays à démarrer, comme la Grande-Bretagne ou la France, la concentration et la présence de grandes entreprises ont, au xixe siècle, été moins importantes que dans les pays de la deuxième génération comme l'Allemagne ou le Japon.

Au Japon, c'est l'État qui, à partir de 1868, prend l'initiative de créer de grandes firmes qu'il revendra, entre 1877 et 1880, aux daïmios et aux samouraïs.

Ainsi se constitue, dès la fin du XIXe siècle, un capitalisme japonais original, où les grandes entreprises, les «zaibatsus» contrôlés par quelques grandes familles, cohabitent avec de très nombreuses petites et moyennes entreprises (PME).

En Allemagne, la concentration prend principalement la forme de cartels, c'est-à-dire d'ententes entre les entreprises pour limiter les effets de la concurrence.

Aux États-Unis, la concentration est surtout financière avec la formation de trusts puissants.

À la fin du x1xe siècle, la Standart Oil contrôle 85 % de la production de pétrole raffiné, la Sugar Refining Company 90 % des raffineries de sucre. Depuis les années quatre-vingt, la concentration des entreprises prend des formes variées - fusions, prises de participation, accords, ententes - qui donnent naissance à de vastes groupes aux contours de plus en plus flous, à des réseaux d'entreprise.

Elle s'étend au secteur tertiaire avec des accords de franchise ou le développement du commerce «intégré».

Elle concerne tous les pays développés et émergents.

La concentration des entreprises devient la caractéristique fondamentale d'un capitalisme en voie de mondialisation sans pour autant supprimer les spécificités nationales : capitalisme anglo-saxon aux États-Unis et en Grande-Bretagne où les grandes entreprises restent contrôlées par de puissants actionnaires tels les fonds de pension, capitalisme étatique et technocratique en France au moins jusqu'aux années quatre-vingtdix, capitalisme «rhénan» en Allemagne avec des alliances solides entre l'industrie et les banques, capitalisme «nippon» dans lequel l'État, par l'intermédiaire du MITI, oriente les investissements des «zaibatsus». PARTIE Il Si la concentration des entreprises peut freiner le dynamisme des économies (A), elle peut aussi amélio,-er l'efficacité des systèmes productifs (B) dont la capacité d'adaptation à l'environnement est nécessaire à la croissance économique (C). A.

La concentration des entreprises peut freiner le dynamisme des économies. Si le dynamisme del' économie repose sur la concurrence, sur les initiatives des entrepreneurs-innovateurs, et le contrôle des propriétaires du capital, la concentration des entreprises risque de freiner la croissance économique. 0 Pour les économistes néo-classiques, seule une situation de concurrence pure et parfaite où aucune entreprise n'a la possibilité d'exercer un pouvoir sur le marché permet de parvenir à un optimum pour la collectivité.

La concurrence pousse tout à la fois à la baisse des prix et au progrès technique. En effet, l'entreprise maximise son profit quand son volume de production est tel que le prix de vente est égal au coût marginal.

L'obtention d'un sur-profit, d'un profit supérieur à la rémunération normale du capital, provoque l'arrivée sur le marché de nouveaux producteurs.

Le prix baisse jusqu'au minimum du coût moyen.

Pour réaliser à nouveau des sur-profits, l'entreprise doit réduire ses coûts et donc réaliser des gains de productivité.

En situation de monopole et dans une moindre mesure en situation d'oligopole, l'entreprise maîtrise plus facilement le prix de vente de son produit.

Elle peut vendre moins et plus cher.

Elle n'est pas menacée par l'arrivée de nouveaux concurrents et n'est donc pas incitée à réaliser des progrès techniques.

La concentra.

tion s'explique alors par la volonté des entreprises de s'affranchir des contraintes du marché.

Pour retrouver une marge de rnanœuvre, dégager à.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓